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Le Troisième Reich, T2

Le Troisième Reich, T2

Titel: Le Troisième Reich, T2 Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: William Shirer
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nécessité d’être prêt à lancer l’opération Attila ,
c’est-à-dire l’occupation de la zone libre de la France et la saisie de la
flotte de Toulon.
    Le moment d’en arriver là ne tarderait peut-être plus. « Si
la France devient embarrassante, annonça le despote nazi, il nous faudra l’écraser
complètement. » Il y aurait eu là une violation grossière de l’armistice
de Compiègne, mais ni généraux ni amiraux n’en firent la remarque. Du moins, la
relation écrite fournie par Halder et Raeder n’en souffle
mot.
    C’est au cours de ce même conseil de guerre que le Führer qualifia Staline de « cynique maître-chanteur »
et manifesta sa résolution de faire mordre la poussière à la Russie « dans
le plus court délai possible ».
    « Si les États-Unis et la Russie nous font la guerre (pour
la seconde fois, il convient de le remarquer, Hitler fait allusion à l’éventualité
de l’entrée en guerre de l’Amérique), la situation se compliquera. D’où l’urgence
de juguler dès à présent ces deux menaces. Une fois la Russie éliminée – notre
tâche numéro 1 – nous serons à même de poursuivre indéfiniment les hostilités
contre la Grande-Bretagne. Par ailleurs, le Japon sera grandement soulagé et
les États-Unis courront un danger supplémentaire. »
    Telles étaient les conceptions stratégiques globales du
dictateur germanique à l’aube de 1941. Elles prirent corps dans la directive n° 22
communiquée aux états-majors des trois armes le 11 janvier. Les opérations
initiales de renflouement de l’Italie en Tripolitaine et en Albanie s’y
trouvaient respectivement baptisées : Tournesol et Violette des Alpes .
    Les vocables de couverture des agressions allemandes sont
pratiquement inépuisables (54).

LE MONDE RETIENDRA SON SOUFFLE
    Appelé à Berchtesgaden pour deux jours – les
19 et 20 janvier – Mussolini appréhendait à l’extrême ce voyage. Abattu et
humilié par la débâcle italienne en Égypte et en Grèce, il redoutait l’insultante
condescendance du Führer, de Ribbentrop et des généraux
allemands. C’est « le sourcil froncé et les nerfs tendus » qu’il
monta à bord de son train spécial, raconte Ciano dans son
journal. Circonstance aggravante, il emmenait avec lui le général Alfredo Guzzoni, chef d’état-major adjoint, « un individu
médiocre affligé d’une grosse bedaine et d’une petite perruque ». Mussolini
avait positivement honte de l’exhiber devant les Allemands.
    Aussi surpris que soulagé, Mussolini reçut d’Hitler, venu l’attendre
sur le quai enneigé de la petite gare de Puch, un accueil cordial et plein de
tact. La piteuse équipée guerrière de l’Italie ne lui fut pas même reprochée. D’autre
part, note Ciano, il trouva son hôte d’humeur antisoviétique au possible. Pendant
plus de deux heures, ce dernier discourut à l’adresse du Duce et d’un aréopage
de généraux allemands et italiens. Un rapport secret de Jodl (55) confirme que
tout en se montrant soucieux d’aider les Italiens en Albanie et en Libye, son
attention demeurait orientée vers la Russie.
    « Je ne, vois pas de sérieuse menace du côté de l’Amérique,
dit-il, même si elle nous déclare la guerre. Le gigantesque bloc soviétique
offre un péril infiniment plus grand et, bien que le Reich ait conclu avec la
Russie des accords politiques et économiques très avantageux, je préfère tabler
sur les puissants moyens dont dispose l’Allemagne. »
    De quelle manière Hitler comptait-il se servir de ces « puissants
moyens », il le laissa entendre à demi-mots, sans plus. Cependant, ses
plans étaient parvenus à une maturité suffisante pour permettre au commandant
en chef de l’état-major général, chargé de la mise au point des détails, de les
soumettre le 3 février au chef suprême des forces armées du Reich : Adolf
Hitler.
    Cette conférence d’état-major, tenue à Berlin et réunissant les
commandants en chef de l’O. K. W. et de l’O. K. H., dura de midi à six heures
du soir. Dans l’ouvrage qu’il écrira plus tard (56), Halder prétend avoir émis
des réserves, partagées par Brauchitsch, concernant l’estimation de la
puissance militaire soviétique. Il assure aussi s’être posé en adversaire de l’opération Barberousse , qu’il qualifie, nous le savons déjà, « d’équipée ».
Pas un mot de son journal du 3 février, pas plus que le procès-verbal
secret de l’O. K. W.,

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