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Le Troisième Reich, T2

Le Troisième Reich, T2

Titel: Le Troisième Reich, T2 Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: William Shirer
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les attaque. Tout
officier qui faillira à ce devoir sera traduit en Conseil de Guerre. »
    Antérieurement à cette déclaration publique, Hitler avait averti
confidentiellement Raeder que, dans le cas où un bâtiment américain serait
coulé « par erreur », le commandant du sous-marin responsable ne
serait pas châtié. Le 13 novembre, il mit définitivement les points sur
les i en enjoignant aux sous-marins l’ordre formel de se défendre (24).
    Depuis longtemps, il était obéi avant la lettre. Dans la nuit du
16 au 17 octobre, le contre-torpilleur américain Kearny , venu au
secours d’un convoi attaqué par des sous-marins, avait lancé sur l’un d’eux des
grenades sous-marines. Une torpille allemande riposta, tuant onze hommes d’équipage,
premières victimes de la guerre germano-américaine encore non déclarée [144] .
Le 31 octobre, le destroyer Reuben James , torpillé, était envoyé
par le fond avec 100 hommes d’équipages sur 145 et 7 officiers. Ainsi donc, longtemps
avant que les hostilités ne fussent officiellement déclarées, la bataille de l’Atlantique
était déjà engagée.

LE JAPON JOUE SON PROPRE JEU
    Hitler, nous l’avons vu, avait assigné au Japon le rôle de
maintenir les États-Unis en dehors du conflit, au moins pour un temps. Il
savait que la prise de Singapour et la menace japonaise contre l’Inde
affecteraient gravement la Grande-Bretagne et détourneraient, de l’Atlantique
au Pacifique, l’attention des États-Unis. Selon ses prévisions, l’attaque
escomptée de Vladivostok aurait elle aussi pour objet d’aider l’Allemagne à
écraser la Russie et à faire pression sur l’Amérique pour l’inciter à demeurer
neutre.
    En fait, le Japon avait d’autres chats à fouetter. On se demande
comment Hitler ne s’en aperçut pas, du moins pas tout de suite. Les Japonais
redoutaient de s’embarquer dans une aventure asiatique contre les Britanniques
et les Hollandais, plus encore contre les Russes, avant d’avoir assuré leurs
positions par la paralysie de la flotte américaine du Pacifique.
    Que le Japon se soit réservé en priorité l’attaque des
États-Unis, cela non plus le Führer ne l’avait pas prévu. Non
qu’il souhaitât l’entente entre Tokyo et Washington puisqu’elle aurait été à l’encontre
du but poursuivi par la Triplice, c’est-à-dire persuader l’Amérique de rester à
l’écart des hostilités.
    Pour une fois, Ribbentrop sut offrir une appréciation exacte des
vues du Führer à cet égard.
    « Hitler, déclara-t-il au tribunal de Nuremberg, craignait
qu’une entente entre le Japon et les États-Unis ne libère, pour ainsi dire, ceux-ci
sur leurs arrières et précipite leur entrée en guerre contre nous… Certains
éléments du gouvernement japonais souhaitaient cette entente et le Führer s’en
préoccupait (25). »
    L’amiral Kichisaburo Nomura, le nouvel ambassadeur à Washington
depuis le mois de février 1941, très désireux de régler à l’amiable les
différends existant entre les deux pays, se trouvait parmi les partisans de l’entente.
Ses entretiens confidentiels avec Cordell Hull commencés en mars 1941 et
poursuivis jusqu’à l’attaque de Pearl Harbour alarmaient grandement Berlin [145] .
    Les Allemands firent de leur mieux pour saboter les
conversations de Washington. Dès le 15 mai 1941, Weizsaecker attirait l’attention
de Ribbentrop sur l’inopportunité d’un accord politique américano-nippon. Si
nous ne le prévenons pas, dit-il, le Japon sera perdu pour l’Axe (26). De son
côté, le général Ott mit à plusieurs reprises Ribbentrop en garde contre les
négociations Hull-Nomura. Impuissante à les empêcher, la Wilhelmstrasse adopta
une nouvelle manœuvre : essayer d’obtenir par le truchement du Japon et en
échange de son accord éventuel avec les États-Unis l’abandon de l’aide
américaine à l’Angleterre et de sa politique hostile à l’Allemagne (27).
    Ceci se passait en mai. En juillet, Hitler, changeant son fusil
d’épaule, s’évertuait à convaincre le Japon d’attaquer l’Union Soviétique, tandis
que Cordell Hull rompait ses pourparlers avec Nomura en raison de l’invasion
nippone de l’Indochine française. Les négociations reprirent d’ailleurs à la
mi-août, lorsque le gouvernement nippon proposa au président Roosevelt une
entrevue personnelle avec le prince Konoye, premier ministre. Berlin manifesta
son mécontentement par la bouche de

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