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Le tresor de l'indomptable

Le tresor de l'indomptable

Titel: Le tresor de l'indomptable Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Paul C. Doherty
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ordre du roi, répéta Corbett. Avez-vous fait vérifier les boîtes à trésor de Paulents ?
    — Je...
    Corbett se pencha en avant.
    — Sir Walter, vous êtes maire de Cantorbéry. Paulents était votre ami et je déplore son trépas, celui de son fils, de sa femme et de sa servante, mais vous agissez aussi au nom du souverain en la circonstance. Comme moi.
    Il leva la main gauche, montrant l’anneau de la Chancellerie.
    — Je ne suis pas votre ami, Sir Walter. Nous avons toutefois lutté tous les deux pour nos vies sur les champs de bataille d’Écosse et de Galles, alors ne jouons pas l’homme de loi retors et le marchand rusé. Dites-moi en toute franchise : après son arrivée céans, Paulents vous a-t-il montré le coffre secret dans sa chambre privée ?
    Il frappa du poing sur la table.
    — La vérité, de grâce, Sir Walter.
    — Je ne suis point un plaignant devant le Banc du roi.
    Le magistrat haussa les épaules.
    — Vous pourriez l’être. Je pourrais vous assigner pour avoir refusé de répondre.
    Il se pencha en avant.
    — Sir Walter, quatre créatures de Dieu gisent en bas, vilement assassinées. Servinus, leur garde du corps, a disparu. C’étaient tous des hôtes du roi, des étrangers qui sont entrés dans ce royaume avec son accord et sa permission. Ils étaient sous la protection de la Couronne. Édouard voudra des explications.
    Alors jouerons-nous au chat et à la souris ? À cache-cache ? Aux réponses et aux questions ? Au point et contrepoint ? S’il en est ainsi, Sir Walter, je vous ramènerai à Londres et lâcherai à vos trousses Berenger, Staunton et les autres juges royaux. Ils vous attaqueront comme des mastiffs.
    Castledene leva la main.
    — Sir Hugh ?
    — Depuis le début, le prévint Corbett. Toute la vérité, rien que la vérité ; ni fables ni tromperies.
    — Ce que vous dites est juste, Sir Hugh, constata Castledene avec circonspection : nous avons lutté sur les mêmes champs de bataille. Je suis l’homme du roi, mais je suis aussi un homme de Cantorbéry. Mon arrière-grand-père est né ici. J’ai été élevé ici. J’ai fréquenté l’école du cloître de Christchurch. J’aime cette ville. Être un puîné, soupira-t-il, me donnait peu de privilèges, aussi ai-je rejoint la maison du roi et, comme vous le savez, montré du courage – ou du moins n’ai-je pas laissé voir ma peur – en Galles et en Écosse. J’ai gagné la faveur du souverain et maintes rançons de valeur, et je suis revenu à Cantorbéry où je me suis marié. Ma pauvre femme a trépassé ; elle repose à présent dans le cimetière de St Dunstan. J’ai consacré toute mon énergie, tous mes talents, à la création d’un négoce. Nommez un produit et je le vends, surtout la laine. Les marchés de France, du Brabant, du Hainaut et d’Italie la réclament, Sir Hugh. J’ai acheté des terres. J’ai élevé des moutons. J’ai vendu la laine puis armé des bateaux. Les négociants de différents pays, Sir Hugh, ont beaucoup en commun avec les clercs de la Chancellerie. Nous parlons le même langage.
    Il agita les mains.
    — Nous nous rencontrons et devisons. Quand il s’agit de commerce, que ce soit en Allemagne, au Brabant, en Castille ou en Aragon, il n’y a plus de distinctions. L’argent se fait toujours entendre et rompt les barrières ; il est presque aussi puissant – il eut un petit sourire – que la grâce de Dieu.
    « À Londres, j’ai rencontré Paulents, un négociant hanséatique. Je l’ai apprécié, il m’a apprécié ; je lui ai rendu visite et il est venu me voir. Nous avons entamé des négociations commerciales, rien d’exceptionnel. Paulents était aussi un érudit fort intéressé par l’histoire de l’Angleterre, surtout celle des lieux saints de l’Est. Les histoires relatant comment ses ancêtres, les Angles, les Saxons et les Jutes, ont envahi cette île le fascinaient. Quoi qu’il en soit, il y a quatre ou cinq ans, Paulents a trouvé une note dans une chronique écrite, semble-t-il, par un soldat qui, ayant fui l’Angleterre et gagné l’Allemagne, avait ensuite prononcé ses voeux et était entré dans un monastère. Quand il était en Angleterre, ledit soldat avait assisté aux funérailles, splendides et ostentatoires, d’un fameux roi saxon. Il parlait d’un bateau d’or, chargé d’un trésor et enterré dans les champs à l’est du pays. La chronique qu’il rédigea. Castledene leva la main –

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