Bücher online kostenlos Kostenlos Online Lesen
Le tresor de l'indomptable

Le tresor de l'indomptable

Titel: Le tresor de l'indomptable Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Paul C. Doherty
Vom Netzwerk:
deux.
    — C’est la raison pour laquelle il me fallait assurer la sécurité de mes hôtes. Paulents et moi avons parlé de ces avertissements. Nous avons décidé que l’endroit le plus sûr était Maubisson, avec une garde renforcée dans la grand-salle et dans la cour. Personne ne pouvait les atteindre ici.
    — Vous auriez pu les loger ailleurs. Au château, par exemple.
    — Non, non, répondit Castledene en faisant un signe de dénégation. Paulents avait un avis tout à fait arrêté là-dessus. Il se croyait plus en sécurité sous ma protection. Maubisson se trouve sur la route de Douvres, près de Cantorbéry, et il est facile à surveiller.
    — Comment cela fut-il organisé ?
    Castledene désigna les lieux d’un geste.
    — On a apporté des meubles, de la nourriture et des provisions. Les sentinelles étaient toujours présentes. Il ne s’est rien passé d’inhabituel. Paulents et sa famille sont arrivés tard hier matin. Desroches, le médecin, et moi étions là pour les accueillir. Nous les avons conduits ici et avons veillé à leur installation. J’ai emmené Paulents faire le tour du manoir, pour lui montrer les aîtres. Puis Desroches est parti et je l’ai suivi peu après.
    — Et pourtant, remarqua Corbett, quelques heures plus tard, Paulents et sa famille étaient vilement assassinés. Mais comment ? Le mystère s’épaissit. Paulents n’était point un vieillard ; il était fort, sa femme, son fils, voire la servante, aussi ; cependant personne n’a résisté ni donné l’alarme. Comment quelqu’un a-t-il pu s’introduire ici et les pendre tous les quatre sans être vu ?

 
    CHAPITRE III
    Quod non vertat iniquia dies.
    Et voici que vint le jour d’iniquité.
    Raban Maur
    Corbett se gratta le menton et essaya d’ignorer la peur glacée qui lui tenaillait le ventre. Il avait les yeux battus. La menace tapie dans ce manoir désolé qui exhalait à présent une mystérieuse malignité lui inspirait de la répulsion.
    — Il y a Servinus, le garde du corps : un grand gaillard, le crâne rasé, vêtu de cuir noir et armé jusqu’aux dents, fit observer Castledene.
    — Paulents lui faisait-il confiance ?
    — Oui ; Servinus était depuis au moins un an à son service. C’était un Brandebourgeois, un mercenaire qui avait combattu aux côtés des chevaliers teutoniques. Il était réservé et taciturne ; il vous observait, mais parlait peu : une ombre qui savait se tenir à sa place. Lui aussi avait mal supporté la pénible traversée et il se plaignait, dans son anglais hésitant, du sel marin qui s’insinuait partout. Il semblait content d’être ici et satisfait de cette demeure qu’il appelait un « donjon » – un endroit sûr.
    — Alors où est-il à présent ? se demanda le magistrat à haute voix. Est-ce lui le meurtrier ? A-t-il fui ? Mais comment ? Pourquoi ? Un Brandebourgeois, un étranger à Cantorbéry, au coeur de l’hiver, aurait du mal à se cacher.
    Il s’agita avec nervosité.
    — Et comment aurait-il pu occire quatre personnes sans aucun bruit et s’échapper avec tant de facilité de ce que lui-même nommait un donjon ?
    — J’ai fait circuler sa description... murmura Castledene, dont la voix mourut.
    — Retournons à l’évidence, insista Corbett. Nous savons que Blackstock avait un demi-frère. Nous savons que vous avez remonté l’Orwell jusqu’à l’ermitage avec le cadavre de Blackstock appendu par le cou à la poupe du Chausse-trape. Il doit donc s’agir de la vengeance d’Hubert. Paulents a pendu son frère, alors il pend la famille de Paulents.
    — Mais pourquoi ? Je veux dire, pourquoi maintenant ?
    Corbett hocha la tête, prit la Carte du Cloître et l’examina.
    — J’essaierai de la déchiffrer, de découvrir ce qu’il en est. Mais, pour l’heure, redescendons.
    Ils quittèrent la pièce, empruntèrent l’escalier de bois branlant et étroit qui débouchait dans la cuisine et la resserre, puis retournèrent dans la grand-salle. Le père Warfeld, homme rubicond et bien rasé, s’affairait auprès des dépouilles. Accompagné d’un enfant muni d’un lumignon, il oignait les cadavres de saint chrême en frottant les têtes, les yeux, les lèvres, les poitrines, les mains et les pieds, tout en murmurant les paroles sacrées, pressant les âmes des défunts de s’envoler pour être reçues par les anges. Un autre homme était assis dans la chaire majestueuse qui se trouvait sur

Weitere Kostenlose Bücher