Bücher online kostenlos Kostenlos Online Lesen
Le tresor de l'indomptable

Le tresor de l'indomptable

Titel: Le tresor de l'indomptable Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Paul C. Doherty
Vom Netzwerk:
aussitôt.
    Le magistrat s’approcha de la cheminée et baissa les yeux sur le feu qui couvait. Voilà un manoir bien gardé, entrée, mur d’enceinte et même cour intérieure, fermés et barrés, se dit-il. Ce n’était pas étonnant : Paulents avait compris qu’il était en danger ; on l’avait averti et menacé. Et pourtant, en une soirée, lui et sa famille avaient été massacrés.
    — Sir Walter, êtes-vous certain qu’il ne manque rien ? s’enquit-il par-dessus son épaule.
    — Absolument rien, répondit le marchand.
    Corbett se tourna vers Ranulf qui se tenait près du mur et lui fit signe d’approcher.
    — Faisons un tour dans cette demeure, murmura-t-il. On doit trouver quelque chose.
    Ils abandonnèrent les autres et gravirent l’escalier menant aux chambres disposées le long d’une galerie sombre et froide. Le magistrat inspecta avec minutie chaque pièce ainsi que les fenêtres et les portes, mais dut bientôt reconnaître que sa quête était vaine. Rien n’avait été déplacé. Il redescendit, sortit dans la cour et regarda les sentinelles rassemblées autour d’un feu pour se réchauffer. Pourquoi avait-on occis Paulents ? Par vengeance ? Ce n’était certainement pas pour le manuscrit. Si Hubert était coupable, peut-être n’en avait-il pas besoin. Corbett retourna dans la grand-salle où Castledene et Desroches conversaient avec animation.
    — Sir Walter ?
    Le grand négociant s’avança.
    — Si Hubert a déchiffré le document, s’enquit-il, pourquoi n’a-t-il pas déterré le trésor ? Et s’il l’avait fait, il serait parti depuis longtemps.
    — Nous ignorons même s’il possède la carte, objecta Castledene. Tout ce dont nous sommes sûrs, c’est que, d’une façon ou d’une autre, l’original a été pris sur L’Indomptable.
    — Pensez-vous que ces crimes pourraient être sa revanche ?
    — Oui, bien sûr.
    — Ce qui signifie, commenta le magistrat en posant avec douceur la main sur l’épaule de son interlocuteur, qu’il a aussi l’intention de se venger de vous. Ne l’oubliez pas, Sir Walter.
    Corbett lui promit de le rejoindre plus tard au Guildhall pour s’occuper de l’affaire de Lady Adelicia Decontet. Desroches, le médecin, déclara qu’il en avait lui aussi terminé et proposa à Corbett de l’accompagner jusqu’à St Augustin avant de se rendre en ville. Corbett le remercia et signala qu’il aimerait que Desroches examine l’ulcère de Chanson, sur la face interne de sa jambe. Ce à quoi le médecin répondit que Maubisson n’était peut-être pas le meilleur endroit pour une visite ou des soins médicaux. Il pouvait le traiter à l’hôtellerie du monastère. Corbett acquiesça et voulut payer, mais Desroches refusa d’un signe de tête.
    — Transmettez plutôt tous mes voeux à Sa Grâce le roi, dit-il en souriant. Soignez ma réputation, et qui sait quel patronage je pourrai alors obtenir ? Non, ne vous méprenez pas, Sir Hugh, ajouta-t-il en riant, je ne suis point de ces médecins qui préfèrent l’or à la science, mais je ne refuse jamais ni une offre aimable ni une porte ouverte.
    Corbett jeta derechef un coup d’oeil aux dépouilles et se signa.
    — Sir Walter, déclara-t-il, j’aimerais mener mes propres investigations, juste une fois encore !
    Castledene haussa les épaules.
    — À votre guise, Sir Hugh !
    Suivi de Ranulf, de Chanson et du médecin de la ville, le magistrat revisita la cave, les différentes chambres et galeries au-dessus de la grand-salle et les autres ailes de la maison. Il ne découvrit toujours rien d’anormal. Avec l’aide de ses compagnons, il vérifia surtout les fenêtres, portes et volets, ne cessant de chercher une trace de violence, mais il n’y en avait pas. Les bagages de Paulents et de sa famille se trouvaient dans leurs chambres. On avait préparé les lits, empli d’eau les lavaria, les coupes et les gobelets posés sur les tables. L’épouse de Paulents avait déjà entrepris de s’installer et avait sorti un triptyque à la gloire de sainte Anne ainsi qu’un plateau d’onguents, de crèmes, d’huiles et de parfums. Corbett sentit qu’il était dans le passage crépusculaire qui séparait la vie de la mort. Des chambres silencieuses garnies de reliques appartenant à des hommes et des femmes qui avaient été brutalement arrachés à la vie. La phrase du prêcheur : In media vitae sumus in morte – au milieu de la vie nous sommes dans la mort –

Weitere Kostenlose Bücher