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Le Troisième Reich, T1

Le Troisième Reich, T1

Titel: Le Troisième Reich, T1 Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: William Shirer
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il se plaignait des difficultés qu'il
avait à payer ses impôts; il avait constamment de l'arriéré et demandait sans
cesse de nouveaux délais. En septembre 1926, il écrivit au ministère des
Finances : « Pour l'instant, je ne suis pas en mesure de payer mes impôts; pour
subvenir à mes besoins, j'ai dû faire un emprunt. » Plus tard, il prétendit,
parlant de cette période, que : « pendant des années, j'ai vécu de pommes du
Tyrol. C'est incroyable, les économies que nous avons dû faire. Chaque mark
économisé était pour le parti. » Et entre 1925 et 1928 il affirmait au
percepteur qu'il s'endettait de plus en plus. En 1926, il déclara des dépenses
atteignant 31 209 RM, pour un revenu de 15 903 RM, et déclara que le déficit
avait été comblé par de nouveaux « emprunts bancaires ».
    Puis, miraculeusement, en 1929, bien que les revenus qu'il
déclare soient considérablement inférieurs à ceux de 1925, les intérêts ou le
remboursement des sommes empruntées disparaissent de sa déclaration d'impôts...
pour ne jamais y reparaître. Comme l'a fait remarquer le professeur Hale, dont
les études ont servi de base à ce qui précède, un miracle financier s'est
produit et il a liquidé ses dettes (9).
    Hitler, il faut le dire, n'a jamais paru s'intéresser beaucoup à
l'argent, dès l'instant qu'il avait assez pour vivre confortablement et qu'il
n'avait pas à trimer pour gagner un salaire. En tout cas, à partir de 1930,
quand les droits d'auteur de son livre se mirent soudain à tripler par rapport
aux chiffres de l'année précédente pour atteindre quelque 60 000 F et quand
l'argent des milieux d'affaires se mit à affluer, tous les ennuis financiers
qu'il avait pu avoir personnellement se trouvèrent réglés. Il pouvait désormais
consacrer son énergie et son talent à l'accomplissement de sa destinée. Le
moment était venu de sa dernière étape vers le pouvoir, vers la dictature d'une
grande nation.

LES OCCASIONS DE LA CRISE
    La crise qui frappa le monde entier vers la fin de 1929 donna à
Adolf Hitler l'occasion qu'il cherchait, et il sut en tirer parti. Comme
presque tous les grands révolutionnaires, il ne pouvait prospérer qu'en période
de malheur, d'abord quand les masses étaient réduites au chômage, à la faim et
au désespoir, et, plus tard, quand elles furent intoxiquées par la guerre. Il
se distinguait pourtant sur un point des autres révolutionnaires de l'Histoire
: il entendait faire sa révolution après avoir obtenu le pouvoir politique. Il
ne devait pas y avoir de révolution pour s'emparer de l'État. On devait
parvenir à ce but grâce à un mandat des électeurs ou par le consentement des
dirigeants de la Nation, bref, par des moyens constitutionnels.
    Pour obtenir les votes, Hitler n'avait qu'à profiter de
l'époque, qui une fois de plus, au début des années 30, vit le peuple allemand
plongé dans le désespoir; pour avoir l'appui de ceux qui étaient au pouvoir, il
devait les convaincre que lui seul pouvait tirer l'Allemagne de sa triste
situation. Au cours des années troubles de 1930 à 1933, l'habile et audacieux
chef nazi entreprit avec une énergie renouvelée de parvenir à ces deux
objectifs. Avec le recul du temps, on peut voir que les événements eux-mêmes,
tout comme la faiblesse et le désarroi de la poignée d'hommes qui avaient fait
serment de défendre loyalement la république démocratique qu'ils gouvernaient
faisaient le jeu d'Hitler. Mais ce n'était aucunement prévisible au début de
1930.
    Gustav Stresemann mourut le 3 octobre 1929. Il s'était épuisé,
en tant que ministre des Affaires étrangères depuis dix ans, à ramener
l'Allemagne vaincue au rang des grandes puissances et à guider le peuple
allemand vers la stabilité politique et économique. Ses réussites avaient été
prodigieuses. Il avait fait siéger l'Allemagne à la Société des Nations, il
avait négocié le plan Dawes et le plan Young, qui réduisaient les réparations à
un niveau que l'Allemagne pouvait facilement supporter, et, en 1925, il avait
été l'un des principaux artisans du pacte de Locarno, qui apportait à l'Europe
occidentale la première espérance de tranquillité que ses peuples fatigués par
tant de guerres et de luttes connaissaient depuis une génération.
    Trois semaines après la mort de Stresemann, le 24 octobre, la
Bourse s'effondrait à Wall Street. Les résultats ne se firent pas attendre en
Allemagne, et de façon désastreuse. La

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