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Le tresor de l'indomptable

Le tresor de l'indomptable

Titel: Le tresor de l'indomptable Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Paul C. Doherty
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tâtonnements, d’être tiré et poussé comme un benêt aux yeux bandés. Le temps passait. Il avait des questions à poser et il lui fallait des réponses. Wendover et ses vigies s’empressèrent de s’exécuter. Castledene voulut lui parler, mais le magistrat leva sa main gantée.
    — Sir Walter, j’ai pris ma décision.
    Il posa la main avec douceur sur l’épaule du maire.
    — Renvoyez deux de vos gardes aux clercs du Guildhall. Je veux, déclara-t-il en serrant l’épaule de son interlocuteur, chaque compte rendu, chaque bout de parchemin détenu par votre chancellerie sur Blackstock le pirate et Hubert, son demi-frère. Qu’on les apporte ici, tout de suite !
    Il écarta les protestations de Castledene et monta les marches.
    — Quant à vous, dit-il en attrapant Wendover par le bras, allumez toutes les chandelles, lampes et lanternes de corne, rechargez les braseros, et préparez du feu dans chaque âtre. Allumez les fours et fouillez les entrepôts et les resserres. Envoyez quelqu’un à la taverne devant laquelle nous sommes passés en traversant les champs, celle qui a une enseigne rouge.
    — C’est Le Cerf couronné, intervint le père Warfeld.
    — Avitaillez-vous et prenez un tonnelet de bière.
    — Avec quel argent ? s’enquit Wendover, toujours insolent.
    Corbett désigna Castledene puis pénétra d’un pas décidé dans cette maison de la mort.
    Sweetmead était fort mal nommé. L’endroit était sinistre. La pièce d’entrée était bien meublée, mais les tentures des murs et les tapis de Turquie assortis étaient tous foncés. Au centre, l’escalier de solide chêne se perdait dans l’obscurité. Malgré les pots d’herbes et de fleurs fraîchement écrasées, il régnait une odeur de renfermé. À droite, par une porte entrouverte, le magistrat aperçut une petite salle pourvue d’une cheminée, de longues tables sur tréteaux, de tapisseries aux couleurs vives et d’un paravent. La chambre de Sir Rauf se trouvait à gauche ; la porte, arrachée de ses gonds de cuir, était appuyée contre le mur. Les verrous et les fermetures du haut et du bas avaient été tordus et cassés. Corbett s’accroupit pour examiner la lourde serrure intérieure. Il reconnut le travail ingénieux et complexe d’un artisan fort habile, sans doute un serrurier d’une des guildes de Londres.
    Il entra et attendit, pendant que l’on s’empressait de tirer les volets, d’allumer les lampes, de préparer le feu. Sur le plafond bas, des chevrons peints en noir striaient le plâtre blanc. Les murs, d’un mauve clair, étaient drapés de lourdes tentures entrecoupées d’un crucifix et de scènes funéraires tirées des Évangiles. Une salle mal aérée et sans âme, dont les étagères croulaient sous des rouleaux de vélin pourvus d’étiquette. Contre les murs étaient posés des coffres et des arches cerclés de fer et protégés par des chaînes et des fermoirs. Une grande table de travail, couverte de morceaux de parchemin, de plumes, de canifs et de cornes à encre, dominait l’endroit. Corbett se pencha, souleva du sol le tapis de Turquie de couleur crème et étudia la tache de sang séchée. Castledene s’avança pour préciser dans quelle position gisait le cadavre. Corbett acquiesça, puis sortit et monta l’escalier.
    La maison était glaciale, et plus encore ici. Castledene et Lechlade suivirent le magistrat d’un pas pesant. Corbett demanda à voir la chambre de Lady Adelicia et Lechlade, prenant les devants, le conduisit par une petite galerie et ouvrit une porte. Derechef, Corbett examina la serrure, fort semblable à celle du cabinet de Sir Rauf. Poussant l’huis, il pénétra dans une pièce confortable. Les murs étaient peints d’un vert apaisant et l’ameublement différait de celui des autres salles de la demeure. Table, chaires et tabourets garnis de coussins étaient en bois d’orme poli et ciré. À droite s’élevait un lit à quatre montants aux courtines bleues frangées d’or ; à côté, il y avait un grand coffre à vêtements. Des tapisseries aux couleurs soutenues et des triptyques aux peintures éclatantes donnaient à l’endroit un air lumineux et élégant. Castledene expliqua où on avait trouvé les serviettes ensanglantées. Corbett se contenta d’acquiescer, puis sortit, redescendit et traversa la resserre, l’arrière-cuisine et les cuisines. La porte de derrière, déjà ouverte, donnait sur un terrain en friche. Il avait dû y

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