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Le tresor de l'indomptable

Le tresor de l'indomptable

Titel: Le tresor de l'indomptable Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Paul C. Doherty
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sa mère veuve. Blackstock n’a pas fait de quartier ; le navire et tout l’équipage ont été rayés à tout jamais de la surface de la terre.
    — La revanche ? suggéra Corbett.
    — Quelle revanche, Sir Hugh ? Blackstock est mort. Hubert a disparu. Le trépas de mon cousin a été une tragédie, mais nombreux sont à Cantorbéry ceux qui ont subi de telles pertes.
    — Et il n’existe pas d’autre rapport, d’autre accointance, entre vous et L’Indomptable ?
    Warfeld fit une petite grimace et un geste de dénégation.
    — Mais vous ne m’avez point fait part de ceci au début, n’est-ce pas ?
    — Vous ne me l’avez pas demandé, Sir Hugh.
    Corbett eut un léger sourire.
    — Bon, bon.
    Il tapota la table.
    — Confessiez-vous Sir Rauf et Lady Adelicia ?
    — Oui. À Pâques ou dans ces dates-là, comme l’exige la loi canon. Sir Hugh, je ne puis violer le secret de la confession.
    — Je ne vous le demande pas. Leur mariage était stérile et sans amour, je crois ?
    Warfeld acquiesça.
    — Pour ce que j’en sais.
    — Sir Rauf était-il impuissant ?
    — Sir Hugh, Desroches et moi en avons parlé. J’étais son prêtre, pas son médecin.
    Le magistrat pressentit que le pasteur en savait plus, mais décida de ne pas insister.
    — Saviez-vous que Lady Adelicia avait un amant ?
    Warfeld détourna les yeux. Corbett scruta ce prêtre, le teint frais, replet, bien nourri, beau parleur aux promptes réponses. Warfeld fixait la table. Le magistrat s’aperçut qu’ils baignaient tous les deux dans les flaques de lumière des chandeliers et qu’au-delà c’était l’obscurité, le danger, le silence, cachant ce qui s’était vraiment passé dans cette sinistre demeure.
    — Père Warfeld, je vous ai posé une question. Vous déposez sous serment. Lady Adelicia avait-elle un amant ?
    — Je vous ai fait part des commérages, répondit-il à contrecoeur. On la voyait à L’Échiquier de l’espoir, ainsi que Wendover, capitaine des gardes de la cité.
    Il joignit les mains comme s’il priait.
    — Sir Hugh, je peux, avec Desroches, faire des suppositions au sujet de Sir Rauf et de Lady Adelicia, mais je ne peux pas vous dire ce qu’il en est. La loi canon stipule sans contestation qu’un confesseur doit être prudent...
    — Parfait, l’interrompit Corbett, mais le bruit a couru que Lady Adelicia avait un galant et on a cité Wendover, n’est-il pas vrai ?
    — Certes, mais personne n’a osé clabauder là-dessus. Sir Rauf pouvait se montrer fort malveillant. Il n’avait peut-être que Lechlade comme serviteur, mais, s’il le souhaitait, il n’avait qu’à siffler pour rameuter tous les ruffians de la ville.
    — Savez-vous quelque chose du passé de Decontet ?
    — Non, seulement qu’il naquit à Cantorbéry. Il a fait fortune. Il s’est servi de sa richesse pour acheter ce bas monde, perdant ainsi son âme immortelle, commenta Warfeld avec un haussement d’épaules.
    — Et le jour de sa mort, ce jeudi-là, où étiez-vous ?
    — Je vous l’ai déjà dit, dans mon église. Un enfant a fait irruption ; il a dit être envoyé par Desroches, le médecin : il s’était passé quelque chose de grave chez Sir Rauf où je devais me rendre sur-le-champ. J’ai pris ma chape, ai enfilé mes bottes – il faisait froid, si j’ai bonne mémoire – et je me suis hâté.
    — Et quand vous êtes arrivé ?
    — Desroches et Lechlade étaient à la maison, sous le porche. La chambre de Sir Rauf était verrouillée. Desroches a tambouriné, mais il n’y a pas eu de réponse. Nous avons décidé de forcer l’huis. Desroches nous a conseillé de nous concentrer sur les charnières. Lechlade nous avait dit que la serrure était spéciale et que seul son maître en avait la clé. Nous avons arraché les gonds, ouvert la porte et sommes entrés dans la pièce. C’était le chaos. L’huis ne tenait plus, aussi avons-nous dû l’appuyer contre le mur. Les chandelles brûlaient, et quelques-unes s’étaient consumées. Sir Rauf gisait sur le plancher, tête tournée vers la table. La base de son crâne – Warfeld se tapota la nuque – était fracassée et le sang formait une petite mare autour de lui. J’ai fait ce que je pouvais. J’ai murmuré l’absolution, la prière des défunts, puis nous avons attendu. Oh oui, bien sûr, nous avons fouillé la demeure, mais sans découvrir d’autre désordre. Nous avons essayé d’ouvrir la chambre de Lady

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