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Le Troisième Reich, T2

Le Troisième Reich, T2

Titel: Le Troisième Reich, T2 Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: William Shirer
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renouvellement de sa
promesse de faire la guerre à l’Angleterre ? Nous, savons déjà que ce n’est
pas tout à fait exact !
    S’efforcer de déloger les Britanniques de la Méditerranée était
judicieux, mais les effectifs assignés à cette tâche paraissaient tout à fait
insuffisants, par-dessus tout en raison de la faiblesse de l’Italie.
    Le 14 novembre, par le truchement du grand amiral Raeder, l’état-major
de la Kriegsmarine adressait à Hitler un mémorandum soulignant en termes vigoureux
ce dernier point (49). Le désastre italien en Grèce (les troupes de Mussolini, brutalement
refoulées en Albanie, poursuivaient leur retraite) non seulement affermissait
la position stratégique de la Grande-Bretagne en Méditerranée, disaient les
marins, mais rehaussait considérablement son prestige à travers le monde. Quant
à l’offensive italienne en Égypte, elle n’aura jamais lieu [104] ,
déclarait crûment la marine.
    « L’Italie ne comprend pas la situation, son
commandement est pitoyable et ses forces armées ne possèdent ni les capacités
ni l’expérience militaires essentielles pour entreprendre en Méditerranée les
opérations requises et les mener à bien avec l’autorité et le rythme accéléré
qui s’imposent. « En conséquence, conclut le mémorandum, cette tâche doit
être exécutée par l’Allemagne. L’occupation du territoire africain demeure l’objectif stratégique primordial de la guerre germanique dans son
ensemble… Elle jouera un rôle décisif dans son issue . »
    Le dictateur ne se laissa pas convaincre. Il n’avait jamais
considéré les hostilités en Méditerranée autrement que sur un plan secondaire. Comme
l’amiral soutenait les conceptions stratégiques de l’état-major naval, il
répliqua : « Soit, mais j’incline toujours du côté d’un règlement de
compte avec la Russie (50). »
    En fait, depuis ses épuisantes conversations avec Molotov et le
départ de celui-ci, il s’y montrait plus incliné que jamais. Lorsque, le
surlendemain de Noël, l’amiral Raeder lui démontra à quel point il était
fâcheux pour l’Allemagne d’avoir manqué le coche en Méditerranée, il n’en fut
pas autrement ému. Tenace, Raeder revint à la charge pour lui faire comprendre
que la victoire britannique en Égypte [105] et l’aide matérielle croissante que l’Angleterre recevait de l’Amérique
rendaient impérieux le rassemblement de toutes les forces armées germaniques
contre elle. Donc, « jusqu’à l’écrasement définitif de la Grande-Bretagne,
l’Opération Barberousse devait être différée ».
    Là encore, Hitler fit la sourde oreille : « En
raison, dit-il, de l’évolution politique actuelle et, en particulier, de l’ingérence
de l’Union Soviétique dans les affaires balkaniques, l’Allemagne, avant d’en
venir aux prises avec l’Angleterre, doit à tout prix éliminer du continent le
dernier ennemi qui la menace encore. » Avec une opiniâtreté fanatique, il
se cramponnera dorénavant et jusqu’à la fin à cette stratégie fondamentale. Toutefois,
en manière d’offrande propitiatoire à la Kriegsmarine, Hitler promit à Raeder « d’essayer
encore une fois » d’amener Franco à faciliter à l’Allemagne la prise de
Gibraltar et, par voie de conséquence, la fermeture de la Méditerranée à la
flotte britannique.
    En vérité, il avait déjà résolu d’abandonner ce projet. Le 11 décembre,
il décrétait tranquillement : « L’opération Félix n’aura pas
lieu. Les conditions politiques qui la justifiaient n’existent plus. »
Pourtant, harcelé par sa marine et par les Italiens, il tenta un ultime et oh !
combien douloureux effort auprès de Franco. Le 6 février 1941, il adressa
au dictateur espagnol une longue épître. Résumons-en la teneur :
    « … Une chose est essentielle, Caudillo, parler net. La
vie ou la mort sont les enjeux de notre combat et, à pareille heure, nous ne
pouvons plus faire de cadeaux. La lutte que mènent l’Allemagne et l’Italie
décidera du sort de l’Espagne autant que du leur. Seule la victoire de l’Axe
permettra la survivance de votre régime actuel (51). »
    Malheureusement pour l’Axe, la lettre parvint au Caudillo le
jour même où les derniers bataillons du maréchal Graziarti venaient d’être
anéantis par les Anglais à Benghazi. Il n’est donc pas surprenant que dans sa
réponse, différée jusqu’au 26 février, Franco, tout en

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