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Le Troisième Reich, T1

Le Troisième Reich, T1

Titel: Le Troisième Reich, T1 Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: William Shirer
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charrue
allemande ferait pousser le blé pour le pain quotidien de la nation (4). »
    Comme s'il ne s'était pas suffisamment expliqué dans son premier
volume, Hitler revient dans le second sur le même sujet :
    Sur cette Terre, seul un espace suffisamment vaste assure à
une nation la liberté d'existence... Sans s'embarrasser de « traditions » ni de
préjugés (le Mouvement national-socialiste) doit trouver le courage de
rassembler notre peuple et sa force pour marcher sur la route qui, de son
espace vital actuellement restreint, conduira ce peuple à la possession de
terres nouvelles... Le Mouvement national-socialiste doit s'efforcer d'éliminer
la disproportion qui existe entre notre population et la superficie dont elle
dispose, considérant celle-ci autant comme une source de nourriture que comme
une base de politique de puissance... Il nous faut poursuivre notre but sans
faiblir... assurer au peuple allemand la terre et le sol auxquels il a droit
(5)...
    A quelle superficie le peuple allemand a-t-il droit? La
bourgeoisie — Hitler le déclare dédaigneusement, — « qui n'a pas la moindre
idée créatrice pour l'avenir », réclamait la restauration des frontières de
1914.
    Demander la restauration des frontières de 1914 est une
absurdité politique, que ses proportions et son importance semblent rendre
criminelle, cela soit dit sans même mentionner que les frontières du Reich en
1914 n'étaient réellement ni complètes, en ceci qu'elles n'embrassaient pas
toute la population de nationalité allemande, ni adaptées aux besoins
géomilitaires. Elles n'étaient pas le résultat d'une action politique
raisonnée; elles étaient des frontières provisoires, durant une lutte politique
encore éloignée de sa fin... Tout aussi justement — et souvent beaucoup plus
justement — on pourrait trouver une autre année-échantillon de l'histoire
allemande et déclarer que la restauration des conditions alors existantes
serait l'objectif à atteindre en matière d'affaires étrangères (6).
    Pour retrouver l' « année-échantillon » dont parle Hitler, il
eût fallu remonter le cours d'environ six siècles, jusqu'à l'époque où les
Allemands repoussaient les Slaves vers l'est. Selon lui, il fallait reprendre
l'offensive comme eux, et dans la même direction. « Nous comptons aujourd'hui
80 millions d'Allemands en Europe, et cette politique extérieure ne sera considérée
comme opportune que si, après tout juste cent ans, leur nombre passe sur ce
continent à 250 (7). » Tous vivraient entre les frontières du nouveau Reich,
sur son territoire agrandi. Évidemment, il faudrait que d'autres peuples cèdent
la place à tous ces Allemands. Quels peuples ?
    De la sorte, nous autres nationaux-socialistes, nous
reprenons la tâche là où elle a été laissée il y a six cents ans. Nous arrêtons
l'interminable exode allemand vers le sud et l'ouest et nous tournons nos
regards vers les terres de l'est. Si nous parlons du sol de l'Europe
d'aujourd'hui, nous ne pouvons penser en tout premier lieu qu'à la Russie et à
ses États vassaux limitrophes (8). [29]
    Hitler constate d'ailleurs que le destin fut à cet égard
favorable à l'Allemagne en livrant la Russie au bolchévisme, ce qui, dit-il,
revient à la livrer aux Juifs. Il exulte : « Le gigantesque empire de l'est est
mûr pour l'écroulement, et la fin du règne juif en Russie sera la fin de la
Russie en tant qu'État. » Il estime donc que ses grandes steppes pourront lui
être arrachées quand elle s'écroulera, sans trop de peine et sans qu'il en
coûte trop de pertes aux Allemands.
    Après cela, pourra-t-on prétendre que le dessein n'était pas
clair et précis? La France sera détruite, détail qui n'est, au reste, que
secondaire à côté de la poussée allemande vers l'est. Il faudra d'abord saisir
les États situés dans cette direction et où prédomine la population allemande.
Quels sont-ils? Cela va de soi : l'Autriche, le pays des Sudètes en
Tchécoslovaquie et la partie occidentale de la Pologne avec Dantzig; puis la
Russie elle-même. Pourquoi donc le monde s'étonna-t-il tant lorsque le
chancelier Hitler, quelques années à peine plus tard, entreprit d'en venir aux
fins qu'il avait annoncées?
    Quant à la nature du futur État nazi, les idées exprimées par
Hitler dans Mein Kampf sont moins concises. Il a nettement affirmé que
la « sottise démocratique » n'y trouverait pas place et que le Troisième Reich
serait régi par le

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