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Le Troisième Reich, T1

Le Troisième Reich, T1

Titel: Le Troisième Reich, T1 Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: William Shirer
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résolu à intervenir et à employer des mesures
décisives pour établir les bases d'un ordre raisonnable en Europe centrale. Au
cours des mille années de son histoire, il a en effet déjà prouvé qu'en raison
de la grandeur et des qualités du peuple allemand le Reich est seul qualifié
pour entreprendre cette tâche.
    Une longue nuit de barbarie germanique descendait maintenant sur
Prague et sur le pays tchèque.
    Le 16 mars, Hitler prenait également la Slovaquie sous sa
bienveillante protection, en réponse à un pseudo « télégramme » du ministre
Tiso, rédigé en réalité à Berlin, comme nous l'avons vu plus haut. Les troupes
allemandes ne tardèrent pas à entrer en Slovaquie pour y jouer leur rôle «
protecteur ». Le 18 mars, Hitler était à Vienne pour y ratifier le « Traité de
Protection » qui, signé le 23 mars à Berlin par Ribbentrop et le docteur Tuka,
contenait un protocole secret, accordant à l'Allemagne des droits exclusifs
pour l'exploitation de l'économie slovaque (30).
    Quant à la Ruthénie, qui formait auparavant l'extrémité est de
la Tchécoslovaquie, son indépendance sous le nom de république d'Ukraine
subcarpatique, proclamée le 14 mars, ne dura que vingt-quatre heures. En vain,
réclama-t-elle la protection d'Hitler, il avait déjà accordé ce territoire à la
Hongrie. Dans les archives des Affaires étrangères saisies après la guerre, on
a trouvé une lettre intéressante, de la main de Miklas Horthy, régent de
Hongrie, adressée le 13 mars à Adolf Hitler.
    Excellence, je vous remercie chaleureusement! Je ne puis
exprimer mon bonheur, car la possession de cette région bien irriguée (la
Ruthénie) est pour la Hongrie — je n'aime pas à employer de grands mots — une
question vitale . Nous nous attelons à la besogne avec enthousiasme. Les
plans sont déjà établis. Le jeudi 16 un incident de frontière éclatera et il sera
suivi du grand coup le samedi (31).
    Les choses évoluèrent de telle façon qu'il n'y eut besoin
d'aucun « incident ». Les troupes hongroises pénétrèrent tout simplement en
Ruthénie le 15 mars à six heures du matin, réglant leur entrée sur celle des
Allemands à l'ouest, et, le lendemain, le territoire était officiellement
annexé par la Hongrie.
    Ainsi, à la fin de cette journée du 15 mars, qui avait commencé
à Berlin à une heure quinze du matin, quand Hacha était arrivé à la
Chancellerie, la Tchécoslovaquie, selon la formule d'Hitler, avait cessé
d'exister.
    Ni la Grande-Bretagne ni la France ne firent le moindre geste
pour la sauver bien qu'à Munich elles aient solennellement donné à la
Tchécoslovaquie leur garantie contre toute agression.
    Depuis la rencontre de Munich, Hitler ainsi que Mussolini
avaient acquis la conviction que les Britanniques étaient désormais si faibles
et leur Premier Ministre, par voie de conséquence, si complaisant, qu'ils
n'avaient plus guère à se préoccuper des réactions de Londres. Le 11 janvier
1939, Chamberlain, accompagné de Lord Halifax, s'était rendu à Rome pour
s'efforcer d'améliorer les relations anglo-italiennes. Je me trouvais à la gare
de Rome quand les deux Anglais y arrivèrent et je notai dans mon journal le «
sourire affecté » qui se jouait sur le visage de Mussolini quand il accueillit
ses invités : « Quand Mussolini passa devant moi, au moment où le cortège
officiel quitta la gare, il plaisantait avec son gendre Ciano en disant des
bons mots (32). » Je ne pouvais, bien entendu, pas saisir ses paroles, mais
plus tard, dans son journal, Ciano révéla la substance de leurs propos.
    Arrivée de Chamberlain, écrivait Ciano les 11 et 12
janvier... Comme nous sommes loin de ces gens-là! C'est un autre monde. Nous en
parlions après le dîner, le Duce et moi : « Ces hommes-là, disait-il, ne sont
pas faits de la même étoffe que les Francis Drake et ces autres aventuriers
magnifiques qui ont créé l'Empire. Ils ne sont plus, somme toute, que les
descendants fatigués d'une longue lignée de richards, et ils perdront leur
Empire. »
    Les Anglais ne veulent pas se battre. Ils s'efforcent de
reculer le plus lentement possible, mais ils ne veulent pas se battre... Nos
entretiens avec les Britanniques sont terminés. Il n'en est rien sorti. J'ai dit
à Ribbentrop au téléphone que cette visite n'a été qu'une comédie...
    J'ai accompagné le Duce à la gare quand Chamberlain est
parti, écrivait Ciano le 14 janvier. Les yeux de Chamberlain se sont remplis

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