Le tombeau d'Alexandre
équipe...
— Oui, monsieur.
Et c’était vrai, quoi qu’en pense Hassan. Nessim avait contacté de vieux camarades, motivés par ce genre de travail, qui s’étaient avérés à la fois fiables et discrets. Il leur avait communiqué le nom du fugitif, sa plaque d’immatriculation, sa photo et les quelques autres informations dont il disposait. Et il avait chargé la moitié de l’équipe de surveiller le domicile de tous les associés connus de Knox et l’autre moitié d’écumer les hôtels et les gares. De plus, il avait fait tracer le portable de Knox. Celui-ci n’avait qu’à l’allumer pour que sa position soit repérée à quelques centaines de mètres près. Ses comptes bancaires et ses cartes de crédit étaient également sous contrôle. Tout était possible en Égypte, quand on avait de l’argent.
— Écoutez-moi, dit Hassan. Je ne veux pas des progrès. Je veux Knox.
— Oui, monsieur.
— Appelez-moi demain. Avec de bonnes nouvelles.
— Oui, monsieur.
Nessim raccrocha le combiné d’une main légèrement tremblante et s’assit sur son lit, les épaules rentrées. Il s’épongea le front du revers de la main. Il était en sueur ; il avait les cheveux collés sur la peau. Oui, c’était aussi un des symptômes de la peur. Il les avait tous eus. Il envisagea un instant de vider son compte en banque et de disparaître, mais Hassan savait où vivait sa famille et connaissait sa femme Fatima et son enfant. Alors il sortit le dossier des services secrets et en scruta à nouveau les pages jaunies. Il n’avait pas été mis à jour depuis des années. Certaines des personnes mentionnées avaient changé d’adresse ou même quitté l’Égypte. D’autres restaient introuvables. Mais cette liste de noms était de loin le meilleur atout de Nessim et il pria pour arriver à en tirer quelque chose.
Chapitre 12
I
Il faut faire vite quand on pompe un site ancien à Alexandrie. La nappe phréatique a la fâcheuse habitude de riposter. Le calcaire est poreux et retient l’eau comme une éponge. Par conséquent, dès qu’on commence à pomper, l’eau s’infiltre presque immédiatement et remonte jusqu’à ce que la nappe se rééquilibre. On ne peut espérer remporter ce combat, mais on peut gagner un peu de temps.
Augustin et Knox, impatients de commencer, se rendirent sur le site dès le matin. La pompe avait déjà dû libérer un peu d’espace. Mais ils se rendirent immédiatement compte que quelque chose ne fonctionnait pas. Le moteur sifflait comme un fumeur courant après un bus. Ils descendirent à la hâte. De toute évidence, un joint était défectueux. L’eau avait éclaboussé la rotonde et s’était écoulée sur le sol de la tombe macédonienne, où les lampes brillaient sous la boue.
Augustin remonta les marches de l’escalier quatre à quatre pour éteindre le moteur. Knox débrancha tous les câbles et retira ses chaussures et son pantalon pour aller ramasser les lampes et les ventilateurs, qu’il rassembla sur les escaliers, à l’abri de l’eau. La pompe s’arrêta. Le contenu du tuyau gargouilla et redescendit dans la nappe. Knox attendit que le calme revienne, puis rebrancha les câbles pour éclairer la salle, dans un état épouvantable.
Augustin le rejoignit sur la première marche de la tombe. Il secoua la tête avec consternation en voyant la quantité d’eau qui s’était accumulée.
— Merde ! Regarde ça. Mansoor va me tuer.
Knox s’avança dans l’avant-cour. Il avait de l’eau jusqu’aux cuisses. Puis il entra dans l’antichambre.
— Est-ce qu’on peut faire passer la pompe là-dedans ? demanda-t-il.
— Encore faudrait-il qu’elle marche, répondit Augustin.
Soudain, son visage s’éclaira. Il disparut et revint avec quatre paniers en cuir. Il en jeta deux à Knox et se mit à vider l’eau avec les siens.
— Tu plaisantes ! protesta Knox.
— Tu as une meilleure idée ?
Augustin se dirigeait déjà en haut des marches et le long du couloir pour ramener l’eau d’où elle venait. Knox fut bien obligé de l’imiter. Les paniers lui tirèrent sur les épaules et sur les coudes, et lui laissèrent des zébrures rouges sur les doigts. Ils se regardèrent en souriant et remontèrent d’un bon pas. Après avoir fait plusieurs voyages, ils furent rejoints par des fouilleurs, qui, voyant ce qui s’était passé, saisirent à leur tour des paniers. Bientôt, toute une équipe fut à l’œuvre.
Après une
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