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Le Troisième Reich, T1

Le Troisième Reich, T1

Titel: Le Troisième Reich, T1 Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: William Shirer
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clandestinement
attaqué l'État », il fut condamné à deux mille marks d'amende et à sept mois de
prison pour « abus de la chaire » et quêtes faites dans son église. Comme il
avait déjà fait plus que son temps en prison, le tribunal ordonna sa
libération, mais il fut pris par la Gestapo alors qu'il quittait la salle
d'audience, placé sous « garde protectrice » et enfermé dans des camps de
concentration, d'abord à Sachsenhausen, puis à Dachau, où il demeura sept ans
avant d'être libéré par les troupes alliées.
    Huit cent sept pasteurs et laïques éminents de l'Église
confessionnelle furent arrêtés en 1937, et des centaines d'autres dans les
quelques années qui suivirent. Si la résistance de l'aile Niemœller de l'Église
n'était pas brisée, elle avait, sans aucun doute, été obligée de plier. Ainsi
que la majorité des pasteurs protestants, ces hommes, comme à peu près tout le
monde en Allemagne, se soumettaient devant la terreur nazie. A la fin de 1937,
l'évêque Marahrens de Hanovre, ecclésiastique hautement respecté, fut amené par
le docteur Kerrl à faire une déclaration publique qui dut paraître
particulièrement humiliante à de plus rigides serviteurs de Dieu comme
Niemœller : « La conception nationale socialiste de la vie est l'enseignement
national et politique qui détermine et caractérise le comportement du peuple
allemand. C'est pourquoi il est indispensable que les chrétiens allemands s'y
plient aussi. » Au printemps de 1938, l'évêque Marahrens alla jusqu'à ordonner
à tous les pasteurs de son diocèse de prêter un serment de fidélité personnel
au Führer. En peu de temps, la grande majorité des ecclésiastiques protestants
prêtèrent ce serment, se contraignant ainsi légalement et moralement à obéir
aux ordres du dictateur.
    Il serait fallacieux de donner à croire que la persécution des
Églises protestante et catholique par l'État allemand déchira le peuple
allemand ou même émut beaucoup la grande majorité de ce peuple. Il n'en fut
rien. Un peuple qui avait si facilement abandonné sa liberté politique,
culturelle et économique n'allait pas, à quelques exceptions relativement rares
près, mourir ou même risquer l'emprisonnement pour conserver la liberté du
culte. Ce qui, par contre, émut vraiment les Allemands dans les années trente,
ce furent les éclatants succès d'Hitler, lequel donnait du travail à tous,
créait la prospérité, restaurait la puissance militaire de l'Allemagne et
allait, dans sa politique étrangère, de triomphe en triomphe.
    Les arrestations de quelques milliers de pasteurs et de prêtres
et les querelles des diverses sectes protestantes n'empêchaient pas beaucoup
d'Allemands de dormir. Il y en avait bien moins encore qui allaient jusqu'à se
dire que sous la direction de Rosenberg, de Bormann et d'Himmler, soutenus par
Hitler, le régime nazi avait l'intention, en fin de compte, de détruire le
christianisme en Allemagne, si possible, pour le remplacer par l'ancien
paganisme des dieux des tribus germaniques mêlé au paganisme nouveau des
extrémistes nazis. Ainsi que le déclara publiquement Bormann, l'un de ceux qui
étaient le plus près d'Hitler, en 1941 : « Le national-socialisme et le
christianisme sont inconciliables. »
    Ce que le gouvernement d'Hitler avait en vue pour l'Allemagne
était clairement défini dans un programme en trente points pour une « Église
nationale du Reich », rédigé durant la guerre par Rosenberg, païen déclaré, et
qui, entre autres titres, avait celui de « Délégué du Führer pour l'ensemble de
l'éducation intellectuelle et philosophique du Parti national socialiste ».
Quelques-uns de ces trente articles donnent les idées essentielles contenues
dans le programme.
    1. L'Église nationale du Reich allemand réclame
catégoriquement le droit exclusif et le pouvoir exclusif d'exercer un contrôle
sur toutes les Églises qui se trouvent à l'intérieur des frontières du Reich :
elle déclare ces Églises des Églises nationales du Reich Allemand.
    5. L'Église nationale est décidée à exterminer
irrévocablement les cultes chrétiens étrangers introduits en Allemagne durant
la triste année 800.
    7. L'Église nationale n'a ni scribes, ni pasteurs, ni
aumôniers, ni prêtres, mais seulement des orateurs du Reich qui seuls pourront
parler en son nom.
    13.  L'Église nationale demande que cessent
immédiatement la publication et la diffusion de la Bible en

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