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Le temps des poisons

Le temps des poisons

Titel: Le temps des poisons Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: C.L. Grace
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qui il s'agit. Et vous aussi, mon père. Je vous ai dit de ne pas...
    — J'ai autorisé le prêcheur à passer la nuit dans le dépositoire samedi, avoua ce dernier. Je lui ai donné une couverture, du vin et de quoi se restaurer. J'essayais de me comporter en bon chrétien. Il avait l'air assez affable et il m'a interrogé sur mes ouailles.
    Le prêtre désigna le tabellion.
    —
    Surtout vous, Benedict.
    —
    Un espion ! lança, venimeuse, Ursula alors que son mari rougissait un peu et portait les doigts à sa bouche.
    —
    Si c'était le prêcheur, demanda Colum, où s'est-il procuré parchemin, plume et encre ?
    —
    Chez l'apothicaire, répondit le père Clement en haussant les épaules. Ce matin, Adam a dit qu'il lui avait rendu visite samedi tard dans la soirée. Il a remarqué qu'il avait les doigts plutôt noirs, comme s'il avait manipulé du charbon. Il a prié Adam de lui remettre une plume, un encrier et un morceau de vélin. Adam a accepté, le bonhomme s'est assis dehors sur un socle pour rédiger quelque chose, puis il est parti.
    —
    Oui, c'est bien ça ! s'exclama le bedeau en lançant des sourires triomphants autour de lui. Adam utilisait ce vélin pour envelopper des poudres et, dans l'église, la menace a été rédigée avec du charbon.
    Bien sûr, pavoisa-t-il, Adam n'a-t-il pas, lors de la réunion du conseil paroissial, fait allusion à la visite du prêcheur ?
    Tous acquiescèrent d'un signe de tête.

    —
    On devrait l'arrêter ! proclama le sergent. Pourquoi ne pas en avoir parlé plus tôt, mon père ?
    —
    Nous avons d'abord cru que c'était quelque méchant tour, expliqua Amabilia. Le prêcheur est un étranger, Maître sergent ; ce n'est point un bouc émissaire.
    Colum et Kathryn manifestèrent leur accord.
    —
    Il y a eu d'horribles meurtres, releva Colum. Cependant nous ne devons pas accuser sans preuves solides.
    Kathryn prit le pichet d'étain et l'appuya contre sa joue brûlante.
    —
    Donc, trois lancastriens, des inconnus, sont occis et enterrés ici.
    Elias, l'un des meneurs de la bande d'assassins, a pris leurs biens les plus précieux et les a cachés en attendant de pouvoir les revendre.
    Dimanche dernier, un avertissement recopié d'après l'un des tableaux de l'église est gribouillé sur le sol. Le père Clement est menacé et le prêcheur a un comportement suspect. Venons-en à présent au trépas d'Elias. Avait-il des ennemis ?
    —
    Vous devriez poser la question autrement, ricana Roger. Avait-il des amis ? Pour parler sans fard, Maîtresse Swinbrooke, Elias était grossier, coléreux et n'hésitait pas à se servir de ses poings. Il se montrait violent envers sa femme et ses voisins. Nombreux étaient ceux à Walmer qui souhaitaient sa mort.
    — Et Isabella ? s'enquit Kathryn.
    —
    Elle était jolie, intervint Ursula, d'une beauté plantureuse.

    —
    Elle était volage, déclara Roger en un murmure feint. Que Dieu ait pitié de son âme, mais Isabella avait l'œil aguicheur et n'hésitait pas à accorder ses faveurs.
    — À vous ?
    Le physicien se contenta de s'essuyer les lèvres du dos de la main.
    — A un des hommes ici présents ? insista Kathryn.
    Benedict baissa les yeux sur la table en mordant ses lèvres sèches.
    —
    Maître Benedict, connaissiez-vous la femme du forgeron ? Je veux dire de façon intime ?
    —
    Comment osez-vous ! piailla Ursula. Comment osez-vous accuser mon époux d'avoir fréquenté une telle dévergondée !
    —
    Elle est morte, intervint le père Clement. Quels qu'aient été ses péchés, puisse Dieu avoir pitié d'elle.
    —
    J'ai juste posé une question à votre mari, dit Kathryn avec calme.
    Il peut répondre oui ou non.
    —
    Je ne la connaissais point ! s'écria Benedict en levant les yeux.
    Pas dans le sens où vous l'entendez. Je la croisais dans la rue et nous nous saluions. Je bavardais avec elle au sujet des récoltes, du temps, des actions des grands de ce monde.
    Nerveux, il se mordit derechef les lèvres.
    — Rien de plus !
    —
    Si vous cherchez un coupable, déclara Walter, alors vous venez de voir son corps.
    —
    Adam l'apothicaire ?

    — Lui-même, répondit le sergent. Il était notoire que lui et Isabella faisaient des escapades dans les bois. N'est-ce pas, grand-mère Croul ?
    Au bout de la table, la vieille femme semblait plus intéressée par les mets et le vin que par la compagnie.
    —
    Nous sommes tous pécheurs, énonça-t-elle. Chacun, ici, a commis des fautes. Isabella n'était pas différente

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