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Le tombeau d'Alexandre

Le tombeau d'Alexandre

Titel: Le tombeau d'Alexandre Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Will Adams
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sortie. La corde était curieusement lâche. Il l’enroulait, l’enroulait encore. Le regard inquiet, il se tourna vers Knox, qui tendit les mains avec étonnement. Il tenait l’extrémité de la corde qui aurait dû être nouée autour de la poignée du panier en cuir. Elle s’était mystérieusement détachée.
     
    II
    Ibrahim n’était pas très à l’aise avec les enfants. Lui-même fils unique, il n’avait ni nièces ni neveux, ni aucune intention de devenir père. Mais Mohammed s’était mis en quatre pour accueillir toute l’équipe sur le chantier et il n’aurait guère pu refuser l’entrée du site à sa fille, même si l’idée d’amener une enfant malade dans un endroit aussi poussiéreux et morbide lui avait paru complètement folle.
    Un ouvrier de l’équipe de Mohammed les rejoignit dans une tombe.
    — Un appel en provenance du siège social, annonça-t-il.
    Mohammed fit la moue.
    — Excusez-moi, dit-il à Ibrahim. Je reviens tout de suite. Vous pouvez tenir Leila une minute ?
    — Bien sûr.
    Ibrahim tendit les bras pour recevoir la petite, emmaillotée dans ses couvertures. La pauvre était aussi légère qu’une plume. Il lui sourit nerveusement. Elle lui sourit à son tour. Elle semblait terrifiée et douloureusement consciente d’être considérée comme un fardeau.
    — Cet homme n’était pas égyptien, alors ? demanda-t-elle.
    Ses ulcères buccaux la faisaient grimacer de douleur à chaque mot et Ibrahim grimaçait avec elle.
    — Non, répondit-il. Il était grec. Il venait du nord, de l’autre côté de la mer. Ton père est un homme très intelligent. Il a trouvé une pièce dans sa bouche, une obole, et il en a déduit qu’il était grec. Les Grecs croyaient que les esprits avaient besoin de cette pièce pour payer le passeur, Charon, un homme chargé de leur faire traverser une rivière, le Styx, pour les emmener dans l’au-delà.
    — L’au-delà ? demanda Leila, les yeux écarquillés, immenses, comme si sa peau avait soudainement été tirée.
    La gorge serrée, Ibrahim détourna le regard. L’espace d’un instant, il sentit les larmes lui monter aux yeux. Quel sort terrible pour une aussi petite fille... Ses bras commençaient à fatiguer lorsque Mohammed réapparut. Celui-ci sourit à Leila avec une telle affection qu’il se sentit perdu, honteux. Il eut le sentiment de ne pas mériter sa place dans le monde, l’air qu’il respirait, l’espace qu’il occupait, la vie facile qu’il menait. Il recula d’un pas pour se réfugier dans l’ombre.
    — Ces tests que l’on peut faire pour vous aider... murmura-t-il à Mohammed. Où puis-je me rendre pour en faire un ?
     
    III
    Knox et Augustin se regardèrent avec appréhension, mais ils avaient de l’expérience et ne cédèrent pas à la panique. Ils vérifièrent leur quantité d’air ; ils en avaient pour vingt minutes, vingt-cinq s’ils ne le gaspillaient pas. Augustin montra de nouveau la sortie. Knox hocha la tête. Ils devaient retrouver leur chemin ou, du moins, accéder à une poche d’air le temps que les sédiments se redéposent et qu’ils puissent voir où ils se trouvaient.
    Ils arrivèrent dans une impasse. Knox regarda son baromètre à travers ses lunettes de plongée. Ils avaient encore du temps devant eux. Ils suivirent les parois des mains pour s’orienter dans cet épais brouillard. Lors de plongées nocturnes à Charm, des collègues de Knox avaient évoqué avec désinvolture une visibilité zéro. Mais toute la poussière qui tourbillonnait ici était encore bien plus aveuglante. Knox voyait à peine ses jauges, même lorsqu’il les tenait juste devant son masque. Ils se heurtèrent à une autre impasse. C’était peut-être la même. Ils pouvaient très bien avoir tourné en rond. Quinze bars. Cette fois, ils firent demi-tour et se mirent à nager. Ils n’avaient plus le moindre sens de l’orientation. La peur montait et ils respiraient de plus en plus vite, accélérant ainsi l’épuisement de leur précieuse réserve d’air. Largement dans le rouge, ils avaient franchi la ligne des cinq bars. Augustin attrapa Knox par l’épaule et se planta devant lui en arrachant son détendeur. Il pointa le doigt vers sa bouche d’un air désespéré. Knox lui donna un peu d’air et aspira les dernières bouffées. Ils atteignirent une fourche. Augustin indiqua la droite. Knox était sûr qu’ils avaient tourné à droite à l’aller et montrait la gauche. Il

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