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Le temps des poisons

Le temps des poisons

Titel: Le temps des poisons Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: C.L. Grace
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le chariot de la paroisse, celui qu'on utilise pour les funérailles. Nous les avons apportées ici et confiées à Simon pour qu'il les emporte au dépositoire.
    Il haussa les épaules.
    —
    Puis Adam est rentré chez lui, l'alarme a été donnée plus tard et on a retrouvé son corps.
    —
    Quand il est retourné chez lui, fit remarquer Kathryn, il est donc passé par la porte de derrière. Il est allé dans la cuisine et a décroché une chope qu'il a remplie à un pichet de bière. Ensuite il l'a emportée dans sa chambre des poudres, a fermé et verrouillé l'huis, a bu et, malheureusement, est mort à cause de la puissante potion que contenait cette bière. Bon, ajouta- t-elle en soupirant, nous savons donc que la boisson était empoisonnée, pourtant le pichet n'est pas pollué, ce qui signifie que le toxique a été mis dans la chope. Mais si c'est bien le cas, comment le meurtrier pouvait- il savoir qu'Adam se servirait de cette chope-là et pas d'une autre ? Il y en a quatre pendues à des crochets ; il aurait pu se passer des jours, des semaines, avant qu'Adam prenne justement celle-là pour étancher sa soif. Et il y a un autre mystère : comment est-on entré dans la maison ? D'après ce que vous nous avez dit et ce que tout le monde prétend, Adam veillait à ce que la porte de derrière soit close. Et on ne peut parvenir à la chambre de sa mère que par celle de l'extérieur, qui est toujours ouverte, n'est-ce pas ?
    —
    Oh, oui, précisa Amabilia qui s'affairait à remplir les coupes.
    Jamais fermée à clé ; Adam craignait que sa mère fasse tomber une chandelle et ne puisse sortir ou que personne ne puisse entrer. Il soutenait que sa mère aurait vu ou ouï quiconque pénétrait dans cette pièce. Elle avait le sommeil léger et sa clochette à portée de main.
    —
    Par conséquent, résuma Kathryn, on pouvait passer par la porte extérieure, mais il fallait traverser la chambre de la vieille dame et ouvrir l'autre porte pour pouvoir descendre dans la maison.
    —
    Si quelqu'un s'y était risqué, bafouilla Simon le bedeau, la mère d'Adam aurait fait un beau vacarme. Nous aurions entendu crier «

    Haro ! » d'un bout à l'autre du village. Mathilda paraît frêle mais elle braille fort bien, ce que nous avons tous appris à nos dépens.
    —
    C'est une vraie mégère, dit Ursula. Personne n'entre dans sa chambre sans y être obligé.
    —
    L'énigme n'est pourtant pas résolue, insista Kathryn : comment a-t-on pu pénétrer là-bas ? Comment a-t-on su qu'Adam utiliserait cette chope-là ? Comment a-t-on pu être sûr que la mère d'Adam ne verrait et n'entendrait rien ? Et pourquoi a-t-on empoisonné l'apothicaire ? Qu'avait-il fait ? Qui avait-il offensé ?
    —
    Si Elias était vivant, ajouta grand-mère Croul, je dirais que c'est lui le coupable, mais vu que son corps est en train de pourrir et que son âme a été rendue à Dieu...
    —
    Adam avait-il d'autres ennemis ? s'enquit la jeune femme.
    —
    Il était arrogant, déclara Benedict, et dissimulé. Il dispensait ses précieuses poudres comme s'il détenait de grands secrets.
    —
    J'ai son registre.
    —
    Je ne pense pas qu'il soit fiable, objecta Roger. Adam avait la réputation d'administrer potions et poudres à des jouvencelles grosses qui voulaient avorter. Il avait de qui tenir : son père était médecin et son oncle apothicaire avant que lui-même...
    —
    C'était aussi un naufrageur, intervint grand-mère Croul. Lui et feu mon mari appartenaient à cette même bande qui tuait et pillait à sa guise. Lord Henry les a pendus au gibet comme un fermier des rats.

    —
    L'un d'entre vous est-il allé chez Adam ? interrogea Kathryn en haussant la voix. Je veux dire pendant les jours qui ont précédé son trépas ?
    —
    Nous tous, rétorqua Amabilia en se rasseyant. Je m'y rendais pour réconforter un peu sa mère.
    —
    Et moi j'apportais le viatique, expliqua le père Clement, mais pas souvent. Maîtresse Mathilda a une langue de vipère et profitait d'ordinaire de l'occasion pour me régaler de tous les ragots. Cela me semble inapproprié pour recevoir l'Eucharistie.
    —
    Moi, c'est parce que j'avais pitié d'elle, affirma Ursula. Mais je n'y suis point passée ces derniers temps. Je considérais cela comme un devoir et non comme un plaisir.
    L'assistance acquiesça. Roger décrivit sa visite chez l'apothicaire, le jeudi d'avant, pour acquérir des poudres, puis précisa qu'il était monté voir Maîtresse Mathilda. Les

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