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Le Troisième Reich, T1

Le Troisième Reich, T1

Titel: Le Troisième Reich, T1 Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: William Shirer
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avait augmenté de trente à quarante fois, « situation impossible »
en vérité. Un comité chargé de remédier à ce lamentable état de choses fut donc
créé.
    Le rapport du colonel Rudolf Gercke, chef du département des transports
de l'État-Major général, fut encore plus pessimiste. « En matière de
transports , déclarait-il carrément, l'Allemagne n'est actuellement pas
prête à faire la guerre . »
    Pour que les transports allemands fussent égaux à leur tâche, il
fallait naturellement que la guerre se limitât à la Pologne. Si elle devait se
faire à l'Ouest contre la France et la Grande-Bretagne, il était à craindre que
le système des communications fût purement et simplement insuffisant. Le
conseil de la Défense nationale s'était réuni plusieurs fois en séance
exceptionnelle au cours du mois de juillet, « afin de prendre toutes
dispositions pour que le 25 août, au plus tard, le Westwall se trouve dans les
meilleures conditions de préparation et doté du matériel qu'au prix d'un effort
extrême on aura pu rassembler à cette date ».
    Des membres de la direction de Krupp et du Cartel de l'Acier
furent mobilisés et chargés de racler un peu partout les métaux dont on avait
besoin pour compléter l'équipement des fortifications de l'ouest. Car, les
Allemands le savaient bien, c'était sur leur pénétrabilité que reposait
l'éventualité d'une offensive sérieuse des forces anglo-françaises contre
l'Ouest de l'Allemagne pendant que la Wehrmacht serait occupée en Pologne.
    Bien qu'avec une franchise inaccoutumée Hitler eût annoncé, le
23 mai, à ses généraux que Dantzig n'était absolument pas la cause de son
différend avec la Pologne, on put croire, pendant les premières semaines de
l'été, que la Ville libre allait être le baril de poudre qui pouvait à tout
moment faire éclater la guerre. Depuis quelque temps, les Allemands y
introduisaient clandestinement des armes et des officiers de l'Armée régulière
chargés d'instruire la garde locale [182] .
    Armes et officiers entraient par la frontière de Prusse-Orientale,
et les Polonais augmentèrent le nombre de leurs douaniers et de leurs
gardes-frontières afin d'observer de plus près ces mouvements. Les autorités
locales de Dantzig, qui agissaient désormais exclusivement sur les ordres de
Berlin, ripostèrent en essayant d'empêcher les fonctionnaires polonais de
remplir leur tâche.
    Le conflit atteignit son paroxysme le 4 août, lorsque les
représentants diplomatiques polonais à Dantzig notifièrent aux autorités
locales qu'ordre avait été donné aux inspecteurs de douane polonais de «
recourir, en cas de nécessité, à l'usage des armes » et que toute tentative des
Dantzikois pour les gêner dans leur service serait considérée comme « un acte
de violence » à l’encontre des fonctionnaires polonais, et enfin que, dans de tels
cas, le gouvernement polonais était résolu à exercer immédiatement des «
représailles contre la Ville Libre ».
    C'était là un nouvel avertissement à l'adresse d'Hitler que les
Polonais ne se laissaient pas intimider; il fut confirmé par la réaction de l'ambassadeur
d'Allemagne à Varsovie qui, le 6 juillet, télégraphiait à Berlin qu' « il n'y
avait presque aucun doute » que la Pologne se battrait « en cas de violation
nette » de ses droits à Dantzig. Une note marginale de Ribbentrop sur le
télégramme indique que celui-ci fut soumis au Führer (73).
    Ce dernier en conçut un grand mécontentement. Le lendemain 7
août, il convoqua à Berchtesgaden Albert Forster, gauleiter nazi de Dantzig,
pour lui annoncer que les Polonais avaient épuisé sa patience. Des notes irritées
furent échangées entre Berlin et Varsovie, si violentes de ton qu'aucune partie
n'osa les rendre publiques. Le 9, le gouvernement du Reich avertit la Pologne
que, si elle renouvelait l'ultimatum adressé à Dantzig, elle « provoquerait une
aggravation des relations germano-polonaises... dont le gouvernement allemand
devrait se déclarer totalement irresponsable ». Le lendemain, le gouvernement
polonais répliqua sèchement
    qu'il réagirait à l'avenir, comme jusqu'à ce jour, à toute
tentative des autorités de la Ville Libre en vue de compromettre les droits et
intérêts dont y jouit la Pologne, qu'il était seul juge des moyens et mesures à
employer et qu'il considérait toute intervention de la part du gouvernement du
Reich... comme un acte d'agression (74).
    Jamais Hitler

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