Bücher online kostenlos Kostenlos Online Lesen
Le tresor de l'indomptable

Le tresor de l'indomptable

Titel: Le tresor de l'indomptable Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Paul C. Doherty
Vom Netzwerk:
sortit une copie exacte du Sceau privé, un crucifix et le mandat de son maître avec ses énormes cachets pourpres. Il le déroula sur la table et le maintint ouvert en disposant des poids à chaque coin. Le crucifix, sur son socle, fut posé à droite, le sceau royal, à gauche. Corbett demanda qu’on lui apporte son ceinturon, tira son épée et l’étendit en travers du document. Ranulf s’occupa ensuite de sa propre écritoire, conscient du silence qui s’appesantissait parmi les participants regroupés plus loin dans la grand-salle. Tout le monde savait ce qui allait se passer. Corbett fit allumer et rapprocher les chandeliers. Saisissant son épée d’une main, le cachet de l’autre, il les brandit tous deux.
    — Nous, Édouard, entonna-t-il, par la grâce de Dieu roi d’Angleterre, seigneur d’Irlande et duc d’Aquitaine, à tous les shérifs, baillis, officiers de la Couronne et à tous nos fidèles sujets, faisons savoir par ces mandats que nous avons chargé Sir Hugh Corbett, garde du Sceau privé, d’enquêter sur toutes les affaires concernant notre Couronne et notre Personne dans notre bonne ville de Cantorbéry. Tous les sujets dans leur loyauté envers la Couronne...
    Les mots solennels s’enchaînaient avec force, la voix puissante du magistrat résonnant dans la pièce tandis qu’il rappelait le devoir de chacun de dire la vérité, ce qu’il promettrait sur l’évangéliaire. Il ajouta que quiconque mentirait serait coupable de parjure et en subirait les conséquences. Corbett connaissait le document par coeur et il mit l’accent sur le pouvoir et la force que lui octroyait le mandat royal. Enfin, après avoir précisé le lieu et la date de son émission, il reposa le sceau sur la table, son épée sur le parchemin et fit signe au groupe d’approcher de l’estrade.
    — Vous avez ouï ce que le roi a ordonné, déclara-t-il d’un ton toujours impérieux.
    Il dévisagea un à un les participants.
    — Ce sont là affaires importantes. Maître Ranulf, ici présent, gardera un résumé impartial de ce qui est dit. Le père Warfeld fera prêter serment à chacun. Je vous appellerai à tour de rôle. Et vous devrez répondre !
    On fit évacuer la grand-salle. Corbett expliqua qu’il n’avait point besoin de la garde de l’échevinage : Chanson surveillerait l’huis. Ranulf baissa la tête pour cacher son sourire, puis regarda le clerc des écuries royales avec impertinence. Ce dernier se gonfla d’importance en allant prendre sa faction, ceinturon bouclé, une arbalète déjà chargée sur un banc à ses côtés. Mais Ranulf savait ce qu’il en était. Il y avait deux choses qu’il ne fallait en aucun cas demander à Chanson : la première, c’était de chanter, et la seconde, de toucher une arme, Chanson risquant plus souvent de blesser un ami qu’un ennemi.
    Corbett toussa et le sourire de Ranulf s’évanouit. La pièce était vide, à l’exception d’un père Warfeld fort agité. Le magistrat s’installa dans sa chaire, claqua des doigts et fit avancer le prêtre sur l’estrade. Celui-ci s’assit sur la sellette et posa la main sur l’évangéliaire, répétant les mots que Corbett prononçait, jurant de dire la vérité ou bien d’affronter tous les châtiments du droit et de la loi canon, selon lesquels quiconque se rendait coupable de vil parjure subirait l’affreuse condamnation d’être écrasé jusqu’à ce que mort s’ensuive.
    Corbett se détendit et jeta un regard sévère au curé.
    — Très bien. Père Warfeld, vous êtes prêtre à St Alphege ?
    — Oui, Sir Hugh.
    — Depuis combien d’années ?
    — Deux ans.
    — Connaissiez-vous Adam Blackstock, Hubert le Moine ou L’Indomptable, le navire de Blackstock ? Y a-t-il un lien entre vous et ce bateau, son capitaine ou le demi-frère d’icelui ?
    Warfeld ouvrit la bouche, puis lança un bref coup d’oeil à l’évangéliaire sur la couverture de cuir duquel était gravée une brillante croix d’or.
    — Je...
    — La vérité ! le pressa Corbett.
    Le pasteur releva la tête.
    — J’avais un cousin, déclara-t-il, un fringant jouvenceau. Il habitait près de Gravesend.
    — Un marin ?
    — Oui. Il manoeuvrait les cogghes entre Londres et Dordrecht ; il servait parfois sur les navires du négoce du vin.
    — Et ?.... Mon père, vous parlez sous serment. Soyez bref et concis.
    — Son bâtiment a été attaqué par L’Indomptable. Mon parent était le fils unique de

Weitere Kostenlose Bücher