Le Troisième Reich, T1
l'emploi des humains inférieurs. C'est
seulement après l'asservissement de ceux-ci que le même sort fut appliqué aux
bêtes, car la charrue fut tirée par le guerrier vaincu avant de l'être par le
cheval. Ce n'est donc pas par hasard que les premières civilisations se sont
produites là où l'Aryen, dans ses contacts avec des races inférieures, les a
soumises et pliées à sa volonté... Tant qu'il a su garder sans pitié son
attitude de maître, non seulement il est demeuré le maître, mais encore il a
été celui qui protégeait et qui développait la culture (14).
Alors se produisit un fait qu'Hitler estime constituer un
avertissement pour l'Allemagne :
Dès que les peuples asservis commencèrent à s'élever et à
se rapprocher du niveau de ceux qui les avaient conquis, probablement en
s'assimilant leur langage, la barrière séparant le maître de l'esclave céda.
Mais il y avait pis que d'avoir une langue commune pour le
maître et pour l'esclave.
L'Aryen abandonna la pureté de son sang et, par là, il
perdit le paradis qu'il s'était créé. Il se trouva englouti dans un mélange de
races, sa faculté créatrice de civilisation le déserta graduellement.
Le jeune chef nazi tenait cela pour l'erreur capitale.
Le mélange des sangs, avec l'abaissement du niveau racial
qu'il a entraîné, est la seule cause de l'agonie des civilisations anciennes.
En effet, les hommes ne meurent pas parce qu'ils perdent des guerres, mais
parce qu'ils perdent cette force de résistance qui ne se maintient que dans un
sang pur. Tous ceux qui, en ce monde, ne sont pas de bonne race, ne sont que
rebut (15).
Rebut, par conséquent, les Juifs et les Slaves. Quand il devint
dictateur et conquérant, Hitler prohiba le mariage entre Allemands et personnes
de ces deux races; pourtant, une institutrice de cours élémentaire lui aurait
appris qu'il y a beaucoup de sang slave dans les veines des Allemands, surtout
chez ceux des provinces orientales. Mais il nous faut de nouveau reconnaître
que, dans la réalisation de ses théories raciales, Hitler agit comme il l'avait
annoncé. Sous l'Ordre nouveau qu'il entreprit d'imposer aux Slaves dans l'est
pendant la guerre, les Tchèques, les Polonais et les Russes furent ceux qui
fendaient le bois et qui tiraient l'eau pour leurs maîtres allemands, et ils le
seraient restés si l'incroyable Ordre nouveau s'était prolongé.
Un homme aussi nul en histoire et en anthropologie qu'Hitler ne
devait éprouver aucune difficulté à faire des Allemands les Aryens modernes et,
par conséquent, la race supérieure. Pour lui, les Aryens sont « la plus haute
espèce humaine sur cette Terre », et ils le demeureront s'ils « ne se consacrent
pas seulement à l'élevage des chiens, des chevaux et des chats, mais s'ils
maintiennent également la pureté de leur sang (16) ».
Son obsession de la race amena Hitler à préconiser l'État «
populaire ». Je n'ai jamais compris quelle était exactement cette sorte d'État
— ou, du moins, ce qu'il devait être, — bien que j'aie lu et relu plusieurs
fois Mein Kampf et écouté des douzaines de
discours faits sur cette question par le Führer en personne; je l'ai pourtant
entendu déclarer un jour que c'était le point central de toute sa doctrine. Le
mot allemand Volk ne saurait être traduit en français avec une précision
totale; on l'exprime ordinairement par ceux de « peuple » ou de « nation »;
mais il a un sens profond et un peu différent, dont l'origine provient d'une
communauté tribale fondée sur le sang et le sol. Dans Mein Kampf , Hitler s'escrime à tenter de définir l'État populaire,
annonçant, par exemple, à la page 379, qu'il clarifiera le « concept populaire
»; mais il esquive toute clarification et il se livre à plusieurs pages de
digressions. Il y arrive finalement :
Contrairement (aux mondes bourgeois et judéo-marxiste), la
philosophie populaire estime que l'importance de l'humanité réside dans les
éléments fondamentaux de la race. Elle ne voit dans l'État qu'un moyen destiné
à atteindre une fin sur laquelle doit se maintenir et se préserver l'existence
de l'homme en tant que race. Par là, elle n'entend nullement établir l'égalité
des races; mais, en même temps que leurs différences, elle reconnaît leur plus
ou moins grande élévation de niveau ; elle sait qu'il lui incombe d'aider à la
victoire du supérieur et du plus fort et d'exiger la subordination de
l'inférieur et du plus faible,
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