Le Tombeau De Jésus
funéraires. Mais que faisaient-elles donc à l’extérieur du tombeau ? Puis je vis les ossuaires. La caméra ne se trouvait pas à l’extérieur du tombeau, mais à l’intérieur. Nous étions en train de filmer un tombeau jérusalémite du I er siècle, ce que personne d’autre avant nous n’avait pu faire. Un tombeau du temps de Jésus, en parfait état. Manœuvrer à distance la caméra pour explorer l’endroit fut une expérience magique. Toute l’équipe en avait le souffle coupé, jusqu’à ce que je me tourne vers eux :
— J’ai une bonne et une mauvaise nouvelle.
— Comment ça, une mauvaise nouvelle ? demanda Félix. Nous avons trouvé le tombeau !
— La bonne nouvelle, dis-je, c’est que nous sommes à l’intérieur de ce tombeau, et non à l’extérieur, comme nous le pensions.
— Mais alors, quelle est la mauvaise nouvelle ? s’étonna Itay.
— La mauvaise nouvelle est que notre tombeau aurait dû être vide puisque les ossuaires se trouvent à l’AAI. Bref, ce n’est pas le bon.
La jubilation initiale laissa place à un silence atterré.
— Mais alors, qu’y a-t-il donc sous ce patio ? reprit Félix.
— Je n’en ai aucune idée, murmurai-je, écartelé entre une profonde déception et l’excitation suscitée par cette nouvelle découverte.
— Vous ne comprenez pas ? lança Itay. Il s’agit du second tombeau. Le premier doit donc se trouver au sud de celui-ci.
— Il a raison, dis-je. Si nous n’avons pas trouvé le second tombeau à vingt mètres au nord comme prévu, c’est parce qu’il est ici. Notre tombeau doit donc se trouver à vingt mètres plus au sud.
Félix compulsa rapidement son dossier.
— Le rapport de l’AAI indique que le second tombeau a été découvert quand les ouvriers du chantier ont percé son plafond avec une conduite. Notre nefesh passe sans doute par cette conduite et ressort à l’intérieur du tombeau. Kloner avait dit que le second tombeau n’avait pas été excavé parce que son plafond était instable et risquait de s’effondrer.
— À l’époque, Kloner a peut-être raconté des histoires. Il ne voulait pas ébruiter l’affaire de l’ossuaire du bébé et la révolte des étudiants de la yeshiva.
— Selon le rapport interne de l’AAI, poursuivit Félix, il y a au moins trois inscriptions grecques sur les ossuaires du second tombeau, mais Kloner n’a pas eu le temps de les déchiffrer.
La tête me tournait. Ce n’était pas le bon tombeau, mais c’était tout de même une sépulture du I er siècle. Et si elle était liée d’une manière ou d’une autre à notre histoire ? Et s’il y avait des apôtres ou d’autres membres de la famille de Jésus inhumés ici ? Après tout, les familles étaient regroupées dans une même zone. Certains des ossuaires observés avec la caméra-robot étaient très ornementés, magnifiquement sculptés. Les gens inhumés ici étaient des personnages importants. Et puis il y avait le « visage ». Sur l’un des ossuaires, celui qui présentait sur un côté une rosette sculptée, la patine semblait dessiner le visage d’un homme barbu, au regard fixe.
— C’est la patine, dis-je. C’est comme les nuages. On croit toujours y voir une forme qui évoque quelque chose.
— Peut-être, dit Félix, mais nous avons tous bel et bien vu le même visage, celui d’un homme barbu. Patine ou pas, ça me donne la chair de poule.
— C’est juste un motif de la patine, répétai-je, à moitié convaincu.
Nous avons passé une bonne demi-heure à explorer le tombeau avec notre caméra-robot. Le plan réalisé en toute hâte par Kloner vingt-six ans plus tôt était par la force des choses fondamentalement erroné. Il manquait par exemple les kokhim. Nous avons téléphoné au Dr Kloner pour lui faire part de nos découvertes. Il parut enthousiasmé, promit de garder le secret et demanda à examiner nos prises de vue. Plus tard, nous lui avons montré les bandes vidéo dans un restaurant de la terrasse du centre Begin dominant la Vieille Ville de Jérusalem. Entre deux plats, Kloner regardait les images sur un petit moniteur.
Bien sûr, un grand nombre de questions cruciales sur cette découverte attendaient des réponses, mais il nous fallait les mettre de côté pour le moment. Autour du second tombeau, il y avait quatre bâtiments, un jardin et un parking, et c’est quelque part dans cette zone que se trouvait ce que nous désirions tant découvrir, le
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