Le Testament Des Templiers
avant.
« O.K., faites du bon travail. Amusez-vous bien, et ensuite bon voyage. Profitez bien du thé de Ruac, professeur. »
Sur ce, il poussa fermement Luc par les épaules et l’expédia sur le lit.
Odile se précipita vers lui et l’attrapa par ses vêtements, arrachant les boutons de sa chemise avec une force surhumaine. Puis elle s’attaqua à son jean.
Bonnet resta quelques instants à regarder, rit de bon cœur et partit. Il consulta sa montre et retourna dans la salle principale pour changer le disque sur le phonographe, s’asseoir et observer les ébats des couples qui avaient choisi le confort sommaire des tapis.
D’ici une heure environ, il en finirait avec Luc et Sara, et les mettrait à l’extérieur pour que Duval les offre à ses cochons au matin. Où était passé le vieux bonhomme ? Bonnet scruta le sol, à la recherche d’un corps nu particulièrement maigre et ridé. Il n’était pas là. Il s’était probablement réfugié dans une des chambres. Et où était la femme de Bonnet ? Il chercha un gros derrière rose avec de longs cheveux gris jusqu’aux fesses.
« Je ne peux pas croire qu’elle est partie avec Duval ! se dit-il en riant. Ce vieux est un vrai chenapan ! »
Puis il remarqua la femme du boulanger du village, une rousse de cent ans plus jeune que lui qui ressemblait un peu à Marlene Dietrich dans la fleur de l’âge.
Elle était à califourchon sur un homme, un fermier, celui qui avait conduit l’attaque ratée à la voiture à Cambridge, puis kidnappé Sara. Il avait tué plus d’Allemands pendant les deux guerres mondiales que n’importe qui à Ruac. À présent, il fermait les yeux et serrait les dents. Les seins de la femme rebondissaient au rythme du musette.
« Hé, Hélène, cria Bonnet à la rousse par-dessus la musique. Tout à l’heure, ce sera mon tour, je viendrai te chercher. »
Odile agrippait Luc par à-coups, puis le caressait, et passait les mains le long de son dos jusqu’à sa taille, essayant de lui enlever son jean étroit.
Elle avait les yeux glauques, et ses lèvres bougeaient comme si elle parlait, mais rien n’en sortait. Puis un mot se forma, et un autre. « Chéri, chéri. »
Luc ouvrit brusquement les yeux. Il regarda tout autour de la pièce, puis il lui prit la tête dans ses grandes mains.
« Je ne suis pas ton chéri, dit-il, et je ne vais certainement pas baiser une arrière-grand-mère. »
Il essaya de la repousser, mais elle l’agrippa encore davantage, en lui enfonçant les ongles dans le dos.
« C’est la première fois que je fais ça », dit-il, furieux.
Il lui jeta un regard mauvais et lui envoya son poing dans la mâchoire.
Heureusement, elle abdiqua aussitôt toute résistance, si bien qu’il n’eut pas à la bourrer de coups pour lui faire perdre connaissance.
Il se leva du lit et arrangea ses vêtements, tout en surveillant la femme nue qui respirait tranquillement.
« Je dois admettre que tu es drôlement bien pour quelqu’un de cent seize ans », murmura-t-il.
Il fouilla dans ses poches pour trouver son mobile, mais, bien entendu, il avait disparu.
Il tourna le bouton de la porte pour l’ouvrir. Bonnet avait dû juger sa fille suffisamment attirante pour ne pas se soucier de fermer à clé.
Le couloir était désert, et la musique montait par bouffées de la grande salle.
Il avait l’esprit parfaitement clair. Il était clair quand il avait bu le thé. Il était clair vingt minutes après. Il était clair à présent.
Il avait joué la comédie. Il avait fait semblant d’être dans les vapes. Il avait regardé Sara et les villageois, et les avait imités de son mieux. Bonnet avait été abusé, c’est tout ce qui importait.
Pourquoi n’avait-il subi aucun effet ?
Pas d’hallucinations, pas d’attirance pour d’autres, rien du tout. Juste un mal de tête.
Sara était convaincue qu’il serait immunisé. Comment le savait-elle ?
Sara.
Il fallait qu’il la trouve. Imaginer Jacques en train de la tripoter le mettait hors de lui.
Il commença à ouvrir les portes.
C’était la même chose à chaque fois : des gens vieux, obèses, en train de s’envoyer en l’air, indifférents à son intrusion. De quoi vous couper l’appétit.
Après avoir vérifié toutes les chambres donnant sur le couloir, il se glissa jusqu’à la grande salle. Bonnet était assis sur une chaise de l’autre côté, vaguement somnolent. Il n’y avait aucune trace de Pelay. Compte
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