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Le Troisième Reich, T1

Le Troisième Reich, T1

Titel: Le Troisième Reich, T1 Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: William Shirer
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ou quatre fois
par jour, en exhortant les responsables du parti à se regrouper derrière lui.
Mais l'ardeur des nazis demeurait faible, et les caisses du parti étaient
vides. Beaucoup disaient que c'était la fin de l'aventure. Gœbbels avait reflété
l'opinion générale dans une note de son journal datant de la dernière semaine
de l'année : « 1932 nous a apporté une constante malchance... le passé a été
difficile, l'avenir s'annonce sombre et peu engageant; tous les espoirs se sont
soudain dissipés. »
    Hitler n'était donc pas dans une position aussi favorable pour
discuter que durant l'été ou l'automne dernier. Mais Papen non plus : il
n'était plus chancelier. Dans cette commune adversité, les deux hommes se
rencontrèrent. Les conditions dans lesquelles ils se mirent d'accord sont
sujettes à controverses. Lors de son procès à Nuremberg et dans ses mémoires,
Papen affirma que, toujours loyal envers Schleicher, il se contenta de
conseiller à Hitler d'entrer dans le gouvernement du général. Mais, quand on songe
au long passé d'intrigues de Papen, à son désir bien naturel de se présenter
sous l'éclairage le plus favorable à Nuremberg et dans son livre, et à la suite
des événements, il semble certain que le récit bien différent de Schrœder, tel
qu'il fut révélé à Nuremberg, est le plus conforme à la vérité. Le banquier
déclara que ce que proposait Papen, c'était le remplacement du gouvernement
Schleicher par un gouvernement Hitler-Papen, dans lequel les deux hommes
auraient des pouvoirs égaux. Mais :
    Hitler... déclara que, s'il était nommé chancelier, il
devrait être le chef du gouvernement, mais que les partisans de Papen
pourraient entrer dans son cabinet comme ministres s'ils étaient disposés à le
suivre dans la politique de réforme qu'il comptait entreprendre sur divers
plans. Ces réformes comprenaient l'élimination des sociaux-démocrates, des
communistes et des Juifs des positions de commande en Allemagne et la
restauration de l'ordre dans la vie publique. Von Papen et Hitler tombèrent
d'accord sur le principe; ils convinrent qu'il faudrait préciser certains
détails et que cela pourrait être fait à Berlin ou dans quelque autre endroit
qui semblerait convenir (16).
    Et, bien entendu, dans le plus grand secret. Mais, à la
consternation de Papen et d'Hitler, les journaux de Berlin sortirent au matin
du 5 janvier avec d'énormes manchettes rendant compte de l'entrevue de Cologne,
tandis que les éditoriaux dénonçaient la trahison de Schleicher par Papen.
L'astucieux général avait placé ses espions avec son flair habituel. L'un
d'eux, Papen l'apprit par la suite, était justement ce photographe qui avait
pris un cliché au moment où il entrait chez Schrœder. Indépendamment de son
accord avec Papen, Hitler tira de l'entrevue de Cologne deux leçons qui
devaient lui être fort précieuses. Il apprit de l'ex-chancelier que Hindenburg
n'avait pas donné à Schleicher le pouvoir de dissoudre le Reichstag.
    Cela signifiait que les nazis, avec le concours des communistes,
pourraient renverser le général quand ils le voudraient. Deuxièmement, il
ressortit de cette entrevue que les milieux d'affaires d'Allemagne occidentale
étaient disposés à éponger les dettes du Parti nazi. Deux jours après la
conférence de Cologne, Gœbbels notait « d'agréables progrès dans les
développements politiques », mais se plaignait encore de « la mauvaise
situation financière ». Dix jours plus tard, le 16 janvier, il constatait que
la position financière du parti s'était « du jour au lendemain radicalement
améliorée ».
    Entre-temps, le chancelier Schleicher — avec un optimisme dont
le moins qu'on puisse dire est qu'il était à courte vue — s'employait à établir
un gouvernement stable. Le 15 décembre, dans un discours radiodiffusé à la
Nation, il supplia ses auditeurs d'oublier qu'il était général et leur assura qu'il
n'était le défenseur « ni du capitalisme ni du socialisme, et que, pour lui,
des notions telles qu'économie privée ou économie planifiée n'étaient pas
cruciales ». Sa principale tâche, déclara-t-il, était de fournir du travail aux
chômeurs et de remettre sur pied l'économie du pays.
    Il n'y aurait pas d'augmentation des impôts et pas davantage de
diminution de salaires. En fait, il annulait la dernière diminution de salaire
et d'allocation-chômage décidée par Papen. Il mettait en outre un terme aux
quotas

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