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Le Troisième Reich, T1

Le Troisième Reich, T1

Titel: Le Troisième Reich, T1 Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: William Shirer
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le pasteur Dietrich
Bonhoeffer, descendant d'éminents hommes d'Église, du côté paternel comme du
côté maternel, qui considérait Hitler comme l'Antéchrist et estimait qu'un bon
chrétien avait le devoir de « l'éliminer ».
    Presque tous ces hommes courageux devaient persévérer jusqu'au
jour où, pris et torturés, ils furent pendus ou décapités à la hache, ou
simplement assassinés par les S.S.
    Pendant très longtemps, ce minuscule noyau de résistance civile
ne réussit guère à intéresser l'armée à son travail. Comme en témoigna le
feld-maréchal von Blomberg à Nuremberg : « Avant 1938-1939, les généraux
allemands ne manifestèrent pas la moindre opposition à Hitler. Ils n'avaient
d'ailleurs aucune raison de le faire, puisqu'il obtenait les résultats qu'ils
souhaitaient. » Il y eut quelques contacts entre Goerdeler et le général von
Hammerstein, mais l'ancien commandant en chef de l'armée allemande était à la
retraite depuis 1934 et n'avait guère d'influence sur les généraux en activité.
    Au début du régime, Schlabrendorff, qui était entré en rapport
avec le Colonel Hans Oster, principal lieutenant de l'amiral Canaris à
l'Abwehr, le service des renseignements de l'O.K.W., découvrit non seulement
qu'il était farouchement anti-nazi, mais désireux aussi de s'employer à combler
le fossé entre militaires et civils. Pourtant, ce fut seulement pendant l'hiver
1937-1938, à la suite d'événements qui les heurtèrent profondément (la décision
prise par Hitler de faire la guerre, le remaniement du haut commandement
militaire, le traitement scandaleux infligé au général von Fritsch), que
certains des généraux prirent conscience du danger que représentait pour
l'Allemagne le dictateur nazi.
    La démission du général Beck, vers la fin d'août 1938, alors que
la crise tchèque devenait plus menaçante, favorisa un nouveau réveil et, bien
qu'aucun de ses camarades ne le suivît dans sa retraite comme il l'avait espéré,
il devint aussitôt évident que le chef d'état-major déchu était la seule
personnalité autour de qui tant les généraux récalcitrants que les chefs civils
de la résistance pouvaient se rallier. Les uns et les autres le respectaient et
lui accordaient leur confiance.
    Une autre considération ne tarda pas à s'imposer à tous : pour
faire échec à Hitler, la force serait désormais nécessaire et, cette force,
seule l'armée la possédait. Mais qui, dans l'armée, pouvait en disposer? Certes
pas Hammerstein, ni même Beck, puisqu'ils étaient à la retraite. Ce qui
importait, les conspirateurs s'en rendirent compte, c'était de faire intervenir
des généraux qui, à ce moment, commandaient des troupes à Berlin et aux
alentours et qui pourraient ainsi agir efficacement d'un moment à l'autre. Le
général Halder, le nouveau chef d'état-major général, n'avait pas de véritables
effectifs sous ses ordres. Le général Brauchitsch, lui, commandait à l'armée
entière, mais on n'avait pas en lui une confiance absolue. Son autorité serait
utile, mais, estimaient les conspirateurs, il ne pourrait être amené à
intervenir qu'à la dernière minute.
    Néanmoins on trouva bientôt des généraux occupant des
postes-clés qui consentirent à prêter leur concours quand on les mit dans la
confidence. Trois d'entre eux détenaient des commandements d'importance vitale
pour le succès de l'aventure : le général Erwin von Witzleben commandant la
très importante Wehrkreis III, comprenant Berlin et ses alentours, le général
comte Erich von Brockdorff-Ahlefeld, commandant la garnison de Potsdam, formée
par la 23e division d'infanterie, et le général Erich Hoepner, commandant une
division blindée en Thuringe, capable, s'il était nécessaire, de repousser les
troupes S.S. qui tenteraient de libérer Berlin de l'autorité de Munich.
    Le plan des conspirateurs, tel qu'il fut établi vers la fin
d'août, consistait à s'emparer d'Hitler dès qu'il aurait lancé l'ordre final
d'attaquer la Tchécoslovaquie et de le traduire devant l'un des tribunaux du
peuple institués par lui. Il serait accusé d'avoir voulu follement lancer
l'Allemagne dans une guerre européenne, à la suite de quoi il n'était désormais
plus qualifié pour gouverner. Pendant une brève période intermédiaire, le
pouvoir serait exercé par une dictature militaire, remplacée ensuite par un
gouvernement provisoire, présidé par un civil éminent. Le moment venu, un
gouvernement

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