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Le Troisième Reich, T1

Le Troisième Reich, T1

Titel: Le Troisième Reich, T1 Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: William Shirer
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impressions! Pourquoi ne vient-elle pas?
    3 septembre : Else est ici! Mardi, elle est rentrée
de Suisse — grasse, plantureuse, légèrement hâlée. Elle est très heureuse et
dans les meilleures dispositions. Elle est parfaite avec moi et me donne bien
du plaisir.
    14 octobre : Pourquoi a-t-il fallu qu'Anke me
quitte?... Il ne faut pas que je pense à ça.
    21 décembre : Il y a une malédiction sur moi en ce
qui concerne les femmes. Malheur à celles qui m'aiment!
    29 décembre : A Krefeld hier soir avec Hess. Pour
les fêtes de Noël. Une fille de Franconie, délicieuse et ravissante. Tout à
fait mon type. Je l'ai raccompagnée dans la pluie et la tempête. Au revoir [44] !
Else est arrivée.
    6 février 1926 : Que j'ai envie d'une femme douce!
Oh! Douleur torturante!
    Gœbbels n'oublia jamais « Anke », Anke Helhorn, son premier
amour, qu'il avait rencontrée durant son second semestre à Fribourg. Son
journal fourmille d'allusions à sa blonde beauté et au chagrin qu'il éprouva
quand elle le quitta. Plus tard, une fois devenu ministre de la Propagande, il
révéla à des amis, avec une vanité et un cynisme qui lui étaient bien
personnels, pourquoi elle l'avait abandonné.
    « Elle m'a trahi parce que l'autre avait plus d'argent et
pouvait l'emmener au restaurant et au spectacle. Quelle bêtise elle a faite!...
Aujourd'hui, elle pourrait être la femme du ministre de la Propagande! Comme
elle doit être déçue! » Anke divorça d'avec « l'autre » qu'elle avait épousé
et, en 1934, vint s'installer à Berlin, où Gœbbels lui trouva une place dans un
magazine (3).
    Ce fut le radicalisme de Strasser, sa croyance au « socialisme »
du national-socialisme, qui attirèrent le jeune Gœbbels. Tous deux voulaient
édifier le parti sur le prolétariat. Le journal de Gœbbels à cette époque est
empli d'expressions de sympathie envers le communisme. « En dernière analyse,
écrivait-il le 23 octobre 1925, il vaudrait mieux pour nous finir nos jours
sous un régime bolchévique que d'être les esclaves du capitalisme. » Le 31
janvier 1926, il notait dans son journal : « Je trouve navrant que les
communistes et nous (les nazis) nous battions ainsi... Comment trouver un
terrain d'entente avec les dirigeants communistes? » Ce fut à cette époque
qu'il publia une lettre ouverte à un chef communiste lui assurant que nazisme
et communisme étaient vraiment la même chose. « Vous et moi, déclara-t-il, nous
nous combattons, mais nous ne sommes pas vraiment ennemis. »
    Pour Adolf Hitler, c'était de la pure hérésie, et il observait
avec un malaise croissant les frères Strasser et Gœbbels réussir à constituer
dans le nord une vigoureuse aile radicale et prolétarienne au parti. Si on les
laissait faire, ces hommes pourraient s'emparer du parti et lui faire servir
des objectifs auxquels Hitler lui-même était violemment opposé. Le conflit,
inévitable, éclata à l'automne 1925 et en février de l'année suivante.
    L'incident fut provoqué par Gregor Strasser et Gœbbels, à propos
d'une question qui suscitait de nombreuses controverses en Allemagne à cette
époque. Il s'agissait de la proposition faite par les sociaux-démocrates et par
les communistes de confisquer, au nom de la République, les grands domaines et
les biens des membres des familles royales et princières déposées. La question
devait être tranchée par un référendum populaire, suivant la Constitution de
Weimar. Strasser et Gœbbels proposèrent que le Parti nazi se joignît aux communistes
et aux socialistes pour soutenir cette campagne en faveur de l'expropriation
des nobles.
    Hitler était furieux. Plusieurs de ces anciens dirigeants de
l'Allemagne avaient largement contribué à la caisse du parti. En outre, un
grand nombre de grands industriels commençaient à s'intéresser financièrement
au mouvement d'Hitler, car il promettait de combattre efficacement les
communistes, les socialistes et les syndicats. Si Strasser et Gœbbels mettaient
leur projet à exécution, les sources de revenus d'Hitler allaient se trouver
taries.
    Mais, avant que le Führer eût le temps d'agir, Strasser convoqua
les chefs de district du parti dans l'Allemagne du Nord à une réunion à
Hanovre, le 22 novembre 1925. Le but de cette réunion n'était pas seulement de
lancer la branche du Nord du Parti nazi dans cette campagne pour
l'expropriation, mais de promouvoir un nouveau programme économique réfutant
celui, « réactionnaire », en

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