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Le tresor de l'indomptable

Le tresor de l'indomptable

Titel: Le tresor de l'indomptable Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Paul C. Doherty
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là. » C’est ce que j’ai fait. Mon mari s’est précipité quand je lui ai expliqué de qui il s’agissait. Il s’est empressé de faire entrer l’homme dans son cabinet. J’étais intriguée, surprise. Mon époux avait déjà reçu des visiteurs en pleine nuit, mais il y avait quelque chose d’étrange chez Stonecrop et dans la façon dont Sir Rauf semblait si désireux de le voir, aussi ai-je décidé d’espionner, comme je le faisais souvent. J’ai enfilé une paire de souples housseaux et j’ai tendu l’oreille. Il arrivait que je ne puisse entendre mon mari, cependant, cette fois, les voix étaient fortes. Pour être brève, Sir Hugh : Stonecrop était un marin ; il se trouvait sur L’Indomptable au moment de sa capture. On l’avait jeté par-dessus bord, il avait nagé jusqu’au rivage et avait trouvé asile. Ensuite il avait dû vagabonder sur les routes. Il prétendait avoir été brûlé par le soleil d’été, trempé par les pluies du printemps, gelé par les matins d’hiver. Il expliquait qu’il était las de se traîner à travers les feuilles humides dans les bois en automne, qu’il en avait assez de la mauvaise chère des échoppes à bière et des tavernes de campagne. Sir Rauf a voulu savoir en quoi cela le concernait. Stonecrop a rétorqué qu’il était riche et qu’il vivait comme un coq en pâte. Mais les autorités de Cantorbéry étaient-elles au courant de son véritable métier ? Savaient-elles qu’il avait donné du bon argent à Adam Blackstock et à L’Indomptable  ? Sir Rauf a répondu par des sarcasmes. Stonecrop a exigé de l’argent. Derechef mon mari l’a raillé et a refusé. Stonecrop s’est alors tourné vers la porte. Puis il a annoncé que, juste avant que Le Griffon et Le Chausse-trape attaquent, il s’était faufilé dans la cabine de Blackstock et avait pris dans un coffre une certaine carte qui révélait l’emplacement d’un grand trésor dans le Suffolk. Il l’avait mise en sécurité dans une bourse de cuir. Si Sir Rauf le voulait, ils pourraient partager cette fortune.
    « Mon époux l’a rappelé. Ils se sont mis à barguiner à propos de ce document. Stonecrop a fini par annoncer qu’il irait chez Sir Walter Castledene, qui lui en offrirait davantage ; et qu’il lui parlerait aussi des agissements secrets de Sir Rauf Decontet. Ce dernier l’a insulté, mais Stonecrop n’a fait qu’en rire et est revenu vers l’huis. J’ai entendu un claquement, comme un coup de fouet, et quelqu’un est tombé. Même de l’autre côté de la porte je percevais la respiration pénible de mon mari. J’ignore pourquoi j’ai agi ainsi, mais j’ai frappé, ai appuyé sur le loquet et suis entrée. Mon époux était debout, tenant d’une main un maillet en bois utilisé pour égriser l’or. Stonecrop gisait sur le plancher et du sang jaillissait de sa nuque. Il avait été assassiné, le crâne fracassé. Sir Rauf était fort. Je me suis agenouillée, ai pris le pouls du visiteur et ai levé les yeux. Sir Rauf a commencé à m’injurier. Il m’a traitée de fouineuse, de garce fureteuse qui se servirait sans nul doute de ce drame contre lui. Avant que j’aie pu l’en empêcher, il m’avait fourré le maillet dans la main. « Si je suis pendu, a-t-il dit, nous le serons tous les deux. Je prêterai serment et jurerai que vous étiez avec moi quand il a été occis. » Ensuite, eh bien...
    Elle haussa les épaules avec grâce.
    — Je suis allée quérir des sacs dans la cave. Nous avons déshabillé le cadavre, l’avons enveloppé et emporté au jardin pour l’ensevelir.
    — Lechlade l’a-t-il su ?
    — Non, il était plongé dans une de ses stupeurs d’ivrogne, bien que, plus tard, je lui aie parlé de la carte. Le lendemain de mon arrestation, j’ai été conduite dans les cachots du Guildhall. Lechlade m’y est venu voir. Je l’ai acheté pour qu’il cherche dans la chambre de Sir Rauf une carte montrant l’endroit où était dissimulé un trésor dans le Suffolk. Il s’est contenté de me regarder d’un air hébété. Je lui ai précisé que s’il la trouvait il pourrait devenir riche.
    — Pourquoi avoir demandé l’aide du valet et pas celle de Berengaria ? questionna Ranulf.
    — J’en étais venue à me méfier d’elle – et elle davantage encore de moi. Je pense qu’elle craignait d’être accusée de complicité.
    Lady Adelicia eut un petit rire sec.
    — Et Berengaria savait toujours se tirer

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