Le Testament Des Templiers
répandait de façon concentrique, formant une sorte de calotte rouge.
Puis Pierre éprouva la pire des douleurs, un coup de poignard dans le rein qui lui coupa le souffle, l’empêchant de crier.
Quatre étudiants étaient recroquevillés avec Élisabeth Coutard dans le préfabriqué. Jeremy gisait par terre, sans bouger. Seule femme parmi les étudiants, Marie, une jeune fille originaire de Bretagne, tremblait sans pouvoir se contrôler. Élisabeth se rapprocha d’elle pour la prendre dans ses bras, au mépris d’un des hommes qui les menaçait en brandissant une arme.
« Que voulez-vous ? demanda-t-elle avec audace. Jeremy a besoin d’un médecin. Vous ne le voyez pas ? »
L’homme qui semblait être le responsable l’ignora et cria aux trois garçons de s’asseoir par terre. Ils s’exécutèrent docilement, et il braqua son juxtaposé sur eux et resta dans cette position, prêt à tirer. Puis il fit un signe de tête entendu en direction des femmes.
Ses deux comparses répondirent en entraînant violemment les femmes par la porte et en criant comme des gardiens de prison pris de folie : « Avancez ! Avancez ! Allons ! »
Près du feu de camp éteint, Élisabeth et Marie furent séparées et poussées, un fusil dans les reins, dans des caravanes différentes.
Tenant toujours son couteau à la main, le vieil homme regarda Pierre se vider de son sang sur le sol dur et froid de la dixième salle.
Bonnet maîtrisait parfaitement l’art de tuer. Une longue lame à travers le rein, perçant l’artère rénale. La victime ne tarderait pas à s’écrouler et succomberait rapidement à une hémorragie interne. Trancher une carotide était beaucoup trop salissant à son goût.
Il était essoufflé après avoir traversé la grotte, rampé dans le boyau et tué un homme. Ses genoux étaient meurtris, ses hanches douloureuses. Il s’arrêta un instant pour essuyer son couteau sur la chemise de Pierre, et permettre à son cœur de se calmer un peu. Puis il reporta son attention sur son camarade blessé, le retourna et essaya de le secouer pour lui faire reprendre connaissance. « Réveille-toi ! ordonna-t-il. Tu es le seul à savoir comment installer ces maudits explosifs. »
Il regarda l’enchevêtrement de fils électriques et d’explosifs et secoua la tête. Il ignorait tout de la façon dont il fallait brancher ces charges, et ses complices n’en savaient pas plus. Il était trop tard pour faire appel à quelqu’un d’autre. Il se contenta de déverser un torrent d’injures et se mit à crier dans son talkie-walkie.
Devant les grésillements qu’il obtint en guise de réponse, il se souvint qu’il était au fin fond des falaises, et se remit à jurer.
Puis il remarqua l’homme-oiseau sur le mur derrière lui et, au lieu de s’émerveiller devant l’image, il eut une réaction plus prosaïque.
« Va te faire foutre », dit-il en se détournant.
Puis il cracha avec mépris sur le corps de Pierre.
20
D IMANCHE SOIR
I ls étaient descendus dans un petit hôtel près de l’université. Pour aller de Ruac à Cambridge, ils avaient dû prendre le train, l’avion, ainsi que des taxis, et quand ils arrivèrent pour s’installer dans leurs chambres séparées, ils étaient épuisés.
Malgré cela, Sara accepta volontiers de marcher avec Luc dans la fraîcheur de la nuit. Ils aimaient tous les deux beaucoup la ville, et, chaque fois qu’il était là, Luc avait l’habitude d’aller boire une bière dans un pub au bord de la rivière, The Anchor. Des années auparavant, l’archéologue britannique John Wymer l’y avait entraîné après une conférence pour boire quelques pintes d’Abbot Ale. Luc avait gardé des souvenirs assez flous de cette nuit-là, sinon qu’il avait terminé la soirée dans la rivière Cam, avec de l’eau jusqu’à la taille, tandis que Wymer était plié en deux de rire sur le rivage. Chaque fois qu’il revenait à The Anchor, il buvait à la santé de l’Anglais excentrique.
Il était tard, et, dans le pub, régnait l’atmosphère détendue d’un dimanche soir. Ils s’installèrent à une table près d’une fenêtre, incapables de distinguer la rivière dans la nuit noire, mais heureux de la savoir là. Ils trinquèrent trois fois avec leurs chopes, en souvenir de Ruac, de Zvi et d’Hugo.
« Et maintenant ? » demanda Sara d’un air las.
C’était une drôle de question, et Luc n’était pas certain de ce qu’elle
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