Le tombeau d'Alexandre
arrière du premier véhicule et fit tomber deux personnes à terre. La première était un inconnu, sans vie, enroulé dans un plaid, la poitrine béante dans un chaos de sang et de chair. La deuxième était Gaëlle, pieds et poings liés, pâle, la tête lourde. Elle regarda autour d’elle, visiblement terrifiée, et son regard se figea.
— Elena ! Comment avez-vous pu ?
— C’est une patriote, répondit Nicolas avec froideur pour combler le silence d’Elena.
Costis sortit un homme de l’autre 4 x 4. Knox ! Nicolas eut immédiatement la nausée. Il y avait toujours eu quelque chose chez cet homme qui lui donnait le sentiment d’être impuissant et sans défense.
Knox le fixa, puis regarda son père.
— Philippe Dragoumis, ricana-t-il avec mépris, je ne vous voyais pas en vulgaire pilleur de tombe.
— Vulgaire, non, répliqua Dragoumis, imperturbable. Je suppose que vous savez à qui nous avons affaire.
— Alors vous l’avez trouvé ?
— Pas encore.
— Pas encore ? protesta Nicolas. Comment cela, pas encore ? Il n’y a rien ici.
Dragoumis posa un regard sévère sur son fils.
— N’as-tu rien appris de ce Kalonymos ? demanda-t-il d’un ton impatient. Crois-tu vraiment que ce soit le genre d’homme à livrer son plus grand secret au premier venu ?
Il montra Gaëlle du doigt.
— Elle, elle le comprend mieux que personne, dit-il à ses hommes. Emmenez-la à l’intérieur.
— Ne te laisse pas faire ! cria Knox. Ne leur dis rien.
Dragoumis se tourna vers lui.
— Vous savez que je suis un homme de parole. Alors permettez-moi de vous faire une proposition. Si vous m’aidez à trouver ce que nous cherchons, je vous promets que je vous laisserai partir.
— Bien sûr ! s’exclama Knox. Après tout ce que nous avons vu !
— Croyez-moi, Daniel, si nous trouvons ce que nous cherchons, plus vous parlerez, plus nous serons contents.
— Et si on refuse ?
— Voulez-vous vraiment connaître la réponse ?
Les deux hommes se regardèrent fixement pendant quelques secondes. Mais Dragoumis était implacable et ne laissait rien transparaître.
— D’accord, finit par répondre Knox. On fera ce qu’on pourra.
— Bien, alors libérez-leur les chevilles, ordonna le vieux Grec à Costis, mais pas les mains.
Il fit un signe de tête en direction de Knox.
— Et gardez un œil sur celui-là, ajouta-t-il. Il est plus dangereux qu’il en a l’air.
— Je sais, dit Costis.
IV
Ibrahim et Manolis descendirent l’escalier ensemble. La moquette était épaisse, mais Ibrahim avait la plante des pieds glacée. Sofronio ronflait sur le canapé. Quand Manolis alluma la lumière, il s’assit brusquement, l’esprit embrumé par le sommeil. Puis il lança un juron en grec à l’intention de son collègue et bâilla la main devant la bouche. Ibrahim fit semblant de chercher dans ses placards de cuisine et ouvrit tous les tiroirs en grommelant. Il entendait les deux Grecs discuter. Ils avaient un accent si guttural qu’il ne comprenait pas un mot de ce qu’ils disaient. Mais ils le regardaient d’un air soupçonneux.
— Ils ne sont pas là, annonça-t-il. Ils doivent être dans mon bureau.
Il marcha d’un bon pas vers le bureau. Sofronio et Manolis parlaient encore entre eux. C’était maintenant ou jamais. Il se pencha en avant et se mit à courir.
V
— Avance, salaud ! dit Costis à Knox en lui enfonçant la gueule de son AK-47 à la base de la colonne vertébrale.
Knox le regarda par-dessus son épaule.
— Tu vas payer pour ce que tu as fait à Rick, lança-t-il.
Costis éclata de rire et lui enfonça le fusil d’assaut encore plus profondément dans la chair. Force était de constater que Knox n’était pas en position de proférer des menaces. Il entra dans la galerie sombre, dans les entrailles de la colline, entouré d’ombres projetées par la lumière des torches. De temps à autre, il baissait la tête pour éviter le plafond bas. Il avait l’impression de marcher vers sa propre tombe, et celle de Gaëlle. Il ne voyait pas comment ils allaient pouvoir retourner la situation.
La galerie s’élargit brusquement et déboucha dans une vaste salle. De toute évidence, les Grecs y étaient déjà venus, car ils ne semblèrent pas surpris de voir les magnifiques sculptures qui ornaient les murs. Mais Knox fut si émerveillé que, pendant un instant, il en oublia presque son sort. Il avait toujours les mains liées mais
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