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Le tombeau d'Alexandre

Le tombeau d'Alexandre

Titel: Le tombeau d'Alexandre Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Will Adams
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a besoin d’un spécialiste en langues anciennes ? demanda Gaëlle en fronçant les sourcils.
    — C’est un chantier urgent. La tâche consiste à consigner, extraire, traiter et stocker. La traduction viendra plus tard.
    — Alors ?
    — Il a besoin d’un photographe.
    — Mais je ne suis pas photographe ! s’écria Gaëlle, décontenancée.
    — Vous avez un appareil photo, non ? Vous avez pris des photos pour nous, n’est-ce pas ? Est-ce que vous êtes en train de me dire qu’elles ne sont pas bonnes ?
    — Si je les ai prises, c’est uniquement parce que vous m’avez demandé de...
    — C’est de ma faute, maintenant !
    — Et Maria ? insista Gaëlle.
    — Et qui va rester ici ? Prétendez-vous être aussi bonne photographe qu’elle ?
    — Bien sûr que non.
    Gaëlle avait simplement apporté son appareil pour photographier les ostraca sur lesquels on ne voyait plus grand-chose. Ainsi, elle pouvait retoucher l’image sur son portable et mieux voir le texte.
    — Je dis juste que je ne suis pas...
    — De plus, Maria ne parle ni arabe ni anglais. Elle ne serait d’aucune utilité à Ibrahim. Et elle serait complètement isolée. Est-ce ce que vous voulez ?
    — Non, tout ce que je dis, c’est que...
    — Tout ce que vous dites, c’est que... se moqua Elena méchamment en imitant la voix de Gaëlle.
    — Est-ce à cause de ce qui s’est passé tout à l’heure ? Je vous ai dit que je n’avais rien vu.
    — Cela n’a absolument rien à voir. C’est très simple. Le directeur du Conseil suprême des Antiquités d’Alexandrie vous demande de l’aide. Dois-je lui dire que vous refusez ?
    — Non, céda Gaëlle. Bien sûr que non.
    — Nous allons faire une première reconnaissance dès demain matin, l’avertit Elena. Soyez prête à partir à sept heures.
    Elle jeta un coup d’œil dans la chambre en désordre, hocha la tête d’un air exagérément incrédule et claqua la porte derrière elle.
     
    II
    C’était un véritable déchirement pour Knox d’abandonner sa jeep dans un parking longue durée. Elle l’avait accompagné partout depuis qu’il était en Égypte. Déjà huit cent mille kilomètres au compteur et encore un paquet sous le capot. On finissait par s’attacher à sa voiture quand elle était si fidèle. Il laissa la clé et le ticket du parking sous le siège. Il appellerait un de ses amis du Caire pour lui demander s’il la voulait.
    L’aéroport était bondé. Il y avait tant de zones en rénovation que tout était amassé dans la moitié de l’espace. Knox baissa sa casquette de base-ball sur ses yeux, même s’il était peu probable que les hommes d’Hassan aient pu arriver avant lui. Il avait le choix entre plusieurs vols. De nombreux avions arrivaient en Égypte tard dans la nuit et faisaient demi-tour pour regagner leur aéroport à l’aube. Il marcha le long des comptoirs d’enregistrement. Londres ? Sûrement pas ! Quand on a fichu sa vie en l’air, on n’a pas envie de se le rappeler en voyant la réussite de ses vieux amis. Athènes ? Hors de question. La tragédie familiale qu’il avait vécue lui ayant fait perdre la tête, il avait dû faire une croix sur la Grèce. Stuttgart ? Paris ? Amsterdam ? Rien que d’y penser, ces endroits le déprimaient horriblement. Une brune qui faisait la queue pour Rome le regarda avec un sourire faussement innocent. C’était une raison comme une autre. Il se dirigea vers le comptoir de vente pour voir s’il restait des places. L’homme qui se trouvait devant lui se plaignait de devoir payer un supplément pour son ordinateur. Knox fit la sourde oreille. Rentrez chez vous, lui avait dit l’officier du poste de contrôle. Mais chez lui, c’était en Égypte. Il y avait vécu pendant neuf ans. Et il avait fini par aimer ce pays, malgré la chaleur, le manque de confort, le désordre et les vociférations. Ce qu’il aimait par-dessus tout, c’était le désert, ses lignes pures brûlées par le soleil, l’extraordinaire solitude qu’il procurait, les couchers de soleil kaléidoscopiques et la brume fraîche entre les dunes juste avant l’aube. Il adorait le travail ardu des fouilles, le frisson des découvertes potentielles, qui lui donnait envie de se lever chaque matin. Cela dit, le temps des fouilles, c’était fini.
    L’homme finit par payer. Knox avança nerveusement d’un pas. S’il allait devoir rencontrer des problèmes, c’était maintenant qu’il le saurait.

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