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Le temps des poisons

Le temps des poisons

Titel: Le temps des poisons Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: C.L. Grace
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se justifia ce dernier. Simon n'est pas descendu, il m'a demandé en criant si j'avais besoin de ses services. Je lui ai dit que non. Je n'ai rien entendu d'autre jusqu'à ce que Benedict sonne la cloche.
    —
    Nous nous sommes tous rassemblés, expliqua Amabilia, pour aider à transporter le corps au dépositoire.
    Elle tenta de refouler ses larmes.
    —
    Alors où et quand lui a-t-on donné ce vin empoisonné ?
    —
    Il n'est point venu à la maison, chuchota Amabilia.
    Les autres gardèrent le silence.
    Kathryn jeta un coup d'œil à Colum, qui ne put que hausser les épaules et détourner le regard. Tendant le bras, elle abaissa doucement une branche. De là où elle se trouvait, elle pouvait voir la façade de l'église et le tympan représentant le Christ au Jugement dernier. Elle était tout à fait perplexe. La gourde qu'elle avait rendue à Amabilia était à moitié pleine et sans le moindre doute polluée.
    Comment pareille chose avait-elle pu arriver à Simon, qui se faisait gloire de sa finesse et de sa vigilance ?
    —
    Je dois m'en aller, annonça le prêtre. Il faut que je dise la messe pour grand-mère Croul. Elle n'a pas de famille.
    —
    Et nous ne pouvons y assister, énonça Benedict. J'ai déjà perdu assez de temps.
    La petite troupe fit écho à ses paroles.
    —
    Moi, je resterai pour l'office, proposa Kathryn.
    —
    Kathryn, lui fit observer Colum en l'attirant à part, nous devons nous occuper de l'affaire du castel.
    Lord Henry s'inquiète : Sanglier et Cavignac peuvent repartir.
    —
    Non, ils n'en feront rien. Le corps de Delacroix n'est pas encore en terre. Je pense que le père Clement célébrera à la fois les obsèques de grand-mère Croul et celles du Français, juste avant vêpres. Nous avons le temps. Il faut que quelqu'un conduise le deuil de grand- mère Croul.
    Elle se dégagea de la main de Colum qui la retenait.
    —
    Retournez au manoir et, si vous le pouvez, détournez l'attention de Sanglier.
    Comme Murtagh allait protester, elle lui posa un doigt sur les lèvres et s'en fut.
    —
    Père Clement, lança-t-elle, avant que vous partiez, puis-je visiter le coin des indigents ?

    Il accepta et, pendant que son mari s'éloignait, Kathryn se dirigea vers la partie close du champ des morts. Le curé ouvrit le portillon qui donnait sur un espace guère plus grand qu'un petit enclos. Au mitan poussait un if vénérable aux branches déployées. Tout autour se trouvaient des tertres rangés et entretenus avec soin, chacun surmonté d'une croix de bois délabrée. Le père Clement, assisté par son conseil paroissial, expliqua qu'une charte réservait ce coin à l'inhumation des étrangers, des miséreux et de ceux qui n'avaient pas de parentèle.
    —
    Ce sont en général des mendiants, précisa Benedict. Des gens qui passent à Walmer et que Dieu rappelle à lui, un colporteur qui se pâme dans la taverne ou un vagabond trouvé mort sur les sentiers.
    —
    Vous voyagez souvent, n'est-ce pas ? questionna la jeune femme. Vous servez de messager à Lord Henry à Cantorbéry et même en France ?
    Le long visage du notaire s'empourpra et ses yeux se firent méfiants.
    —
    Je suis un homme de loi, Maîtresse Swinbrooke, et ma profession...
    —
    J'ai cru comprendre que vous allez à Paris ?
    — Deux ou trois fois par an.
    Benedict écarta un papillon de la main comme pour détourner Kathryn de ce sujet. Il lança un coup d'œil par-dessus son épaule à Walter qui, assis dans l'herbe, dormait sur ses deux oreilles.

    —
    Regardez notre noble sergent, dit Roger en lui donnant un coup de pied dans la cuisse. Vous savez, Maîtresse Swinbrooke, c'est un ancien érudit qui s'est battu pour les Lancastre comme soldat.
    — Et?
    —
    Il était sous les ordres du duc de Somerset, accusé de lâcheté bien que cela n'ait jamais été prouvé. Il est donc venu ici pour servir de sergent.
    Roger plissa les yeux.
    —
    Mais l'habit ne fait pas le moine. Walter peut être dangereux.
    Kathryn se souvint que le sergent se trouvait près de l'église quand le bedeau avait trépassé.
    — Que voulez-vous dire par dangereux ?
    — Il n'aime aucun d'entre nous.
    —
    Dites-moi, s'enquit Kathryn, y a-t-il parmi vous quelqu'un qui aime son prochain ?
    Le père Clement, impatient, passait d'un pied sur l'autre.
    —
    Que faisons-nous ici, Maîtresse Swinbrooke ? Je dois dire une messe et visiter des paroissiens.
    Kathryn jeta un regard autour d'elle.
    — Où sont enterrés les trois fugitifs ?
    Les

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