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Le Troisième Reich, T2

Le Troisième Reich, T2

Titel: Le Troisième Reich, T2 Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: William Shirer
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vos intérêts
à cœur. » Et dans un rapport officiel à Berlin il dit que « des coups
de feu (bris inoffensifs des fenêtres de la chambre à coucher) prévus pour la
nuit du 30 juillet ne seraient finalement pas tirés, car l’effet
psychologique sur la duchesse n’aurait été que d’augmenter son désir de partir ».
    Le temps pressait. Le 30 juillet, Schellenberg signala l’arrivée à Lisbonne de Sir Walter Monckton,
un vieil ami du duc et haut personnage du gouvernement britannique. Sa mission
était visiblement de presser les Windsor de partir pour les Bahamas le plus tôt
possible. Le même jour, l’ambassadeur allemand à Madrid télégraphiait à
Ribbentrop (« des plus urgents et ultrasecret ») que, d’après un
agent allemand à Lisbonne, le duc et la duchesse avaient l’intention de partir
le 1er août – deux jours plus tard.
    Étant donné ce fait, il demandait à Ribbentrop « si nous ne
devrions pas, jusqu’à un certain point, sortir de notre réserve ». D’après
des informations allemandes, poursuivait l’ambassadeur, le duc avait exprimé à
son hôte, le banquier portugais Ricardo do Espirito Santo Silva, « le désir de se mettre en rapport avec le Führer » . Pourquoi ne pas arranger une rencontre entre
Windsor et Hitler ?
    Le lendemain 31 juillet, l’ambassadeur télégraphiait encore
à Ribbentrop (« des plus urgents et ultra-secret ») pour lui dire que,
d’après l’émissaire espagnol, qui venait juste de rentrer après avoir vu les
Windsor à Lisbonne, le duc et la duchesse, tout en ayant été « fortement
impressionnés en apprenant les intrigues anglaises et le danger que courait
leur sécurité personnelle », projetaient sans doute de s’embarquer le 1er août,
bien que Windsor essayât « de cacher la date exacte ». Le ministre de
l’Intérieur espagnol, ajoutait l’ambassadeur, se disposait à faire « une
dernière tentative pour empêcher le duc et la duchesse de partir ».
    La nouvelle selon laquelle les Windsor pourraient partir si vite
alarma Ribbentrop et, de son train spécial, à Fuschl, il expédia un télégramme « des
plus urgents et ultra-secret » au ministre allemand à Lisbonne, en fin d’après-midi
du même jour 31 juillet. Il demandait que le duc fût informé par son hôte,
le banquier portugais, de ceci :
    Fondamentalement, l’Allemagne veut la paix avec le peuple
anglais. La clique de Churchill se met en travers de cette paix. A la suite du
rejet du dernier appel à la raison du Führer, l’Allemagne est maintenant
déterminée à forcer l’Angleterre à faire la paix par tous les moyens en son
pouvoir. Ce serait une bonne chose si le duc pouvait se prêter à d’autres
négociations. Dans ce cas, l’Allemagne serait désireuse de coopérer très
étroitement avec le duc et de préparer la voie à tout désir exprimé par le duc
et la duchesse…
    Si le duc et la duchesse avaient d’autres intentions, mais
étaient prêts à collaborer à l’établissement de bonnes relations entre l’Allemagne
et l’Angleterre, l’Allemagne est également prête à coopérer avec le duc et à
organiser l’avenir du couple ducal en accord avec leurs désirs. Le Portugais de
toute confiance chez qui vit le duc devrait faire le plus sérieux effort pour
empêcher son départ demain, car, d’après des rapports sûrs qui sont en notre
possession, Churchill veut avoir le duc à sa merci aux Bahamas pour l’y laisser
en permanence et aussi parce qu’établir un contact au moment approprié avec le
duc aux îles Bahamas présenterait pour nous les plus grandes difficultés…
    Le message urgent du ministre des Affaires étrangères allemand
parvint à la légation de Lisbonne un peu avant minuit. Le ministre allemand vit
Senhor Espirito Santo Silva au cours de la nuit et le pressa d’avertir son
distingué invité. Ce que fit le banquier le matin du 1er août et, selon
une dépêche de la légation, le duc en fut profondément impressionné.
    Le duc a rendu hommage au désir de paix du Führer, qui est
en complet accord avec son point de vue à lui. Il est fermement convaincu que, s’il
avait été roi, on ne serait jamais arrivé à la guerre. A l’appel qui lui a été
fait de coopérer au moment opportun à l’établissement de la paix, il a répondu
avec joie. Cependant, il doit actuellement se conformer aux ordres officiels de
son gouvernement. Sa désobéissance révélerait prématurément ses

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