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Le tresor de l'indomptable

Le tresor de l'indomptable

Titel: Le tresor de l'indomptable Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Paul C. Doherty
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consolation était que Cressingham en personne avait été arraché à sa selle et tué ; sa grosse dépouille avait été écorchée en guise de trophée pour les vainqueurs et Wallace avait même taillé une ceinture dans le morceau de peau qu’on lui avait donné. Le roi Édouard s’était précipité en Écosse et, à Falkirk, avait transformé la défaite en victoire, mais Ormesby en avait assez vu. Après avoir quitté l’ost, il s’était rendu dans un village proche de Glastonbury et avait épousé une jouvencelle du pays. Elle était morte en couches ; Ormesby avait alors utilisé sa petite fortune pour financer les Joyeux et se glisser dans la peau de Vive-la-joie, leur chef. Corbett l’avait rencontré trois ans plus tôt pendant une séance d’Oyer et Terminer, en Essex, et l’avait recruté sans attendre. Ormesby parcourait les routes à l’affût de tous les ragots, toutes les rumeurs que Corbett pouvait passer au crible au profit de son royal maître.
    — Et quelles sont les nouvelles ?
    — J’ai reçu votre lettre avant qu’il neige, répondit le Joyeux. Nous sommes allés dans le Suffolk, le long de la Denham, et avons enquêté parmi les villageois, les commères, les piliers de taverne, les colporteurs. C’est vrai, Sir Hugh, ajouta-t-il, les yeux brillant d’avidité. On parle, chuchota-t-il, de ce qu’on nomme le Repaire des Fantômes.
    — Le Repaire des Fantômes ?
    — C’est un endroit désert, Sir Hugh, une lande désolée où il n’y a qu’une douzaine de tumulus, de tertres funéraires, tout près de la Denham. On prétend qu’il y a fort longtemps un grand roi a été enterré dans les parages avec son trésor inestimable. Bien qu’on l’ait cherché, on n’a rien trouvé. Un prêtre du coin a évoqué des plans et des cartes marines, mais...
    Il hocha la tête.
    — Et récemment ? s’enquit Corbett.
    — Un bailli de Denham a dit qu’il y a trois ou quatre ans des étrangers sont venus dans la région pour poser des questions sur les traditions et les légendes locales, mais il ne peut se souvenir ni de leurs noms ni de leurs visages.
    Ormesby leva un doigt.
    — Sir Hugh, il existe vraiment un grand trésor. Il y a eu de récentes investigations, mais rien de précis, ce ne sont que des bruits, telle une brise d’été vespérale.
    — Mais on n’a point parlé de fouilles, de quelqu’un en quête d’un trésor ?
    — Comme je vous l’ai dit, il y a des contes et des légendes locales, de nouvelles recherches, des allées et venues d’inconnus encapuchonnés et masqués. N’oubliez pas, Sir Hugh, que l’endroit est très fréquenté : les gens vont ou reviennent d’Ipswich et des autres villes de marché. Ces histoires sont si vieilles que personne n’y prête beaucoup d’attention.
    — Et Blackstock ? L’Indomptable ?
    — Il était bien connu le long de la pointe de Colvasse. L’Indomptable se glissait souvent dans les anses et les criques autour de l’Orwell. On estimait Blackstock et on l’aimait bien ; on en avait fait un héros. Lui et ses hommes ne pillaient ni ne ravageaient jamais rien. Ils offraient de bons prix aux paysans de l’endroit et respectaient la paix. Blackstock renouvelait ses provisions, réparait son navire, emplissait les barriques d’eau et disparaissait comme une brume marine.
    — Et Hubert le Moine, son demi-frère ?
    — Là encore, des rumeurs ont couru, mais personne ne l’a onc vu. On prétend que Blackstock devait rencontrer quelqu’un, sans doute Hubert, dans un ermitage abandonné près de l’Orwell.
    Il s’interrompit.
    — Ah oui, c’est ça : à St Simon des Rochers. Les habitants du coin disent aussi que Blackstock s’y rendait probablement quand il a été acculé à la côte par deux cogghes de guerre, en octobre 1300. Les villageois évoquent encore la bataille navale qui a eu lieu et comment, ensuite, Le Chausse-trape, le bateau de Sir Walter Castledene, a remonté l’Orwell avec le cadavre du pirate pendu par le cou à la poupe. Il est certain, Sir Hugh, que cela n’a pas plu aux paysans.
    Vive-la-joie posa une petite bûche et du menu bois sur les charbons qui, à présent, rougeoyaient vivement dans l’âtre. Puis il se retourna en s’essuyant les mains.
    — Voulez-vous manger ou boire quelque chose ?
    — Non, non, merci.
    Le Joyeux se leva, se dirigea vers la pièce voisine, sans nul doute une resserre, et revint chargé d’un pot de bière et d’un gros

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