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Le Troisième Reich, T2

Le Troisième Reich, T2

Titel: Le Troisième Reich, T2 Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: William Shirer
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« afin de persuader le duc de quitter Lisbonne comme s’il allait
faire une longue excursion en automobile, puis de franchir la frontière en un
endroit convenu où la police secrète espagnole veillera à ce que la traversée
se fasse sans encombre ».
    Deux jours après, l’ambassadeur donna d’autres renseignements de
Rivera dans un télégramme « urgent et strictement confidentiel » à
Ribbentrop.
    Quand il conseilla au duc de ne pas aller aux Bahamas, mais
de revenir en Espagne, puisque le duc était probablement appelé à jouer un rôle
important dans la politique anglaise et peut-être à remonter sur le trône, le
duc et la duchesse montrèrent un visible étonnement. Tous deux… répondirent que,
selon la constitution anglaise, cela n’était pas possible après l’abdication. Quand
l’émissaire exprima alors son espoir que le cours de la guerre pourrait
apporter des changements même dans la constitution anglaise, la duchesse, elle,
devint très pensive.
    Dans cette dépêche, l’ambassadeur allemand rappelait à
Ribbentrop que Rivera ignorait « l’intérêt allemand dans l’affaire ».
Le jeune Espagnol croyait évidemment qu’il agissait pour son propre
gouvernement.
    Dans la dernière semaine de juillet, le plan nazi de « kidnapper »
les Windsor avait été mis au point. Walter Schellenberg fut personnellement
désigné par Hitler pour l’exécuter. Il était venu en avion de Berlin à Madrid, où
il avait conféré avec l’ambassadeur, et était allé au Portugal pour mettre l’affaire
en train. Le 26 juillet, l’ambassadeur pouvait envoyer à Ribbentrop un
message « des plus urgents et ultra-secret » donnant les grandes
lignes du complot.
    … La ferme intention du duc et de la duchesse de retourner
en Espagne peut être envisagée. Pour renforcer cette intention, le second
émissaire confidentiel a été envoyé aujourd’hui avec une lettre au duc très
adroitement composée ; y était joint le plan minutieusement préparé pour le
franchissement de la frontière.
    D’après ce plan, le duc et sa femme devraient partir
officiellement en vacances dans les montagnes, pour un endroit situé près de la
frontière espagnole, de façon à la traverser à un point et à un moment précis
au cours d’une partie de chasse. Puisque le duc n’a pas de passeport, le
garde-frontière portugais de service à cet endroit sera acheté.
    A l’heure fixée par le plan, le premier émissaire (Primo de
Rivera) sera à la frontière avec des forces espagnoles placées de façon à
assurer la sécurité.
    Schellenberg, avec son groupe, opère en dehors de Lisbonne
et suit exactement le même plan.
    A cet effet, le voyage vers le lieu de séjour des vacances,
comme les vacances elles-mêmes, seront camouflés avec l’aide d’un chef de police
portugais de toute confiance…
    Au moment précis du passage de la frontière, le groupe
Schellenberg, comme prévu, conduira en Espagne le dispositif de sécurité
portugais, qui constituera une escorte, laquelle devra être changée
discrètement de temps en temps.
    Pour la réussite de l’opération, le ministre (espagnol) a
choisi un autre homme de confiance, une femme, qui peut prendre contact si
nécessaire avec le second agent et aussi, si besoin est, donner des
renseignements au groupe Schellenberg.
    En cas d’événement imprévu dû à l’action de l’Intelligence
Service, des dispositions sont prises pour que le duc et la duchesse puissent
se rendre en Espagne par avion. Dans ce cas, comme pour l’exécution du premier
plan, il est indispensable d’obtenir un accord au départ par une habile
pression psychologique sur le duc, sans donner l’impression d’une fuite, tout
en exploitant l’inquiétude au sujet de l’Intelligence Service et la perspective
d’une libre activité politique sur le sol d’Espagne.
    En plus de la protection à Lisbonne, il est envisagé, en
cas de nécessité, d’obtenir le consentement au départ par une manœuvre de
panique imputée à l’Intelligence Service.
    Les « manœuvres de panique » furent dûment exécutées
par Schellenberg. Une nuit, il fit lancer des pierres contre les fenêtres de la
villa des Windsor ; des rumeurs circulèrent parmi les domestiques selon
lesquelles c’était là l’œuvre du « Service secret anglais ». Il fit
remettre un bouquet à la duchesse avec une carte : « Prenez garde aux
machinations du Service secret britannique. Un ami portugais qui a

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