Le Testament Des Templiers
aussi ? »
Bonnet se mit à crier, couvrant le rythme lancinant du musette. Les villageois s’arrêtèrent de parler et se retournèrent pour le regarder.
« Vous vous croyez tellement malin. Vous venez de Paris ou de Bordeaux, vous venez dans notre village et vous essayez de détruire notre mode de vie ! Je vais vous dire ce qui va vous arriver ce soir ! »
Il pointa son pistolet sur Sara.
« Mon fils va baiser cette pute pour de bon, puis il va lui coller une balle dans la tête ! Et elle ne s’en apercevra même pas, car elle sera tombée folle de ce thé d’ici quelques minutes. Et vous, vous allez être l’étalon. Vous allez aller avec Odile. Vous allez planer comme un cerf-volant et vous allez me donner un petit-enfant. Un grand merci. Puis je vais personnellement vous mettre une balle dans la tête ! Puis je vais monter jusqu’au sommet des falaises et faire exploser les charges que nous avons disposées ce soir. Avec toutes les nouvelles grilles, les serrures sophistiquées et les caméras qui ont été installées, nous ne pouvons pas pénétrer à l’intérieur, mais ça ne veut pas dire que nous ne pouvons pas faire sauter la falaise d’en haut et la faire s’effondrer dans la grotte. Et ensuite, je vais brûler ce maudit manuscrit ! Personne ne connaîtra plus jamais notre secret ! Je ne crois pas que vous ayez écrit de lettre à qui que ce soit. C’est du bluff. Personne ne saura plus jamais rien ! Et ensuite, je vais aller retrouver mon café, ma brigade de pompiers, mon tas d’or nazi, mon village tranquille, mon thé et mes bons moments, et je continuerai à vivre tellement longtemps que je parviendrai peut-être à oublier jusqu’à l’existence de salauds comme vous ! »
À bout de souffle, la respiration sifflante après cette tirade, il avait les lèvres bleuies.
Mais Luc ne le regardait pas, il regardait les villageois. Jeunes ou vieux, ils commençaient à ne plus se soucier des divagations de leur maire. Ils tournoyaient sur la musique, se frottant les uns contre les autres, s’accouplant. Des vêtements tombaient. On entendait des gémissements et des grognements. Des bruits de rut. Des couples plus âgés quittaient la salle principale en empruntant les couloirs. D’autres, plus jeunes, tombaient sur les tapis et s’abandonnaient aux yeux de tous.
« Voilà ce que nous faisons, dit Bonnet fièrement. Et c’est ce que nous avons fait pendant des centaines d’années ! Et, professeur, regardez bien votre amie ! »
Luc regarda dans sa direction et s’écria : « Sara ! »
Elle roulait des yeux, toute molle sur sa chaise, laissant échapper de petits gémissements.
Bonnet déverrouilla les menottes. Il eut du mal à obliger Sara à se lever.
« Je la conduis à Jacques à présent. Quand je reviendrai, vous serez prêt pour Odile. Faites-moi une petite fille si vous en êtes capable. Ensuite, vous pourrez aller au diable. »
36
B onnet prit Luc par la main. Il n’avait besoin ni d’arme ni de qui que ce soit pour le protéger. Luc traînait les pieds comme un automate, l’air absent, les yeux dans le vague, passif et soumis.
« Allons, minauda Bonnet, comme s’il parlait à un chien. Par ici, suis-moi. C’est bien, t’es un gentil garçon. »
Bonnet emprunta un couloir qui partait de la salle principale. Il ouvrit une porte.
L’endroit reflétait une imagination très personnelle.
La pièce sans fenêtre était tapissée d’un tissu matelassé rouge foncé et or, comme dans un harem. La seule lumière provenait de deux lampadaires placés dans les coins et équipés d’ampoules à faible voltage. Une étoffe vaporeuse couleur pêche tombait en ondulant du plafond, recouvrant le plâtre. Un lit occupait la plus grande partie du sol, son sommier à ressorts posé sur un tapis, avec un couvre-lit satiné orange. Des coussins brillants de couleur rouge étaient disposés un peu partout.
Au milieu du lit, Odile, nue, ondulait lentement comme un serpent cherchant sa place au soleil. Elle avait une peau laiteuse, un beau corps ferme et voluptueux, avec des poils pubiens aussi noirs que ses longues tresses.
« Il est à toi, Odile, dit fièrement son père. Reste avec lui autant qu’il te plaît, profites-en autant de fois que tu peux. Je reviendrai vérifier. »
Elle paraissait trop dans les nuages pour comprendre, mais quand ses yeux se posèrent sur Luc, elle commença à se toucher et à gémir.
Bonnet poussa Luc en
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