Bücher online kostenlos Kostenlos Online Lesen
Le temps des poisons

Le temps des poisons

Titel: Le temps des poisons Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: C.L. Grace
Vom Netzwerk:
des autres. Elle a péché, mais le Seigneur est toute compassion. Son mari était un homme violent et dangereux. Si Elias n'avait pas été empoisonné dans quelque taverne, cette année ou la prochaine, il aurait été poignardé.
    La véhémence de ses réflexions surprit Kathryn. Grand-mère Croul la dévisagea.
    —
    Vous voilà céans, Maîtresse Swinbrooke, à poser des questions.
    Je sais où vous voulez en venir. Cette menace dans l'église, les mots qui y ont été copiés, sont un avertissement pour nous tous. Dieu va tirer vengeance des coulpes ici commises.
    —
    Lesquelles ? demanda Murtagh. Pourquoi Walmer serait-il plus corrompu qu'un autre endroit du royaume ?
    —
    Je ne sais, répondit grand-mère Croul. Si je le savais, je vous le dirais. Qui a occis le maréchal-ferrant et sa femme, sans parler de l'apothicaire, frappera, et frappera derechef. C'est bien ce que vous croyez, Maîtresse Swinbrooke ?
    Elle tendit un doigt décharné vers Kathryn qui fit un signe d'acquiescement.

    —
    Alors, venons-en au fait, continua grand-mère Croul d'une voix plus forte. Posez vos questions. Elias était brutal, Isabella était chaude gaillarde et Adam l'apothicaire... oui, c'est vrai, je l'ai aperçu dans la forêt avec Isabella, comme vous aussi peut-être, Maître physicien.
    Roger se contenta d'agiter la main, ramassa quelques miettes sur la table et plongea le nez dans sa chope.
    Kathryn reprit :
    —
    Le soir où Elias a été tué...
    —
    Il y a eu une réunion du conseil paroissial, dans cette pièce, en fin d'après-midi, précisa le père Clement.
    —
    Qui y assistait ?
    —
    Ceux qui sont présents en ce moment. Amabilia s'affairait à la cuisine. Nous servons toujours aux membres du conseil quelques douceurs et du vin blanc.
    —
    Elias et son épouse ne sont pas venus, je crois ? interrogea Kathryn. Pourquoi ?
    —
    Ils avaient présenté leurs excuses, expliqua le prêtre. Ils avaient envoyé un message disant qu'ils étaient occupés, et c'est vrai qu'ils l'étaient. Ils ont dit qu'ils allaient festoyer. Je pense qu'ils se préparaient pour la célébration d'aujourd'hui.
    —
    L'un d'entre vous est-il entré dans la cour du forgeron ce jour-là ?
    Des signes de tête négatifs lui répondirent.

    —
    En êtes-vous certains ? insista-t-elle. Si je peux prouver que l'un de vous, dans cette pièce en ce moment, se trouvait dans la cour d'Elias, et s'il le nie maintenant, vous serez soupçonnés.
    —- Je suis allé chez lui plus tôt, rétorqua Benedict, mais c'est parce qu'il voulait dresser un contrat avec un fournisseur de clous. Je n'ai point pénétré dans la cour ; je l'ai rencontré dans la cuisine. Oh, c'était environ une heure avant midi.
    —
    Avez-vous remarqué quelque chose d'insolite ?
    —
    Rien ! affirma le tabellion en hochant la tête. Sauf les préparatifs.
    J'ai demandé à Isabella ce qu'elle faisait. Elle m'a répondu : « Elias et moi ferons bombance comme roi et reine ce soir. » C'est tout.
    —
    Avez-vous vu le tonneau de vin ? s'enquit Kathryn. Un tonnelet ?
    Maître sergent, quand vous retournerez dans cette maison, vous trouverez du vin répandu sur le sol de la cuisine. Il faut brûler le tonneau : il contenait du poison.
    —
    Je l'ai vérifié ce matin ; il venait d'être ouvert et était presque plein.
    Elias ou Isabella sont les seuls à avoir pu le mettre en perce, commenta Walter avec une grimace.
    — En effet. Je pense que la boisson a été empoisonnée avant même qu'on l'ait livrée chez le forgeron.
    Des exclamations de surprise accueillirent la déclaration de la jeune femme.
    —
    Cela s'est déjà produit, poursuivit-elle. Il est notoire que les marchands ôtent la bonde, prélèvent un peu de vin, le remplacent par de l'eau puis scellent à nouveau la barrique. Si eux peuvent le faire, pourquoi quelqu'un d'autre ne le pourrait-il pas ? Seulement, cette fois c'était du poison.
    —
    S'agissait-il du même toxique? voulut savoir grand-mère Croul.
    Kathryn fit un geste de dénégation.
    —
    Celui donné à Elias agit au bout d'un certain temps ; tout dépend de sa concentration. Elias était très fort mais le jus d'amande, avec sa potion douce-amère, est un redoutable tueur. En quelques secondes, la victime a péri. L'autre question troublante, c'est que la personne qui a empoisonné Elias avait l'intention d'occire sa femme en même temps. Lui, elle, ou eux, voulaient que le maréchal-ferrant et son épouse quittent ce monde

Weitere Kostenlose Bücher