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Le tresor de l'indomptable

Le tresor de l'indomptable

Titel: Le tresor de l'indomptable Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Paul C. Doherty
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jambes. Il chargea Ranulf d’escorter Desroches et Chanson à l’hôtellerie.
    — Où allez-vous, Messire ?
    Le magistrat quitta ses épais gants de cuir et les frappa contre sa cuisse.
    — Eh bien, Ranulf, je vais baiser l’anneau de monseigneur l’abbé, lui présenter mes lettres de créance, le flatter, le louer, lui, son abbaye et son hôtellerie, et lui offrir moult remerciements.
    Il s’éloigna vers le porche voûté qui donnait sur le cloître et les principaux bâtiments.
    Ranulf aida Chanson à rentrer les chevaux à l’écurie puis guida Desroches jusqu’à l’hôtellerie. Une fois qu’ils furent installés dans leurs chambres, Ranulf apporta sacoches et coffrets et le médecin soigna l’ulcère sur la jambe de Chanson. Il nettoya la blessure avec du vin et un emplâtre aux herbes, l’enduisit d’un onguent et entoura la plaie ouverte d’un léger bandage tout en indiquant avec clarté le moment et la façon où on devait changer le pansement. Afin de détourner l’attention de Chanson, il devisait sur les autres affections qu’il traitait, évoquant surtout un cas de mal des ardents dans lequel la peau rougissait, séchait et se craquelait.
    — C’est curieux, murmura le médecin. Je crois que c’est dû à la nourriture que mes patients consomment : de l’avoine et du seigle avariés.
    — Avez-vous traité Paulents ? voulut savoir Ranulf.
    — Non, répondit le médecin par-dessus son épaule. Je ne l’ai point fait. Castledene et moi sommes allés à leur rencontre à Maubisson. Ils se sentaient juste un peu mal en point. J’ai pensé, quant à moi, que c’était à cause d’une traversée difficile, qui aurait dérangé les humeurs d’un boeuf, pourtant, avant même d’atteindre le manoir, ils transpiraient et avaient la nausée. Je leur ai seulement conseillé de ne pas sortir. C’est Castledene qui avait eu l’idée des sentinelles et de leur surveillance rapprochée.
    Corbett surgit sur le seuil.
    — Avaient-ils peur ? Je veux dire Castledene et Paulents ?
    — Oh, oui ! acquiesça Desroches qui tapota le genou de son patient, se releva et alla se laver les mains au lavarium. Ils étaient souvent en tête à tête, à chuchoter. Le fils de Paulents, sa servante et son épouse étaient gens agréables, discrets, et semblaient plutôt inquiets de se trouver en terre étrangère. Ils n’ont rien dit de particulier. Je crois qu’ils savaient que Paulents était soucieux et, après tout, pourquoi pas ? Lui et son ami avaient été menacés.
    — Mais cela n’a commencé qu’à l’arrivée de Paulents dans ce pays.
    — C’est vrai, admit Desroches. Et je suppose qu’il était alors trop tard pour qu’ils retournent chez eux.
    — Le premier avertissement a bien été donné à Douvres ?
    Desroches, les yeux plissés, contempla le plafond.
    — Oui, d’après ce que j’en sais. Paulents est arrivé lundi. Il a reçu cette menace en entrant dans la taverne où il devait passer la nuit avant de se rendre à Cantorbéry. Nous l’avons vu hier après-midi, mardi. Je crois savoir que Sir Walter a lui aussi reçu un avertissement au Guildhall. Dans les deux cas, avec un morceau de parchemin. Celui concernant Paulents lui a été glissé dans les mains. Celui de Castledene a été trouvé au milieu d’une masse de pétitions présentées au maire par divers citoyens. Bien entendu, rien n’indiquait ni leur auteur ni leur provenance.
    Il montra ses sacoches.
    — Bon, Messire Ranulf, si vous pouviez m’aider, je vous en serais reconnaissant.
    — Monsieur Desroches ?
    L’homme se retourna.
    — Puis-je vous payer ? insista Corbett en désignant Chanson.
    Desroches refusa de la main.
    — Que nenni, dit-il en souriant, et n’oubliez pas de mentionner mon nom à la Cour. L’ulcère n’est pas grave ; un peu infecté, mais je l’ai nettoyé. Chanson peut maintenant s’en occuper seul. Et je suis sûr que les frères infirmiers ne demanderont qu’à l’aider. Peut-être vous reverrai-je plus tard dans la journée, Sir Hugh ?
    Le médecin s’en fut et Corbett l’entendit descendre à pas pressés l’escalier de pierre. Ranulf, chargé des sacoches et des coffrets, maugréant dans sa barbe, le suivit. Le magistrat se dirigea vers l’endroit où Chanson jouait déjà les invalides, la jambe étendue avec précaution sur le lit. Souriant, Corbett lui tapa sur l’épaule.
    — Tu iras bientôt mieux, Chanson. Essaie de ne pas trop

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