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Le Testament Des Templiers

Le Testament Des Templiers

Titel: Le Testament Des Templiers Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Glenn Cooper
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n’aimait pas être injoignable. Ils allaient abandonner et rebrousser chemin lorsque Sara se mit à sautiller comme une gamine et à pérorer de nouveau en latin.
    «  Ribes rubrum , Ribes rubrum  ! »
    La touffe d’arbrisseaux qui sortait de la haie arborait des feuilles à cinq lobes vert pâle ; la présence de baies, si tard en saison, expliqua-t-elle, était le résultat d’un été prolongé et de températures restées douces.
    Les baies luisaient au soleil comme des perles de rubis. Elle en goûta une et ferma les yeux de plaisir.
    « Un peu aigre, mais délicieux », s’exclama-t-elle.
    Luc ouvrit la bouche et, jouant le jeu, elle y mit une baie.
    « Pas assez sucré », dit-il.
    Ils remplirent un sac d’un litre avec des baies ; à la fin, ils avaient le bout des doigts tout rouges.
     
    Ils firent sortir le cuisinier de la cuisine, réquisitionnèrent des planches à découper, divers ustensiles et la plus grande marmite. Suivant la description vague du manuscrit, ils coupèrent les herbes en morceaux comme pour préparer une salade, les écrasèrent avec un pilon et un mortier improvisés – en l’occurrence un saladier en bois et un hachoir à viande – et mirent le tout à bouillir en ajoutant de l’eau et des groseilles rouges. La cuisine se remplit d’une étrange odeur de fruits et de plantes, et ils se mirent tous deux au-dessus de la marmite, les mains sur les hanches, jusqu’à ce que la décoction commence à moutonner.
    « Combien de temps à ton avis ? demanda Luc.
    – Je ne pense pas qu’il faille les cuire trop longtemps. Ça devrait être comme pour du thé. C’est généralement l’approche ethnobotanique correcte », dit Sara.
    Puis elle se mit à rire et ajouta :
    « En fait, je n’en ai pas la moindre idée. C’est complètement fou, tu ne trouves pas ?
    – Trop fou pour en parler à tout le monde, ça, c’est sûr, dit-il. Ça reste entre nous deux. Comment allons-nous faire pour l’envoyer à Cambridge ? »
    Elle avait une bouteille Thermos dans sa caravane, sa Thermos personnel en verre et inox dont elle se servait pour le vrai thé. Après avoir tourné la mixture une dernière fois, elle baissa le gaz et alla le chercher.
    Avant qu’elle ne revienne, l’abbé Menaud entra en traînant ses sandales, le visage un peu trop rouge pour une journée aussi fraîche.
    « Vous voilà, Luc. Je vous cherchais. Je vous ai même appelé sur votre mobile. »
    Luc le sortit de sa poche. Il indiquait plusieurs appels manqués.
    « Désolé, il n’y avait pas de couverture où j’étais. En quoi puis-je vous aider ? »
    L’abbé fut distrait un instant par l’étrange odeur douceâtre qui régnait dans la cabane.
    « C’est quoi, ça ? » demanda-t-il en désignant du doigt le réchaud.
    Luc aurait préféré ne pas se montrer évasif avec un homme aussi généreux, mais il n’avait pas le choix.
    « Le professeur Mallory est en train de faire cuire quelque chose. Je surveille la marmite. »
    L’abbé résista à l’envie de goûter à ce qui mijotait comme il avait l’habitude de le faire dans sa propre cuisine. La raison pour laquelle il avait cherché Luc lui revint à l’esprit. Le jeune chef de la gendarmerie locale, le lieutenant Boyer, n’avait pas cessé d’appeler à l’abbaye. Il avait laissé son numéro à plusieurs reprises et commençait à devenir insistant.
    Luc le remercia et se demanda à haute voix s’il y avait du nouveau dans l’enquête concernant l’accident de Zvi. En rentrant, Sara faillit entrer en collision avec l’abbé sur le pas de la porte. Ils s’écartèrent l’un de l’autre comme s’ils étaient contagieux. Le vieux moine jeta un coup d’œil sur sa Thermos, et marmonna, en battant en retraite, que son plat sentait merveilleusement bon et qu’un jour il aimerait bien y goûter. Elle ne répondit pas et Luc lui fit un clin d’œil.
    Luc rappela le lieutenant pendant que Sara commençait à filtrer la mixture chaude dans un bol propre.
    Il s’attendait à entendre mentionner le nom de Zvi dès la première phrase, mais, au lieu de cela, le policier lui posa une question inopinée :
    « Connaissez-vous un certain Hugo Pineau ? »
     
    La route menant de l’abbaye au village de Ruac comportait dans une descente un virage en épingle à cheveux. Cette partie n’était pas considérée comme particulièrement dangereuse, mais en prenant en compte à la fois la nuit noire, une averse, la

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