Bücher online kostenlos Kostenlos Online Lesen
Le tresor de l'indomptable

Le tresor de l'indomptable

Titel: Le tresor de l'indomptable Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Paul C. Doherty
Vom Netzwerk:
répondre, mais il ne se fiait plus à cet homme. Il devait encore chercher les preuves, conduire le meurtrier devant la justice, et Castledene avait une lourde responsabilité dans l’affaire.
    — Je vais vous confier ce que je ferai, Sir Walter, ce soir, dans le réfectoire.
    Il désigna l’hôtellerie.
    — Je donnerai un banquet. Je vais dépêcher Ranulf et Chanson à Londres quérir certains renseignements. Vous convierez, en mon nom, Lady Adelicia, Lechlade, le père Warfeld et le médecin Desroches à un festin somptueux afin que je puisse faire mes adieux.
    — Mais, Sir Hugh... s’étonna le maire, décontenancé.
    — Sir Walter ! rétorqua Corbett. Peu me chaut ce que vous faites, vous ou les autres. Je ne vous révélerai point toute la vérité et vous ne piperez mot de notre conversation de ce matin. Amenez-les céans. Quand sonneront les cloches de vêpres, celles de la justice divine sonneront aussi. Oh, Sir Walter, votre présence est aussi requise !
    Le clerc pivota sur ses talons et retourna dans le réfectoire. Il fit venir Ranulf et Chanson dans sa chambre et leur donna des instructions secrètes. Ranulf paraissait inquiet.
    — Mais, Sir Hugh, vous serez seul céans...
    — Pas longtemps, répondit son maître en souriant, et je serai en sécurité. Prenez tous les deux la route de Londres. Il ne neige plus. Tu comprends, Ranulf, certains malfaiteurs, meurtriers, larrons et pendards sont amenés devant le tribunal royal avec des preuves, mais pas cette fois-ci. Notre assassin est trop rusé ; il faut le piéger. C’est la seule façon. La justice du roi, et, bien sûr, celle de Dieu, seront enfin accomplies. Bon, Messires, ajouta-t-il en s’écartant, partez au milieu de l’après-midi, traversez la ville, que les gens vous voient vous éloigner. Je dois m’occuper d’autres préparatifs.
    Il alla à la recherche du maître hôtelier qui accepta ses arrangements, mais sursauta quand Corbett lui expliqua ce qu’il voulait d’autre.
    — Son âme est retournée à Dieu, plaida le magistrat. Faites ce que je vous demande, mon frère. Et, quand le banquet aura commencé et qu’on aura servi les viandes, ni vous ni aucun des moines ne doit rôder autour de la maison des hôtes. Promettez-le-moi.
    L’homme étant sur le point de protester, Corbett leva la main pour exhiber son anneau de la chancellerie.
    — Obéissez-moi, mon frère, au nom de votre loyauté envers le roi.
    Le moine ferma les yeux, soupira, se signa et acquiesça d’un signe de tête.
    — Qu’il en soit fait selon vos désirs, Sir Hugh, quels qu’ils soient.
    Le magistrat passa le reste de la journée à diriger le travail des cuisiniers de l’abbaye et à s’assurer que le réfectoire serait prêt pour la soirée. On dressa les feux. On roula dans la pièce les braseros que l’on venait d’alimenter en charbon parsemé d’herbes aromatiques.
    On accrocha aux murs des tentures aux vives couleurs. On couvrit d’une nappe de samit la table sur laquelle on disposa des candélabres pourvus de chandelles neuves. Vive-la-joie arriva pour voir Corbett. Déguisé en colporteur, il s’était muni d’un plateau rempli de tablettes à écrire, de chapelets en verre, de canifs, de sceaux d’ambre, de rubans multicolores, de dentelles, de ferrets, de soies, d’aiguilles en acier, de bijoux bon marché – un vrai porteballe, un revendeur de mille riens. Corbett le rencontra dans la cour et fit mine de s’intéresser à ses babioles pendant que Vive-la-joie lui narrait comment le Pèlerin avait déserté leur campement.
    — Comme un chien en rut, murmura-t-il, sur la route de Londres.
    Corbett se mit à rire, paya ses emplettes, donna une tape sur l’épaule de Vive-la-joie et retourna dans sa chambre. Il prit une arbalète, glissa un carreau dans la rainure, tira la corde et l’assura, puis déposa l’arme sur un tabouret près de la porte. Il dégaina son épée et son poignard et les fit tournoyer de façon que les pointes acérées captent la lumière. Puis il verrouilla et barra l’huis, dormit un moment et s’éveilla tôt dans l’après-midi pour faire ses adieux à Ranulf et à Chanson.
    Plus tard, juste comme les cloches de l’abbaye sonnaient vêpres, les invités du magistrat commencèrent à arriver dans la cour pavée de l’écurie. Corbett les attendait au réfectoire. Il les accueillit un à un à la porte et les escorta dans la salle, que des tentures chamarrées, des tapis de

Weitere Kostenlose Bücher