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Le tresor de l'indomptable

Le tresor de l'indomptable

Titel: Le tresor de l'indomptable Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Paul C. Doherty
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yeux.
    — M’entendez-vous ?
    — Vous a-t-elle confié qu’elle rendait les mêmes services à Sir Rauf ?
    Warfeld baissa les yeux sur les dalles.
    — A-t-elle dit quelque chose, insista Corbett, qui pourrait expliquer sa malemort ?
    — Vous l’avez décrite avec précision, Sir Hugh. Elle avait l’esprit vif. Vous n’ignorez pas qu’elle gardait ses intentions par-devers elle.
    Corbett fit signe que oui.
    — Puis-je visiter sa chambre ?
    — Bien sûr. Messires, lança le prêtre, veuillez rester céans quelques instants. J’ai affaire avec Sir Hugh.
    Il entraîna Corbett par une porte latérale et à travers l’enclos gelé le conduisit jusque chez lui, une confortable maison à un étage. Ils gravirent l’escalier de bois extérieur et parvinrent à un palier au fond duquel s’ouvrait une étroite porte. Warfeld appuya sur le loquet et l’ouvrit. Le magistrat entra. La pièce était fort bien tenue. Un lit bas à courtines était installé dans un coin ; sur une table se trouvaient des chaufferettes, et, à côté, un tabouret et une chaire à haut dossier. On avait fixé des étagères et des patères au mur pour ranger vêtements et robes.
    — Une jouvencelle ordonnée, observa Corbett.
    Il ouvrit un coffret posé sur une petite table près du lit ; il était rempli de babels, d’affiquets, de bagues, de bracelets et d’un bout de brocart. A côté du lit se trouvait une paire de housseaux souples. Une mante, des chainses, des cottes, des vêtements de dessous en lin et une robe pendaient aux patères. Au-dessous, un coffret renfermait des fards et une fiole de parfum bon marché. Négligeant les protestations du prêtre au sujet des « biens d’une pauvre bachelette qui venait d’être assassinée », Corbett tira les courtines du lit. Il n’y avait rien. La couche avait été faite avec soin et la courtepointe autrefois dorée était remontée sur les oreillers. Il allait s’éloigner quand il aperçut des marques sur le mur chaulé sous l’étroite fenêtre. Il se pencha. Le gribouillage avait été tracé avec un morceau de charbon. Le magistrat distingua le mot « Nazareth ».
    — Nazareth ?
    Il se tourna vers le père Warfeld en montrant l’inscription.
    — C’est récent, n’est-ce pas ?
    Warfeld s’approcha.
    — Je suis sûr que ça n’y était pas auparavant.
    Il effleura le mur et examina la poussière de charbon au bout de son doigt.
    — C’est sans doute Berengaria qui l’a tracé. C’est exact, hier soir, quand nous sommes rentrés, elle m’a demandé le nom de la ville où Jésus était né. J’ai dit Bethléem. Elle a ri, a hoché la tête et m’a répondu : « Non, l’autre. » Alors j’ai écrit « Nazareth » sur un bout de vélin ; elle l’aura recopié ici. Elle prétendait connaître son livre de corne et savoir lire et écrire la plupart des lettres.
    — Pourquoi ? s’étonna Corbett. Pourquoi voulait-elle savoir cela ? Et, surtout, pourquoi l’a-t-elle noté ?
    — Je l’ignore, Sir Hugh, Dieu m’en soit témoin. Je trouvais Berengaria attachante. Elle avait, comme vous l’avez dit, l’esprit aiguisé. Je suis navré qu’elle soit morte.
    Corbett continua à fouiller, mais ne découvrit rien sinon quelques autres objets sans valeur. Il redescendit l’escalier sur les talons du prêtre et ils regagnèrent l’église. Castledene avait appelé quelques gardes. On était en train de déposer le corps de Berengaria, déjà enveloppé d’une chape, sur une civière de fortune, afin de l’emporter dans le dépositaire du cimetière. Le magistrat regarda les flammes des cierges. Si la statue pouvait parler... ! Qui s’était introduit à pas de loup dans l’église pour supprimer l’infortunée jouvencelle ? Le père Warfeld et Desroches conversaient en tête à tête...
    — Sir Hugh, dit le maire, s’approchant du magistrat et le tirant par la manche, il faut que je vous entretienne.
    Ils se dirigèrent vers l’huis.
    — À propos de Servinus, précisa Castledene à voix basse. Il ne buvait ni vin ni bière. Je me souviens qu’il l’a spécifié. Nous parlions de l’état de santé de Paulents et de sa famille. Servinus avait aussi des nausées, mais a déclaré que ce ne pouvait être dû ni à la bière ni au vin parce qu’il avait fait serment, lors de je ne sais quel pèlerinage, de ne jamais toucher une boisson forte. C’est tout ce que je sais, Sir Hugh.
    Corbett le remercia puis alla

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