Bücher online kostenlos Kostenlos Online Lesen
Le Testament Des Templiers

Le Testament Des Templiers

Titel: Le Testament Des Templiers Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Glenn Cooper
Vom Netzwerk:
devenir le chef, si Nago, le plus âgé, était encore en vie.
    Ce n’était pas dans leur tradition.
    Nago s’assura que l’extrémité de sa lance était bien calée contre le propulseur.
    Un homme pouvait projeter une lance sans propulseur et tuer un renne mais, pour abattre un bison, il fallait davantage de force. Ils ne tuaient que deux bisons par an, une fois, comme à présent, pendant la saison chaude et une fois pendant la saison froide. C’était leur droit de le faire, une mission sacrée, mais en tuer plus d’un à chaque fois était interdit.
    Un seul animal leur fournissait assez de peau pour réparer leurs vêtements d’hiver et en faire de nouveaux pour les enfants. Un animal leur fournissait suffisamment d’os pour fabriquer des outils pour creuser et pour racler, ainsi que des propulseurs de lances. Un seul leur permettait de nourrir le clan tout entier pendant longtemps avant que sa chair ne pourrisse.
    Ils respectaient le bison, et le bison, ils en étaient certains, les respectait également.
    Nago poussa le cri de la mise à mort et lança son bras vers l’avant.
    Sa lance partit tout droit et bas. Elle atteignit le bison dans le poitrail, exactement entre les deux pattes de devant, mais la pointe avait dû buter sur l’os car elle ne pénétra pas profondément. Beuglant de douleur, l’animal apeuré fit un bond en avant, baissa la tête et plongea une de ses cornes épaisses dans l’épaule de Nago.
    Tal cria pour demander aux autres hommes de venir, mais sa voix fut couverte par les hurlements de Nago. C’était à lui de sauver son frère.
    Il fit un bond en avant et jeta son propulseur de toutes ses forces. La lance atteignit le bison dans le flanc. Cette fois, elle avait pénétré profondément, mais il ne voulait prendre aucun risque. Il courut sur la bête, s’empara de la hampe de la lance et l’enfonça plus profondément encore jusqu’à ce que les pattes avant de l’animal fléchissent ; il s’effondra sur le côté. Du sang sortit de sa bouche.
    Nago était allongé par terre. Il suffoquait, l’épaule déchiquetée réduite à une bouillie sanglante.
    Tal s’agenouilla près de lui et commença à gémir. Les autres hommes convergèrent, se montrant la blessure et chuchotant entre eux.
    Tal avait déjà vu des entailles provoquées par des cornes. Elles ne se refermaient jamais, pas plus qu’elles ne guérissaient toutes seules. Si Nago avait porté un vêtement de peau, peut-être la blessure n’aurait-elle pas été aussi profonde, mais compte tenu de la chaleur de la journée, il était torse nu, la chemise nouée autour de la taille.
    Nago était le chef de la chasse, mais Tal devait maintenant le remplacer. Pour ralentir l’écoulement du sang, il prit la chemise de Nago, l’enroula étroitement autour de la chair déchirée et demanda à deux cousins de le ramener au camp.
    Puis il s’approcha du bison et le remercia d’avoir offert ses bienfaits au clan. Jamais auparavant, il n’avait eu le privilège de chanter le chant de la mise à mort d’un bison, mais il connaissait les paroles, et il les chanta de toute son âme. Les autres hommes manifestèrent leur approbation puis se jetèrent sur la dépouille chaude et commencèrent le découpage rituel.
    Tal s’écarta du groupe et courut de toutes ses forces vers les herbes hautes de la savane. Son père lui avait appris à chasser et à chanter. Le moment était venu de mettre à profit le savoir que sa mère lui avait transmis.
    Sa mère était morte depuis deux ans. Elle avait quitté le monde en même temps que sa fille nouveau-née à la suite d’un accouchement horriblement difficile. Elle n’appartenait pas au clan des bisons. Elle appelait les siens le Peuple de la Montagne de l’Ours. Jeune fille, elle avait été prise dans une inondation subite et séparée de sa tribu. Avaient-ils survécu ou avaient-ils péri, elle ne l’avait jamais su. Le père de Tal, tout jeune homme, était en train de chasser avec ses aînés, et il était tombé sur elle dans la forêt, et l’avait ramenée, transie et affamée. Elle lui plaisait, et, malgré la jalousie et les conflits qu’elle avait suscités au sein du clan, il l’avait choisie pour femme.
    Son peuple à elle étant un peuple de guérisseurs, elle savait faire des cataplasmes et connaissait les feuilles, les racines ou les écorces à mâcher susceptibles de venir à bout de diverses maladies. Quand Tal était petit, il se souvenait

Weitere Kostenlose Bücher