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Le temps des poisons

Le temps des poisons

Titel: Le temps des poisons Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: C.L. Grace
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dodelinait sur sa chaire.
    —
    C'est une coïncidence, plus encore, répondit Kathryn, qu'Adam soit mort le jour anniversaire du décès de sa femme et qu'il soit mort empoisonné. Maître Roger, vous êtes physicien, et, je n'en doute pas, bon physicien. Les maux de Margaret vous ont-ils jamais paru suspects ?
    Roger reposa sa chope et plongea son visage dans ses mains.

    —
    Pourquoi ne pas lui dire, déclara Benedict, que vous aviez de l'inclination pour ma belle-sœur ?
    —
    Margaret était amène, expliqua Roger en relevant la tête. Je vous prie de m'excuser pour ma remarque précédente. Je voulais cacher mon chagrin. Oui, j'aimais bien Maîtresse Margaret et trouvais Adam plutôt sinistre, précisa-t-il en choisissant ses mots. Et il est vrai que l'idée qu'il avait pu prendre plus qu'une part dans le décès de sa femme m'a traversé l'esprit.
    Il ignora les exclamations de l'assemblée, ainsi que le hurlement strident d'Ursula, qui s'agrippait à son mari et fixait Roger comme s'il avait été un vampire surgi de l'Enfer.
    —
    Vous ne m'en avez onc parlé, observa Benedict. Vous n'avez jamais laissé entendre quoi que ce soit.
    —
    Comment l'aurais-je pu ? rétorqua le médecin en écartant les bras. Adam était aussi sinistre et violent qu'Elias. Vous souvenez-vous de ces trois lancastriens ? Il avait les mains rouges de leur sang et il y avait pris plaisir ; son air en disait assez long. Lui et Elias étaient les meneurs de cette sanglante affaire. Comment aurais-je pu formuler mes soupçons au sujet d'un homme comme lui ? Je n'avais nulle preuve. Quand Margaret est morte, on l'a sur-le-champ ensevelie, mise en bière et enterrée.
    Kathryn écoutait le brouhaha de la conversation, chacun donnant son avis sur Margaret et Adam. Elle regardait ses mains qui jouaient avec l'anneau offert par Colum. Il scintillait dans la lumière venant de la fenêtre derrière elle. Walmer, se dit-elle, ne différait pas de Cantorbéry. Les gens vivaient leur vie et portaient des masques que seuls les temps de troubles leur arrachaient.
    Elle lança un vif coup d'œil sur le père Clement. Il faisait tourner sa bière dans sa chope. Amabilia s'était levée et était partie dans la cuisine. Elle en revint avec un nouveau pichet de vin blanc. Kathryn se rendit compte qu'ils avaient tous mangé et que personne n'avait craint d'être empoisonné. Pourtant elle était certaine que quelqu'un, dans ce village, en savait autant qu'elle en la matière.
    La voix de Benedict domina le vacarme.
    —
    Croyez-vous que le trépas de Margaret était suspect, Maîtresse Swinbrooke ?
    —
    Comme je vous l'ai dit, répondit-elle, il est étrange qu'Adam soit mort le jour anniversaire du décès de sa femme. J'ai écouté décrire les maux de Margaret. Il se peut qu'elle ait été empoisonnée. Certains toxiques - quelques-uns d'entre vous le savent peut-être -, l'arsenic, par exemple, qu'il soit rouge ou blanc, peuvent être administrés en doses progressives. La mort peut alors advenir au bout de plusieurs semaines, voire de plusieurs mois. J'ai ouï parler de cas semblables.
    —
    Mais peut-on le prouver ? voulut savoir Benedict, qui tapa sur la table.
    —
    Vous êtes un homme de loi, Maître notaire. J'ai assisté à l'exhumation d'un cadavre. Un jour, alors que j'étais jeune fille, mon père m'a emmenée avec lui. Une femme avait trépassé dans des circonstances fort troublantes, cependant personne n'avait osé faire part de ses soupçons. Mon père, pourtant, connaissait les propriétés de l'arsenic. Il affirmait que, lors d'un empoisonnement par cette substance, le corps se décomposait lentement et était souvent préservé.
    —
    Et quand on a sorti le cadavre ? s'enquit Simon le bedeau.
    —
    Il était presque aussi frais que le jour où on l'avait enterré, déclara la jeune femme.
    —
    Selon la loi canon, fit observer le prêtre d'un ton posé, je dois prêter main-forte à l'autorité légale. Si Lord Henry donne l'ordre de déterrer le cercueil de Maîtresse Margaret, alors Simon et moi y veillerons. L'Église a un rituel qui doit être respecté.
    —
    Pour l'instant, répondit Kathryn en faisant tourner son anneau, laissons là Maîtresse Margaret et revenons à Adam. Sa mort est tout aussi mystérieuse que celles d'Elias et d'Isabella. Nous avons donc un apothicaire qui revient du manoir. Vous l'accompagniez, mon père.
    Que s'est-il alors passé ?
    —
    Les dépouilles d'Elias et d'Isabella ont été chargées sur

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