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Le temps des poisons

Le temps des poisons

Titel: Le temps des poisons Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: C.L. Grace
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falaise, tel un sac. La mer l'a ramené.
    Il cria un ordre aux serviteurs qui attendaient. Ils se précipitèrent, soulevèrent le cadavre dans son linceul et l'emportèrent vers un appentis.
    —
    Nous devrions y aller, dit Lord Henry. J'ai demandé à mes palefreniers de préparer un chariot. Sanglier va emmener son compagnon mort à Saint-Swithun.
    Le seigneur les escorta dans le château jusqu'à la bibliothèque. Des valets apportèrent des cruches de bière fraîche. Lord Henry interrogea Kathryn sur sa visite à l'église. Avait-elle découvert quelque chose au sujet de l'empoisonneur ? La jeune femme répondit de façon éva- sive. Bien que Colum lui jetât des regards furieux elle ne voulait pas lui apprendre qu'on l'avait agressée dans l'église. Lord Henry perçut son état d'esprit. Il reposa le cruchon de bière et s'assit en face d'elle.
    —
    Me soupçonnez-vous, Kathryn ?
    —
    Je soupçonne tout le monde, sauf Colum.
    Lord Henry se mit à rire.
    —
    Vous êtes un homme étrange, déclara Kathryn en montrant la pièce. Vous jouez les érudits, le collectionneur de livres, le bâtisseur d'une belle demeure aux jardins bien entretenus, mais, en vérité, vous êtes aussi un homme sanguinaire. Vous vivez dans l'ombre et, si c'est nécessaire, infligez une mort subite.
    Lord Henry ne se laissa pas décontenancer. Il haussa les épaules et fit tourner l'anneau qu'il portait au petit doigt.
    —
    A vous entendre, je suis un Tiptoft.
    —
    Je suis certain que telle n'est pas son intention, intervint Murtagh.
    —
    John Tiptoft, comte de Worcester, savant et grand voyageur, précisa Lord Henry. Il s'est rendu en Valachie et y a rencontré Vlad l'Empaleur. A son retour en Angleterre, il a instauré le supplice du pal jusqu'à ce qu'on l'arrête et qu'on le décapite à Tower Hill.
    Il but une gorgée de bière.
    —
    Insinuez-vous que je suis un Tiptoft ?
    —
    Vous voulez venger la mort de William Marshall.
    —
    Oh, davantage ! avoua-t-il en penchant la tête de côté. Ah, nos hôtes français s'en vont.

    Kathryn entendit le léger grincement des roues d'une charrette, le claquement d'un fouet, le hennissement des chevaux : les gens du castel escortaient le cercueil jusqu'à l'église.
    —
    Le père Clement a été fort occupé, observa le seigneur en reposant son gobelet. Nous allons l'être aussi.
    Quand il se fut assuré que les Français étaient partis, Lord Henry les conduisit à l'étage. Son intendant l'y attendait, muni d'un trousseau de clés. Lord Henry le lui prit et en glissa une dans la serrure. La porte s'ouvrit en craquant. En haut et en bas, les Français avaient apposé des sceaux de cire, réduits en miettes à présent. A l'intérieur, la pièce était propre, fontes et coffres déjà remplis.
    — Ils s'apprêtent à partir à l'aube, murmura Lord Henry.
    Deux coffrets étaient fermés à clé. Lord Henry, néanmoins, aidé de Kathryn et de Colum, passa au crible les fontes de cuir et renversa le contenu des coffres sur le plancher. Il n'y avait que des vêtements, des babioles, un livre d'heures et quelques objets personnels. Quand ils en eurent terminé, le seigneur poussa un soupir et ordonna à son intendant d'inventorier le logis. Le vieil homme s'exécuta en grommelant entre ses dents mais rien n'avait été caché. Ils se rendirent dans la chambre de Cavignac, scellée elle aussi. Ils brisèrent derechef les sceaux et trouvèrent les mêmes choses que chez Sanglier : un coffret fermé à clé, des sacoches déjà prêtes et deux coffres, dont un était ouvert. Ici également, leur quête fut vaine.
    —
    Ils ont sans doute pris les documents importants avec eux, fit remarquer Colum.

    —
    Mais ces arches fermées ?
    —
    Elles sont trop petites, constata Kathryn, énigmatique.
    — Pour quoi ? s'enquit Lord Henry.
    La jeune femme s'assit sur un tabouret, le menton entre les mains.
    —
    Sanglier appréciera, commenta le seigneur d'un ton amer. Il poussera les hauts cris en s'indignant parce qu'un de ses hommes a été assassiné et que les possessions des deux autres envoyés français ont été mises à sac et pillées.
    —
    N'est-il pas curieux, déclara Kathryn, que le vicomte n'ait pas protesté davantage au sujet du trépas de Delacroix ?
    —
    Oh, il le fera bien assez tôt quand il sera à Londres, n'est-ce pas, Colum ? Mais la véritable tempête éclatera à Paris. L'Aragne exigera de très fortes compensations.
    — Que cherchez-vous, Kathryn ? demanda Colum.
    —

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