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Le tresor de l'indomptable

Le tresor de l'indomptable

Titel: Le tresor de l'indomptable Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Paul C. Doherty
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résonnait comme un glas dans son esprit.
    Quelle horreur avait parcouru ces galeries ? Quel atroce complot avait été ourdi et mené à bien céans ?
    Corbett, ses deux compagnons et Desroches enfilèrent leur chape, sortirent et traversèrent la cour intérieure où la garde municipale avait allumé un brasier. Cendre et bribes de nourriture jonchaient encore les pavés. Ils contournèrent le manoir. La neige menaçait toujours et le ciel pesait, gris et bas. Le vent était mordant au point que corbeaux et corneilles eux-mêmes avaient cessé de marauder pour s’abriter dans les arbres proches. Par endroits, la neige avait au moins un pied d’épaisseur. Corbett estima que cela lui facilitait la tâche, car, de toute évidence, il n’y avait pas d’empreinte d’intrus s’approchant des fenêtres ou en repartant ; les seuls désordres visibles se trouvaient le long des sentiers qui menaient à la porte principale et à celle de derrière. Pendant leur ronde, Corbett fut diverti par Desroches qui s’avéra être un aimable compère, évoquant aussi bien quelques trépas mystérieux dont il avait dû s’occuper à Cantorbéry que ce dont il avait été témoin quand il servait en Gascogne sous les ordres du seigneur de Béarn.
    — Êtes-vous natif de Cantorbéry ? s’enquit le magistrat.
    — Oui et non, répondit le médecin. Ma famille est originaire d’Ospring et est venue s’installer ici. Mon père, négociant en vins, nous a tous emmenés à Bordeaux. Les années ont passé et mes parents sont revenus à Cantorbéry, où ils sont morts. Je n’étais pas un étudiant des plus brillants, mais j’ai réussi à entrer dans les facultés de médecine de Montpellier et de Salerne. J’ai voyagé à travers l’Europe puis suis reparti en Gascogne il y a dix ans environ, quand Philippe de France a commencé à menacer le duché. Je me suis engagé dans l’armée et m’imaginais alors volontiers en soldat, mais...
    Il secoua la tête, haussa les épaules et chuchota :
    — ... tant de morts, et en vain !
    Il s’interrompit et contempla les champs enneigés de Maubisson.
    — Personne n’est venu ici.
    Il soupira.
    — Si quelqu’un avait fait intrusion, Paulents et son fils auraient résisté ; on aurait donné l’alarme. Et si l’assassin se cachait ici, il aurait dû se montrer, tôt ou tard. Là encore, on aurait donné l’alarme.
    Il se retourna et se frotta le visage pour le réchauffer.
    — N’êtes-vous pas d’accord, Sir Hugh ?
    Corbett hocha la tête.
    — Rien, avoua-t-il, je ne trouve rien !
    — Et Castledene ? demanda Desroches.
    — Il est tout aussi perplexe que moi. Je pense qu’il m’a dit la vérité. Paulents a apporté ici quelque chose de très particulier et pourtant on ne l’a pas dérobé. Le motif du meurtre est donc la pure vengeance. Vous êtes médecin, Maître Desroches ; avez-vous quelque information sur Blackstock, le pirate ?
    Desroches fit une petite grimace.
    — J’ai entendu des ragots sur lui et son demi-frère Hubert, l’ancien bénédictin. On prétend qu’Hubert est un vrai fléau, un homme qui aime la mort. Castledene m’a narré ce qui s’était passé. Savez-vous que Sir Walter a été l’objet de menaces, les menaces de l’Homme qui lit dans l’avenir ?
    — Et je me demande pourquoi, murmura Corbett.
    Il s’arrêta et dévisagea le médecin.
    — Avons-nous toute la vérité ?
    Desroches se contenta d’un geste d’impuissance. Ils revinrent vers les écuries. Desroches alla chercher son palefroi et son poney de bât qui, dit-il en plaisantant, était son assistant, car il portait sa sacoche et les coffrets pleins des mystères de la science.
    — Vous n’avez pas d’arme ? s’étonna Corbett.
    — Non, expliqua le médecin en se mettant en selle. Dans le passé, j’en prenais ; mais à présent, jamais. Le meilleur traitement contre la maladie, Maître Corbett, c’est la bonne santé. S’il n’y a pas de blessures, inutile d’intervenir. J’ai vu assez de violence, mais si on m’attaque... – il flatta l’encolure de sa monture — ... je suis bon cavalier et j’ai un cheval rapide.
    Il eut un grand sourire.
    — Je laisse tout le reste au hasard. De plus, je suis bien connu à Cantorbéry. Je soigne les pauvres comme les riches et, en général, ils me laissent tous tranquille.
    Ils s’apprêtèrent et sortirent en suivant l’allée bordée d’arbres qui conduisait au portail principal,

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