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Le Tombeau De Jésus

Le Tombeau De Jésus

Titel: Le Tombeau De Jésus Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: James Cameron , Simcha Jacobovici , Charles Pellegrino
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nom était écrit en latin et une autre dont le nom était écrit en grec. Amos Kloner ne put s’empêcher de s’interroger : Et si cette Marie numéro IAA 80/500 était Marie Madeleine   ? Faudrait-il alors en conclure qu’elle était la femme de « Jésus, fils de Joseph   » ? Et si c’était le cas, Judas serait leur fils   ? Personne n’était cependant prêt à risquer sa carrière avec des conclusions hâtives.
    Comme le confia plus tard Kloner, « Suggérer qu’il s’agissait du Jésus historique, qu’il avait un fils, que ces deux Marie étaient, l’une sa mère, l’autre sa femme, relevait de la spéculation. Ses conséquences étaient incalculables. C’était une ligne que nous nous gardions bien de franchir. »
    Quant à Shimon Gibson, les ornements inhabituels du mur de l’antichambre et l’emplacement des crânes dans la salle suffisaient à captiver son intérêt
    « Il fallait, je pense, laisser passer un peu de temps avant de tirer des conclusions, dira Shimon vingt-cinq ans plus tard. La seule chose dont je suis sûr, c’est que certains éléments de ce tombeau étaient et demeurent étranges. Aujourd’hui, tant d’années ont passé, j’ai grandi et j’ai quelques cheveux gris. Je vois les choses différemment. Je ne suis toujours pas convaincu que ce tombeau soit celui de la famille de Jésus, mais je n’écarte pas non plus cette hypothèse. Quoi qu’il en soit, il me faudrait des éléments un peu plus probants que ces simples noms courants. »
    Chose invraisemblable, il fallut attendre un quart de siècle pour que l’on examine plus attentivement l’ossuaire numéro 80/500. En décembre 2005, Tal Ilan, épigraphiste, révéla que la suite de l’inscription de la seconde Marie avait deux sens possibles, soit « Maître », soit « Seigneur ». L’inscription «  Mara   » était précédée par un symbole grec signifiant « autrement appelé » ou « alias ». Qui était donc cette femme qu’on révérait ainsi ?
    En 1980, sur le site du tombeau de Talpiot, la seule question importante était de déterminer si le reste de l’inscription révélerait le nom «  Magdala  » (Madeleine). Amos Kloner, Eliot Braun et Shimon Gibson refusaient de croire à cette hypothèse. Le fait que la lettre suivant le M et le A était un R, et non le G de «  Magdala  », conforta leur scepticisme. Les trois lettres suivantes formaient un « IAM ». La seconde Marie du tombeau n’était pas Marie Madeleine, mais une femme nommée Mariamne, une variante grecque du nom hébreu Myriam. Ajoutée à l’inscription « Judas, fils de Jésus », cette découverte malmenait la théorie du tombeau de la famille de Jésus. Kloner en éprouva intérieurement un grand soulagement.
    Le moins qu’on puisse dire, c’est que Kloner n’aimait ni les caméras de télévision ni la médiatisation outrancière de la science qu’affectionnent tant Carl Sagan et Steven Spielberg. Une interview du magazine National Géographic le faisait bégayer, et même les congrès scientifiques lui donnaient le trac. Comme la plupart de ses collègues, il préférait se consacrer à l’étude et détestait se mettre en avant.
    Les ossuaires furent rangés dans des cartons et classés dans un dépôt. Les archéologues pouvaient les oublier pour le restant de leurs jours. Le déchiffrage progressif des noms avait plongé Kloner dans un embarras momentané, comme s’il s’était agi d’un affront personnel. Il reconnaissait en privé avoir été troublé par ces inscriptions, mais il affectait en public une indifférence totale, sinon une dénégation hautaine.
    Pour Shimon Gibson, le sentiment de soulagement était accompagné d’un regret tout aussi fort. « Si cet ossuaire avait porté l’inscription Marie Madeleine, dira-t-il plus tard, alors bien sûr, j’aurais été dans tous mes états, même si à l’époque je ne m’intéressais pas particulièrement au christianisme primitif. Je me serais certainement interrogé et j’aurais examiné tout cela de très près. Mais avec les inscriptions telles qu’elles se présentaient, tout ce que je pouvais en déduire est qu’il s’agissait de noms juifs très communs du I er siècle, point final. »
    Selon Kloner et Gat., « Mariamne » et « Judas, fils de Jésus » représentaient l’antithèse qui permettait de réfuter tout lien entre le « Jésus, fils de Joseph » de l’ossuaire 80/503 et le Jésus historique.

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