Le Tombeau De Jésus
germanique, à la tête d’une flotte de navires espagnols et italiens, s’empara du port de Tunis après avoir détruit une grande partie de la flotte ottomane. Peu après, il forçait les portes de la ville. Soliman le Magnifique, ayant appris que l’empereur envisageait de lancer une nouvelle croisade, ordonna à l’architecte ottoman Sinan Pacha de reconstruire les remparts de Jérusalem, pour répondre aux nouvelles conditions de combat imposées par l’introduction de l’artillerie. Charles Quint mit six ans à consolider son emprise sur le port de Tunis et à transformer sa flotte en une coalition internationale. Entre-temps, Jérusalem avait été fortifiée par ses nouveaux remparts et ses nouvelles tours défensives, tels qu’on peut les voir encore aujourd’hui. La ville ne devait jamais subir les bombardements de l’artillerie de Charles Quint, car en octobre 1541, une série de terribles tempêtes automnales détruisit en grande partie sa flotte.
Les registres de l’impôt de Jérusalem indiquent qu’à cette époque 557 chrétiens grecs orthodoxes vivaient de manière permanente dans la ville, aux côtés de 216 membres de l’Église arménienne, de 176 chrétiens coptes égyptiens, de 92 membres de l’Église syriaque et de moines franciscains. Ludwig Tschudi, un pèlerin suisse, nota dans son journal que les Grecs orthodoxes s’exprimaient en arabe et vivaient comme les musulmans, leurs prêtres pouvant se marier et avoir des enfants, à l’image des imams.
Les Grecs orthodoxes de Jérusalem différaient des chrétiens d’autres obédiences sur un autre détail : ils vénéraient Marie Madeleine presque autant que Marie, la mère de Jésus. Ainsi, ils célébraient chaque année Marie de Magdala, la « Sainte Myrrhophore et Égale-aux-Apôtres ».
1. Tom Powers, « Treasures in the Storeroom : Family Tomb of Simon of Cyrene », Biblical Archaeology Review, juillet-août 2003.
1 Auteur du livre Da Vinci Code. (N. dT.)
— Chapitre 12 –
LES VOIX DU TEMPS 1
Charles Pellegrino
La visite de l’entrepôt de l’AAI nous laissa le sentiment d’une catastrophe imminente. Il contenait d’innombrables rangées d’ossuaires, tous datés et numérotés, empilés du sol au plafond. Les ossuaires du site IAA 80/500-509 étaient rassemblés dans coin sombre à l’exception de ceux de Judas et de Marie, qui avaient été transférés au musée d’Israël. Ils étaient disposés sur trois étagères.
L’ossuaire de Matthieu avait été endommagé sur un côté, et j’ai recueilli un échantillon de patine qui s’était détaché et avait préservé un fragment de calcaire. Il semblait que l’on avait récuré et passé à l’aspirateur l’intérieur de l’ossuaire de Matthieu, car on y retrouva seulement quelques centaines de milligrammes de matériau organique ou de débris divers pour de futures analyses en laboratoire.
L’ossuaire de Mariamne était différent. La terra rossa s’était amalgamée à une couche minérale d’environ un millimètre d’épaisseur, déposée sur les parois internes. L’AAI n’avait pas fait le ménage. Les bactéries, en accumulant les minéraux et en les fixant, avaient formé des concrétions plates et concentriques, en forme de crêpes. À la loupe, je pus voir que les concrétions avaient préservé des petits bouts de fibres (de linceul ?), de minuscules fragments d’os, et ce qui paraissait être des vestiges microscopiques et partiellement fossilisés d’un bois en grande partie désintégré.
Ensuite, j’examinai l’ossuaire marqué d’une sorte de croix à côté des mots « Jésus, fils de Joseph ». La couche minérale au fond semblait contenir beaucoup moins de débris organiques que l’ossuaire de Mariamne, et moins que les autres ossuaires également. On y décelait néanmoins des concrétions en forme de crêpes, dont chacune était susceptible de contenir, en son centre, une petite pépite de débris organiques fossilisés et peut-être un fragment d’os ou de tissu taché de sang.
J’avais espéré prélever sur le coffre de pierre un échantillon de la patine, mais, contrairement aux ossuaires « Matthieu » et « Mariamne », il n’y avait pas de cassures nettes qui auraient laissé de minuscules éclats au fond. Impossible de recueillir le moindre fragment. Le gardien de l’AAI me dit que si j’avais vraiment besoin de prélever un échantillon, il m’en donnait l’autorisation. Mais
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