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Le Troisième Reich, T2

Le Troisième Reich, T2

Titel: Le Troisième Reich, T2 Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: William Shirer
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protestant de son « absolue
loyauté » envers les puissances de l’Axe, eût fait remarquer au dictateur
allemand que « de récents événements modifiaient sensiblement l’état de
choses existant en octobre et que leurs pourparlers d’alors se trouvaient
dépassés ».
    Pour une fois, – fait assez rare pour être souligné, – Adolf Hitler s’avoua battu. « En un mot comme en cent, écrivit-il
à Mussolini, ce fastidieux boniment espagnol signifie ceci : l’Espagne ne
veut pas faire la guerre avec nous et ne la fera pas. Ce refus est extrêmement
fâcheux, car il nous frustre, momentanément, du moyen le plus direct de frapper
l’Angleterre dans son domaine méditerranéen. »
    A vrai dire, c’était l’Italie et non l’Espagne qui tenait les
clés de la défaite britannique, mais l’empire lézardé de Mussolini n’était pas
de taille à assumer à lui tout seul une tâche de pareille envergure et Hitler n’eut
pas la sagesse de lui en donner les moyens à temps. La possibilité de frapper
la Grande-Bretagne, soit directement par le Pas de Calais, soit indirectement
par la Méditerranée, lui était refusée. Assez paradoxalement, cette
constatation décevante le soulagea. Il allait enfin pouvoir se consacrer en
toute liberté à l’entreprise chère à son cœur : l’attaque contre la Russie.
    Le 8 janvier 1941, il réunit un conseil de guerre dans son
nid d’aigle du Berghof, au-dessus de Berchtesgaden, enseveli
sous la neige hivernale. L’oxygène des cimes parut clarifier ses esprits et, une
fois de plus, nous apprennent les rapports confidentiels autant que prolixes de Raeder et de Halder, il exposa à son
auditoire militaire les grandes lignes de ses nouveaux plans. L’optimisme l’habitait
à nouveau (52).
    Le Führer – note Raeder – est fermement persuadé que notre
situation en Europe ne risque plus de s’altérer, même si la totalité de l’Afrique
du Nord nous échappe. Notre position est si fermement assise qu’une issue
défavorable est devenue impossible… La Grande-Bretagne ne peut espérer gagner
la guerre qu’en nous battant sur le continent, éventualité tout aussi
impossible.
    Il est vrai, concède néanmoins Hitler, que l’invasion directe de
l’Angleterre ne deviendra réalisable que si nous parvenons à réduire celle-ci à
la paralysie et à l’inanition. Il importe donc que l’aviation et la marine
allemandes concentrent et intensifient leurs attaques sur ses routes maritimes
afin de couper ses lignes de ravitaillement. Ces attaques « devraient nous
conduire à la victoire dès le mois de juillet ou d’août ». Entre-temps, il
nous faut accroître notre puissance sur le continent européen dans une
proportion qui nous permettra de soutenir une guerre prolongée avec la
Grande-Bretagne (et l’Amérique).
    L’adjonction de parenthèses est de la main de Raeder et leur
signification éloquente. Pour la première fois, les documents secrets allemands
nous révèlent que, dès les premiers mois de 1941, Hitler envisageait l’éventualité
de l’entrée en guerre des États-Unis contre le Reich. Il s’attaqua
ensuite aux problèmes complexes posés par chaque zone stratégique et expliqua
comment il avait l’intention de les résoudre. Une fois de plus, Raeder résume l’essentiel :
    « Il est d’importance capitale pour l’issue de la guerre, estime
le Führer, d’éviter l’effondrement définitif de l’Italie… Il
est donc résolu… à l’empêcher d’abandonner l’Egypte… ce qui entraînerait une
sérieuse chute de prestige pour les puissances de l’Axe… et à lui prêter
main-forte. »
    Ceci dit, le Führer mit son auditoire
militaire en garde contre une divulgation intempestive de ses projets.
    « Le Führer souhaite laisser les
Italiens dans l’ignorance de sa décision. Il y a lieu de craindre que la
famille royale ne communique des renseignements à Londres (!!). [106]  »
    L’aide germanique à l’Italie, décréta Hitler, consistera dans
l’envoi en Libye de quelques formations antichars, de quelques escadrilles de
la Luftwaffe et d’un effectif de deux divisions et demie
destinées à épauler les troupes italiennes battant en retraite sur le
territoire albanais. Parallèlement, nous déclencherons l’opération Marita [107] le 26 mars. Les troupes affectées à son exécution doivent dès à
présent être transférées de Roumanie en Bulgarie. Le Führer souligna
ensuite longuement la

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