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Le tresor de l'indomptable

Le tresor de l'indomptable

Titel: Le tresor de l'indomptable Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Paul C. Doherty
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qu’il me haïssait personnellement – je le connaissais à peine –, mais parce qu’il exécrait la cité de Cantorbéry. Peut-être la tenait-il pour responsable de la tragédie.
    — L’était-elle ?
    — Non, bien sûr ! Et à la fin j’ai dû organiser la destruction de Blackstock.
    Castledene agita la main.
    — Vous savez la suite de l’histoire.
    — Et après ? questionna Corbett.
    — Après, Sir Hugh, je n’ai ouï parler ni d’Hubert le Moine, ni de quiconque ou de quoi que ce soit en rapport avec L’Indomptable.
    Le clerc tambourina sur la table.
    — Nous en venons donc à Maubisson, Sir Walter. J’ai cru comprendre que la famille de Paulents avait débarqué à Douvres lundi. Que s’est-il passé ensuite ?
    — J’avais fait préparer Maubisson et vérifié que tout était en place pour le confort et la sécurité de nos hôtes. J’avais chargé Wendover de veiller à la provende.
    — Quand ce dernier est-il entré dans votre maison ? Il a servi en mer, n’est-ce pas ?
    — En effet, acquiesça Castledene. Il est né à Cantorbéry, et c’est un bon soldat qui a passé plusieurs années à la fois sur les navires royaux et à l’étranger. Je ne peux rien lui reprocher.
    — Si ce n’est qu’il a laissé quatre personnes périr à Maubisson et s’échapper Servinus, le garde du corps.
    Le maire haussa les épaules.
    — Je n’ai rien à dire à ce sujet, Sir Hugh ; pas pour le moment.
    — Revenons-en à Douvres, reprit Corbett, impitoyable. Paulents y a débarqué. Et puis ?
    — Il m’a envoyé un message disant que lui et sa famille étaient malades et je lui ai répondu que je le retrouverais à Maubisson avec un médecin. C’est ce que j’ai fait : Desroches m’a accompagné. Il a estimé que ce n’était pas grave. Il leur a donné un peu de camomille pour calmer leur estomac et les autres humeurs. Il a fait forte impression sur l’épouse de Paulents, qui l’a prié de rester près d’elle, mais il a refusé. Ensuite, eh bien, nous avons quitté le manoir, la garde a pris sa faction et vous savez le reste.
    — Et l’assassinat de Decontet ? L’après-midi où le messager est venu vous quérir ?
    — J’étais au Guildhall. Je suis parti sans tarder avec une petite escorte. J’ai vu ce qu’on vous a narré : du moins l’essentiel. Sir Rauf gisant dans sa chambre, la nuque enfoncée, près d’une paire de pincettes ensanglantées, le manteau de sa femme maculé de sang et les serviettes souillées dans la chambre d’icelle. Je n’avais pas le choix, Sir Hugh. Je devais l’arrêter.
    — Et vous êtes-vous préoccupé, Sir Walter, de la question des clés ? Comment se peut-il qu’un homme soit assommé dans une salle close, alors qu’il en a encore la clé sur lui ? Pourquoi découvre-t-on des serviettes tachées de sang dans la chambre de l’épouse du mort, dans une pièce fermée, alors que seuls elle et lui détiennent les clés ?
    — Sir Hugh, Sir Hugh, s’exclama Castledene en balayant la question d’un geste de la main, bien d’autres soucis m’occupaient l’esprit. J’attendais Paulents. Entre Lady Adelicia et Sir Rauf ce n’était pas le grand amour, mais cela les regardait. Je ne vous dis que la vérité.
    Le magistrat n’en croyait rien. Il avait encore des questions à poser, mais ce serait pour plus tard. Sir Walter était épuisé, le teint gris, les yeux cernés de rouge. Quand il eut été remercié, Lady Adelicia fit son entrée. Malgré sa mine hautaine et son air arrogant, elle se montra toute prête à aider son interlocuteur. Elle reconnut que son époux était impuissant, du moins quand il s’agissait de rapports normaux. Elle fit référence à ses « immondes » pratiques, auxquelles elle avait refusé de se plier, et mentionna sans contrainte Wendover comme un amant qu’elle voyait ou quittait à sa guise. Elle parlait d’un ton froid, sans passion, les lèvres retroussées chaque fois qu’elle citait le nom de son mari, ses beaux yeux couleur de bleuet durs comme l’acier. Corbett ressentait la haine qu’éprouvait cette jeune femme pour feu son époux. En même temps, il était navré de la violence avec laquelle ses illusions et ses rêves de jeune fille avaient été, brutalement et impitoyablement, anéantis. Elle admit ne rien savoir ni des intérêts mercantiles ni des affaires secrètes de Sir Rauf. Et elle n’avait rien à ajouter à ce qu’elle avait déjà dit quant à

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