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Le Troisième Reich, T1

Le Troisième Reich, T1

Titel: Le Troisième Reich, T1 Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: William Shirer
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commence par de
gros coups de surprise et mène à des succès rapides. L'intention du
Haut-Commandement de l'armée est d'entraver la mobilisation régulière et la
concentration des troupes polonaises au moyen d'une invasion-surprise du
territoire, et de détruire ensuite le gros de l'armée polonaise supposée
stationnée à l'ouest de la ligne Vistule-Narev au moyen d'une attaque
concentrique partant de Silésie, d'une part, et de Poméranie-Prusse-Orientale,
d'autre part. »
    Pour appliquer son plan, Brauchitsch constitua deux groupes
d'armées — l'armée du Sud, composée de la 8e, de la 10e et de la 14e armée, et
l'armée du Nord, composée de la 3e et de la 4e armée. L'armée du Sud devait,
sous le commandement du général von Rundstedt et en partant de ses bases de
Silésie, attaquer « en direction générale de Varsovie, disperser les forces
polonaises et occuper sitôt que possible la Vistule sur les deux flancs de
Varsovie, dans le but d'anéantir les forces polonaises demeurées sur leurs
positions de Pologne occidentale en coopération avec l'armée du Nord ».
    Celle-ci avait pour mission essentielle d'établir la liaison
entre le Reich et la Prusse-Orientale « en progressant à travers le Corridor ».
Les objectifs détaillés des divers groupes d'armées étaient précisés, ainsi que
ceux de l'aviation et de la marine. Dantzig, disait Brauchitsch, devait être
déclaré territoire allemand le premier jour des hostilités et occupé par les
forces locales sous commandement allemand.
    Une directive supplémentaire publiée en même temps stipulait que
l'ordre de déploiement relevant du Plan Blanc devait entrer en application le
20 août. « Tous les préparatifs, y lisait-on, devront être terminés pour cette
date (69). »
    Une semaine plus tard, le 22 juin, le général Keitel soumettait
à Hitler un « horaire préliminaire du Plan Blanc (70). » Le Führer l'étudia et
l'approuva « dans son ensemble », mais ordonna, « afin de ne pas inquiéter les
populations en convoquant plus de réservistes que d'habitude », de répondre aux
questions émanant d'entreprises, employeurs et autres personnes privées, que
ces hommes étaient appelés « en vue des manœuvres d'automne ». Hitler précisa
aussi que, « pour des raisons de sécurité, l'évacuation des hôpitaux de la zone
frontière envisagée par le haut commandement n'aurait pas lieu ».
    La guerre qu'Hitler se proposait de déclencher devait être une
guerre totale, qui exigerait non seulement la mobilisation militaire, mais une
mobilisation totale de toutes les ressources de la nation. Pour coordonner cet
immense effort, le conseil de la Défense du Reich fut convoqué pour le
lendemain, 23 juin, sous la présidence de Gœring. Trente-cinq hauts
fonctionnaires civils et militaires, parmi lesquels Keitel, Raeder, Halder,
Thomas et Milch pour les forces armées, les ministres de l'Intérieur, de
l'Économie et des Finances, ainsi qu'Himmler, y assistèrent.
    Ce n'était que la seconde réunion de ce conseil, mais, comme
l'expliqua Gœring, on ne le convoquait que pour prendre les décisions importantes,
et le maréchal ne laissa aucun doute dans l'esprit de ses auditeurs (ainsi que
le révèlent les procès-verbaux confidentiels de la séance), que la guerre était
imminente et qu'il restait encore beaucoup à faire en matière de main-d'œuvre
industrielle et agricole, ainsi que sur d'autres points concernant la
mobilisation totale (71).
    Gœring informa le conseil qu'Hitler venait de décider
l'incorporation de quelque 7 millions d'hommes. Pour accroître la main-d'œuvre
disponible, le docteur Funk, ministre de l'Économie, fut chargé de déterminer «
le travail qui serait confié aux prisonniers de guerre et aux détenus des
prisons et des camps de concentration ». Himmler intervint pour déclarer «
qu'on ferait davantage appel aux camps de concentration en temps de guerre ».
Et Gœring ajouta que des « centaines de milliers de travailleurs originaires du
Protectorat de Tchécoslovaquie seraient employés sous surveillance en
Allemagne, particulièrement dans l'agriculture, et logés dans des baraquements
». Le programme nazi de travail forcé était manifestement en train de prendre
forme.
    Le docteur Frick, ministre de l'Intérieur, annonça « qu'il
procéderait à des réductions de personnel dans l'administration publique » et
amusa son auditoire en reconnaissant que, sous le régime nazi, le nombre des
bureaucrates

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