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Le tresor de l'indomptable

Le tresor de l'indomptable

Titel: Le tresor de l'indomptable Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Paul C. Doherty
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en enfonçant les mains dans les volumineuses manches de sa robe, nous sommes, vous et moi, des hommes fort occupés. Ceci n’est qu’un procès parmi d’autres. Je suis céans pour vous répondre. J’ai prêté serment. Je serai franc.
    — Parfait.
    Corbett demanda que l’on rapproche un brasero et que l’un des chandeliers qui se trouvait à l’autre bout de la salle soit placé sur la table.
    — Qu’en est-il des parents d’Adam Blackstock et d’Hubert le Moine, nos deux hors-la-loi ? commença Corbett. J’en sais un peu sur leur trépas. Sir Walter, vous êtes de Cantorbéry, j’aimerais que vous m’en parliez. Et, cette fois, avec autant de détails que vous le pouvez.
    Il montra la besace posée à ses pieds.
    — J’ai parcouru les documents envoyés par le Guildhall, mais il n’y a pas grand-chose ; pourriez-vous combler ces lacunes ?
    — N’oubliez pas, Sir Hugh, qu’il s’agit d’événements qui se sont déroulés il y a trente ans, quand j’étais jeune et vif, mince comme une baguette de coudrier. Des marchands tels que moi ou Decontet commencions tout juste à nous lancer dans le négoce ; nous étions de petits commerçants de la ville. Nous n’avions rien à voir avec ces histoires, pas plus qu’avec ce qui est arrivé par la suite.
    — « Nous » ? releva le magistrat.
    — À une époque, soupira Castledene, Decontet et moi étions très proches, presque comme des frères. Mais la vie est pareille à un poignard qui s’enfonce profond et tourne. Decontet est devenu Decontet et j’ai suivi ma propre voie.
    — Et le commencement de cette tragédie ? s’enquit Corbett.
    — Eh bien, Sir Hugh, si vous voulez une leçon d’histoire...
    — Non, je ne veux point, Sir Walter.
    Le maire écarta les bras :
    — Ce dont je vais vous entretenir est notoire. En 1272, le vieux roi trépassa à Westminster. Et vous n’ignorez pas qu’à sa mort Édouard, son héritier, était en croisade outre-mer. La paix du roi fut rompue ; des bandes années se livraient à des pillages dans tout le pays. Les marchands craignaient d’être agressés. Il en allait de même ici, dans la région boisée du Kent. Cantorbéry était plutôt calme, mais il y avait des attaques ; un groupe de malandrins, à l’identité inconnue, car ils étaient masqués et encapuchonnés, s’en prenait aux fermes. En général, ils se contentaient de rafler ce qu’ils pouvaient emporter : bétail, provisions, trésor, tout ce sur quoi ils pouvaient mettre la main. Pourtant, cette nuit-là, en l’an de grâce 1272, le jour de la fête de la découverte de la Vraie Croix, ils assaillirent le manoir de Blackstock près de Maison Dieu. Bref, Sir Hugh, l’endroit fut pillé et détruit de fond en comble. Le père de Blackstock et sa seconde épouse – j’ai oublié son nom, peut-être Isabella – furent tués avec leurs serviteurs. Adam, le puîné, s’en sortit indemne, ainsi que son demi-frère Hubert, qui étudiait alors à l’abbaye de St Augustin.
    — St Augustin ? s’étonna Corbett. En êtes-vous sûr ?
    — Oh oui, St Augustin ! Les juges royaux se rendirent, bien entendu, dans le comté pour une procédure d’Oyer et Terminer. Une cour d’assises spéciale fut mise en place, mais personne n’a onc découvert qui était responsable de cette agression meurtrière. Adam fut placé en tant qu’apprenti dans un commerce de la ville ; son maître est mort depuis longtemps. Hubert, vous ne l’ignorez pas, continua ses études et entra chez les bénédictins à Westminster, mais il les quitta soudain pour se faire venator hominum. Je suis pourtant au moins certain d’une chose : il n’est jamais revenu à Cantorbéry. Adam, quant à lui, comme moult apprentis, fut déçu et partit à l’aventure. Nous apprîmes bientôt qu’il vagabondait au Brabant et dans le Hainaut et qu’il s’était associé avec des forbans et des pirates dont, plus tard, il fut l’un des principaux capitaines.
    — Attaquait-il vos navires ? Étiez-vous une de ses cibles particulières ?
    — Oui et non, soupira Castledene. Vous comprenez, Sir Hugh, je suis un des rares marchands de la ville qui possèdent des bateaux. Les autres, Decontet par exemple – il se permit un petit sourire –, finançaient telle ou telle expédition.
    — Mais vous étiez différent ?
    — En effet. J’étais propriétaire de navires ; je le suis encore. Blackstock se jetait sur mes bâtiments, non parce

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