Le Tombeau De Jésus
plafond.
— Il n’y a pas de bâtiments au-dessus du premier tombeau, dit-il. Nous avons construit plus loin.
— Pourrait-il se trouver sous le parking ? demandai-je.
— Non. Le parking est construit au-dessus d’une énorme citerne antique. Je l’ai découverte parce que, à plusieurs reprises, nous avons coulé du ciment qui disparaissait à chaque fois à cet endroit. J’ai cru que quelqu’un dérobait le ciment, alors j’ai fait ma petite enquête. En fait, il s’écoulait dans cette citerne souterraine, bien plus vaste qu’un tombeau. Finalement, nous l’avons comblée.
— Avez-vous coulé du ciment dans le premier tombeau ? demandai-je en retenant mon souffle.
— Oh non ! Le tombeau que vous recherchez se trouve probablement sous l’une des terrasses que nous avons réalisées pour consolider la pente.
Pour retrouver ses repères, il fallait que Shochat rejoigne la rue située en contrebas de la copropriété.
— Le quartier a bien changé depuis cette époque, me prévint-il, et moi, j’étais beaucoup plus jeune.
Il me conduisit entre deux bâtiments et leva le bras.
— C’est là-haut, me dit-il en désignant la première terrasse à partir du sommet de la colline. Il devrait se trouver là.
Je montai les marches quatre à quatre vers l’endroit indiqué, mais je ne vis rien de particulier. Il y avait là, au milieu d’un jardin, une imposante dalle de béton de 1,50 mètre sur 1,50 mètre. Le Dr Basson ne parvenait pas à déterminer ce qui se trouvait dessous, sinon probablement du métal. À ce point, Shochat émit l’hypothèse que le tombeau devait se trouver sous le petit jardin, derrière le tas de terre utilisée pour terrasser la colline.
— Si le tombeau est là, dit Sarael – un cousin d’Itay que nous avions embauché en prévision des travaux d’excavation –, nous sommes dans de beaux draps.
— Pourquoi ? demandai-je.
— Parce qu’on ne pourra pas se contenter d’un bulldozer pour ouvrir un accès. Il faudra étayer l’ensemble pour éviter l’effondrement. Ça peut se faire, mais c’est un sacré boulot. Rien à voir avec le percement d’une paroi, comme le prévoit votre plan.
Le Dr Basson dirigeait maintenant son sonar sur les bords de la terrasse. Quant à moi, je grimpais d’une terrasse à une autre, en m’efforçant de suivre les indications de Shochat. Sarael s’amusait beaucoup, Itay était embarrassé et les voisins commençaient à s’attrouper. Il y avait une atmosphère de fête dans cet espace paysager entre les bâtiments. Soudain, une aveugle arriva sur les lieux, posa une main sur la dalle de ciment et dit :
— Le tombeau est ici. Là-dessous.
Je descendis de la terrasse supérieure pour la rejoindre.
— Comment pouvez-vous en être aussi sûre ?
— Je vis ici depuis le début, me dit-elle. Les archéologues avaient laissé le tombeau ouvert, et les gosses, pour s’amuser, ne faisaient qu’entrer et sortir. Je pense que les gens ont eu peur qu’un gamin ne se blesse, alors ils ont construit cette dalle au-dessus. Mais il est là, aucun doute.
— Que fait-on, alors ? demanda Félix.
— Sarael, dis-je, perce un trou de 60 millimètres dans le ciment. Toi, Bill, fixe l’une de tes petites caméras à cet endroit et voyons si cette dame a raison.
Sarael prit avec lui Anouar, l’un des deux ouvriers, et commença à forer.
— Il s’agit d’un site archéologique, protesta ltay. Il faudrait peut-être demander l’autorisation de l’AAI avant de commencer. En outre, nous sommes sur une propriété privée. Personne ne nous a permis de percer cette dalle.
— Une seule chose à la fois, dis-je. Selon la réglementation israélienne, on n’a besoin de l’autorisation de l’AAI que si l’on veut pénétrer dans un site actif, ou un site que l’AAI a fermé. Il y a plein de tombeaux et de grottes vides dans les parcs nationaux. De nombreux touristes y entrent et en sortent tous les jours.
— Mais il ne s’agit pas ici d’un site ouvert, objecta ltay.
— Il l’est en ce qui concerne l’AAI, dis-je. Tu as entendu cette dame. La dalle de ciment a été coulée par les habitants, pas par l’AAI. En fait, ce sont les habitants qui risquent des problèmes pour avoir condamné l’accès à un site ouvert. En aménageant une ouverture, on pourrait en réalité leur venir en aide.
— Tu aurais dû faire une carrière d’avocat, dit Félix en riant. Mais si les habitants ne
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