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Le Troisième Reich, T1

Le Troisième Reich, T1

Titel: Le Troisième Reich, T1 Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: William Shirer
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Prusse à l'époque, déclara à Nuremberg que « c'était Gœbbels
qui, le premier, avait pensé à mettre le feu au Reichstag », et Rudolf Diels,
le chef de la Gestapo, ajouta dans une déposition que « Gœring savait
exactement comment le feu devait prendre » et qu'il lui avait ordonné « de
préparer, avant l'incendie, une liste des gens qui devaient être arrêtés
aussitôt après ». Le général Franz Halder, chef de l'État-Major général
allemand au début de la seconde guerre mondiale, rappela à Nuremberg comment un
jour Gœring s'était vanté de son exploit.
    A un déjeuner pour l'anniversaire du Führer en 1942, la
conversation vint à rouler sur le bâtiment du Reichstag et sur sa valeur
artistique. J'entendis de mes propres oreilles Gœring interrompre la
conversation en criant : « Le seul qui connaisse vraiment le Reichstag, c'est
moi, parce que j'y ai mis le feu! » Sur quoi, il se tapa violemment sur les
cuisses [54] .
    Van der Lubbe, la chose semble claire, était une dupe des nazis.
On l'encouragea à essayer de mettre le feu au Reichstag. Mais c'étaient des
troupes d'assaut qui — à son insu, naturellement — devaient faire le plus gros
du travail. Il fut même établi au procès qui eut lieu par la suite à Leipzig
que le débile mental hollandais ne possédait pas les moyens de mettre si
rapidement le feu à un bâtiment aussi vaste. Deux minutes et demie après qu'il
y eut pénétré, le feu faisait rage dans le grand hall central. Or, le
Hollandais n'avait pour toute mèche que sa chemise. Les principaux foyers
d'incendie, d'après le témoignage des experts au procès, avaient été allumés
avec de considérables quantités de produits chimiques et d'essence. Il était
évident qu'un seul homme n'avait pas pu les apporter dans le bâtiment, pas plus
qu'il n'aurait eu la possibilité d'allumer autant de foyers dans autant
d'endroits à la fois en si peu de temps.
    Van der Lubbe fut arrêté sur-le-champ et Gœring, comme il le
déclara par la suite au Tribunal, exigea sa pendaison immédiate. Le lendemain, Ernst Torgler, chef de la représentation communiste au
parlement, alla se constituer prisonnier à la police, quand il apprit que
Gœring l'avait impliqué dans cette affaire et, quelques jours plus tard, Georgi Dimitroff, un communiste bulgare, qui devint plus tard
Premier ministre de Bulgarie, et deux autres communistes bulgares, Popov et
Tanev, furent arrêtés par la police. Leur procès devant la Cour suprême de
Leipzig se solda par une sorte de fiasco pour les nazis, et surtout pour
Gœring, que Dimitroff, qui plaidait lui-même sa cause, amena facilement à se
ridiculiser au cours d'une série de mordants contre-interrogatoires. A un
moment, d'après le compte rendu d'audience, Gœring cria au Bulgare : «
Taisez-vous, canaille! »
    Le juge (s'adressant à l'officier de police) : Emmenez-le.
    Dimitroff ( emmené
par le policier) : Vous avez peur de mes questions, monsieur le président
ministre?
    Gœring : Attendez
d'être sorti de cette salle, canaille!
    Torgler et trois Bulgares furent acquittés, mais le leader
communiste allemand fut aussitôt placé « sous la protection de la police », et
il y resta jusqu'à sa mort durant la seconde guerre mondiale. Van der Lubbe fut
déclaré coupable et décapité (7). Le procès, malgré la docilité du Tribunal
envers les autorités nazies, attira bien des soupçons sur Gœring et sur les
nazis, mais il arriva trop tard pour avoir aucun effet pratique. Car Hitler
n'avait pas perdu de temps pour exploiter au maximum l'incendie du Reichstag.
    Le lendemain de l'incendie, le 28 février, il persuada le
président Hindenburg de signer un décret « pour la protection du peuple et de
l'État », suspendant les sept sections de la Constitution qui garantissaient
les libertés individuelles et civiles. Présenté comme « une mesure défensive
contre les actes de violence communiste mettant en péril l'État », le décret
stipulait que :
    Les restrictions à la liberté personnelle, au droit de la
libre expression des opinions, y compris la liberté de la presse; les
restrictions sur les droits d'assemblées et d'associations; les violations du
secret des communications postales télégraphiques et téléphoniques; les mandats
de perquisition, les ordonnances de confiscations aussi bien que de
restrictions sur la propriété sont également autorisés au-delà des limites
légales autrement prévues.
    En outre, le décret

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